#50940
bzo
Participant

ah je m’offre de ces réveils ces derniers temps,

ce matin, par exemple,

ça a été encore vraiment tellement enchanteur

 

mes doigts semblaient un pinceau

dessinant follement la volupté sous la peau

et j’étais tout entièrement, de tout mon être,

une feuille blanche sur laquelle

se dessinaient d’extraordinaires et momentanées figures de sensations

dans l’invisible

 

j’y ajoutais ponctuellement des contractions,

selon mon inspiration,

des muscles d’un peu partout,

fesses, périnée, tronc, bras, jambes, etc

 

juste je contractais, sans réfléchir,

seulement guidé par mon ressenti

et le dessin de la volupté

devenait soudainement

de plus en plus volumineux,

de plus en plus splendide

 

je bougeais peu et lentement, lentement,

pour pouvoir déguster cela au maximum,

en apprécier la moindre nuance

et il y en avait tellement

 

ce qui rendaient ces moments

vraiment tellement spéciaux,

c’est à quel point tout mon corps et tout mon esprit

semblaient participer

à ce qui se passait à chaque instant,

 

je ne formais vraiment plus qu’un tout,

j’étais un,

j’étais tout d’ un bloc,

j’étais entier

 

et je vibrais vraiment de partout,

pas en même temps mais cela pouvait venir de partout,

le dessin semblait pouvoir venir de n’importer où

et se prolonger partout

 

je semblais composé d’une multitude

d’infiniment petites cellules en trois dimensions

qui se vidaient et se remplissaient au fur et à mesure,

de nuances de volupté sans cesse changeantes,

se relayant les unes les autres,

comme dans un ballet parfaitement chorégraphié

au rythme onctueux, soyeux

 

je semblais voir sans les yeux,

dans la chair, la volupté,

je la suivais à la trace

comme un chien pisteur,

je ne la lâchais pas

ou plutôt elle ne me lâchait pas,

elle était le chien pisteur

 

je la voyais

mais elle avait comme une odeur aussi,

des fumets , des parfums qui arrivaient comme par magie

et qui se répandaient onctueusement dans mon être