la personne qui s’essaie au plaisir prostatique,
à ces débuts,
est un peu comme un boyscout maladroit
qui s’aventure hors des sentiers battus
et qui essaie d’allumer son feu
pour se réchauffer et se cuire un orgasme
mais il n’a aucune expérience,
alors il ne prend pas le bois mort qu’il faut,
il le ramasse humide
ou difficile, voire impossible à allumer
qui ne va pas bien brûler
ou encore qui va se consumer trop vite
il n’a pas les bons matériaux,
il n’a pas non plus les gestes, les actions qu’il faut
pour produire les étincelles nécessaires
pour le feu démarre, prenne vie,
grandisse, grandisse,
jusqu’à devenir un foyer puissant
capable d’embraser sa chair
il n’a pas encore aussi la patience qu’il faut
pour bien souffler sur les braises,
en voulant trop bien faire,
il éteint les flammèches
ou en ne faisant pas assez,
les jeunes flammes chétives
retournent au néant
selon les moments,
il ne souffle pas assez,
souffle trop fort,
ou pas à l’endroit qu’il faut
plus tard dans son cheminement,
si tout ce sera bien passé,
il sera devenu un trappeur expérimenté et aguerri
qui pourra s’aventurer loin, loin, en terre inconnue,
qui repèrera immédiatement en lui-même
le bois mort qu’il faut,
celui qui s’embrasera rapidement et durablement
il pourra produire aussi
instantanément
les étincelles qu’il faut
pour la naissance du brasier en lui
souffler dessus pour l’attiser comme il faut
et obtenir rapidement,
de magnifiques flammes dansantes
qui l’embraseront de fond en comble
et lui fourniront des orgasmes
aux saveurs riches et variées