#51247
bzo
Participant

je ne bouge pas

sinon pour les quelques frémissements voulus

qui traversent les cuisses,

leur masse enveloppe mes génitaux

qui semblent ronronner d’être ainsi lovés,

emmitouflés bien au chaud, dans un nid

 

de sous les draps et couvertures,

il n’y a que mon nez, mon menton et un peu de joue

qui dépasse,

est exposé à l’air froid de ce matin d’hiver

dans mon appartement

où j’éteins les chauffages pour la nuit

 

je m’étire maintenant un peu

lentement lentement,

cela éveille à gauche, à droite

toutes sortes de sensations voluptueuses

qui semblent nager comme des dauphins paresseux en moi

 

les doigts d’une main,

se mettent dans un mouvement d’éventail

à passer et à repasser sur la peau d’une cuisse,

je continue de m’étirer lentement,

me contractant ici et là,

ma chair en est de plus en plus capiteuse,

la langueur m’envahit de plus en plus

 

mes hanches, irrésistiblement,

se mettent en mouvement,

un mouvement de danse,

comme  cela picote délicieusement partout là en bas,

je dois bouger les reins, c’est plus fort que moi,

cela doit acquérir du rythme, se mettre au diapason,

serrer les fesses,  écarter les fesses, les refermer,

comme une respiration de plus en plus présente du désir

 

oh je vais faire monter une contraction,

c’est le moment,

la populace est bien chaude,

s’est amassée tout le long de la route,

temps pour la reine de passer dans son carrosse

 

c’est à chaque fois, le même séisme,

cela se fissure de tous les côtés, cela frémit, cela tremble,

des cités entières sont englouties dans des gouffres,

des vagues de volupté balaient tout le paysage,

des cohortes de gémissements m’emplissent les oreilles