#50694
bzo
Participant

ce matin, je me réveille,

je me mets à frotter lentement une jambe contre l’autre,

juste cela, juste cela,

j’avais encore les yeux fermés, le cerveau embrouillé

 

la chaude douceur soyeuse,

se mis à se répandre

depuis les peaux qui étaient en contact,

qui se mouvaient l’une contre l’autre

 

ça se mis à grossir, grossir,

oh je ne bougeais pas le reste,

je restais bien immobile,

juste sentir ces peaux s’enflammer

au contact l’une de l’autre,

l’une de l’autre

 

ça grossissait, ça grossissait, oh oui,

la boule de chaleur soyeuse,

et cela devenait comme de plus en plus épais,

de plus en plus dense

 

bientôt toutes mes deux jambes

en étaient remplies,

bientôt tout mon bassin,

bientôt tout mon thorax,

bientôt tout mon cerveau

 

je râlais tout doucement,

en continu,

oh comme il fait bon sous les couvertures,

comme il fait chaud et soyeux à l’intérieur,

comme à l’extérieur

 

et toujours juste mes deux jambes,

suavement qui se frottaient l’une contre l’autre,

un mouvement lent, très lent

et langoureux, très langoureux

 

je me sentais comme un réverbère allumé,

dans une petite ruelle sombre,

projetant un peu de lumière, un peu de chaleur,

dans le grand vide de la nuit,

avec toute sa cour d’insectes volant

qui tournoyaient follement,

vissés, subjugués, dans son halo lumineux