#51101
bzo
Participant

oh que j’ai bien dormi,

dimanche matin,

pas d’ouvrier qui viennent faire un tintamarre d’enfer

pour installer le nouvel ascenseur,

pas de voiture qui passe dans la petit rue pavée à l’ancienne,

ce qui amplifie le bruit,

derrière chez moi,

le silence absolu,

les rideaux bien fermés, c’est une quasi obscurité réparatrice,

au réveil, on se sent comme une pile

qui a pu se charger bien à fond

 

pas étonnant que les quelques secondes de volupté

que je me suis accordé, dans cet état,

aient une pareille efficacité, une telle portée

 

me suis chipoté un peu,

passé avec les doigts sur la peau de-ci, de-là,

bougé mon cul, mes hanches, mon buste,

langoureusement, capiteusement,

plongé aussi un doigt ou deux

dans ma petite crevasse derrière,

touillé un peu avec,

quelque contractions, aussi, bien sûr,

et un peu de frotti frotta entre les cuisses et les génitaux

 

mais j’ai bien senti à quel point

la soie chaude et vibrante des quelques sensations éveillées

allaient se nicher un moment jusqu’au fin fond de moi,

à quel point, elles allaient visiter tout mon être,

à quel point elles étaient ineffables,

à quel point elles étaient d’une efficacité redoutable

dans leur mission, leur brève mission,

à quel point, le bonheur qu’elles m’apportaient quelques instants,

était complet pour la chair et l’esprit,

jouissif, ressourçant, épanouissant

 

je commence à bien m’habituer à être pensionné,

de moins en moins de tension liée à une quelconque obligation,

le champ est libre,

le chant est libre

 

je veux, je vais,

devenir tout entièrement,

un chant libre

 

danser, danser, de tout mon être,

je suis équipé de mon sexe, de mes hanches, de mes mains,

de mon anus, de ma prostate, de mes livres de littérature, d’art,

de mes promenades en forêt ,

de mes soirées en théatre,

je suis équipé des oiseaux du monde entier,

du vent, du soleil, des arbres