#50845
bzo
Participant

plus qu’un jour de travail, lundi,
et je suis à la retraite

il y a une sorte d’immense bien-être qui m’envahit,
une détente, une relaxation suprême
malgré la réduction très sérieuse des moyens financiers en perspective

mais à partir d’un certain âge,
ce qui devient le plus précieux dans sa vie,
c’est le temps qu’on a encore
et ce qu’on en fait ou n’en fait pas

je suis très optimiste, malgré tout,
je suis relativement en bonne santé,
j’espère avoir encore de longues années
à vibrer dans ma chair,
à vibrer dans mon coeur,
à vibrer dans mon âme

moi qui jusqu’à mes 40 ans, a vécu une vie plutôt de bohême,
côtoyant des artistes, des vagabonds magnifiques, des aventuriers, enfin toutes sortes de gens plutôt en marge
qui avaient des idées tellement différentes sur la façon de passer leur temps sur cette terre,
quand je suis finalement entré dans le monde du travail,
après que j’ai été digérée peu à peu par lui,
je me suis acquitté honorablement de ma tache
mais maintenant, j’ai besoin de retrouver ma famille, ma vraie famille, pour mes dernières années

étonnant
comme mon bassin, aussi, est en constante ébullition ces derniers jours,
comme s’il sentait que l’écurie est toute proche

la volupté est depuis longtemps
comme un arc en ciel dans ma chair
que je déplie et que je replie à volonté,
mon bassin est femme, mon bassin est homme,
comme on se sent bien avec les deux en soi,
libre de se sentir pénétré,
libre de se sentir pénétrant,
car c’est cela le mode yin,
on devient en même temps, les deux, le désir est comme un papillon volage en nous

mon bassin grouille de tellement de bonnes choses,
quelle tambouille sublime qui se prépare là, 24h sur 24,
le chaudron a été mis sur le feu, il y a bien longtemps
et la soupe s’y bonifie, jour après jour,
un fumet toujours plus exquis,
envahit ma chair,
envahit mon âme,
envahit mon coeur

vivre, vivre,
essayer de dialoguer
avec ce qu’il y a de meilleur,
en chacun de nous
et puis mourir calmement d’avoir vécu