#51038
bzo
Participant

chacun se construit,

se bâtit son univers

comme il veut

 

comme il peut, en définitive

mais au final, c’est la même chose,

sur une plus longue période de temps,

profits et pertes,

vouloir et pouvoir

semblent tellement se confondre

si on y regarde, avec le recul, de plus près

 

peu à peu,

on va ressembler comme deux gouttes d’eau

d’avoir été tel qu’on est,

d’être tel qu’on a été

 

dans mon monde,

l’émotion et la volupté,

ont acquis une puissance

quasi surnaturelle

 

elles sont devenues en quelque sorte

comme une religion,

semblant comme porteuses de magie

par moments,

ayant développé dans l’instant

un pouvoir sans limites

et sans restrictions

sur moi

 

je l’ai voulu ainsi tout le long,

je me rends compte maintenant,

me suis destiné tout le long,

quelque part, à cela

 

me suis donné peu à peu

des moyens de plus en plus sans limites

d’effritement et de renaissance

de ma carapace, de mes fondations,

dans l’instant

pour que les vagues de l’émotion

et de la volupté

puissent inonder,

puissent balayer tout sur leur passage,

puissent m’inventer et me réinventer,

encore et encore,

puisse m’offrir tout entier à moi-même

et à d’autres éventuellement

 

un enseignement fondamental à mes yeux,

après tout ce temps,

c’est que nous sommes, finalement,

un matériau tellement malléable

jusqu’au plus profond de nous-même

 

on se sculpte peu à peu à son image

quelque part

 

ma croyance, mon histoire,

ma mythologie, mon vécu,

s’imaginer, être,

s’imaginer être,

être de s’imaginer,

être de s’avoir imaginé,

être de s’avoir imaginé jusqu’à dans les profondeurs

de sa chair et de son esprit,

se vivre de s’avoir imaginé et réimaginé

 

et en attendant,

libre cours dans la chair et l’esprit

aux petits miracles du désir

tout le long des instants

 

qu’ils convolent,

qu’ils se rejoignent en plein vol,

au-dessus des chaleureuses acclamations

imaginaires ou pas,

de la terre-mère