l’impression de masser mon sexe
avec les cuisses
comme avec une bouche
l’impression de faire une fellation,
de me sentir la donner
tendrement, ardemment,
avec des yeux
caressant comme des lèvres
caressant comme une langue
de la soie légèrement râpeuse,
partout dans la chair de mon sexe,
partout tout autour aussi
houle enveloppante, frotteuse,
s’insinuant sinueusement massivement partout,
délicieusement gluante, fine, ciselée, légère, lourde,
vague après vague,
dessus, dedans, dessous,
dans, sur, chacune des cellules de ma pine,
de ma gaule, de ma trique, de ma bite,
de mon braquemart, de ma verge, de mon vit
pourtant molle de chez molle
mais tellement tellement dure
dans l’invisible,
oh tellement dure, pour l’instant, de toute l’éternité,
pareille rigidité me rend fier,
fait vibrer ma masculinité,
mon orgueil de mâle
je la chevauche jusqu’au ciel, pour l’instant,
peine même à monter dessus,
tellement cette hampe est large, volumineuse, haute
le désir fait tellement ce qu’il veut,
je danse à son air,
ma réalité est sienne, sans frontières et sans limites,
totale élasticité, totale flexibilité, totale ductilité
retranscription jusqu’au sperme de mes mots
le plus fidèlement possible,
j’emporte tout jusque dans les phrases,
vivez cela un instant,
vibrez avec cela un instant
je m’offre au désir en tant que femme,
en tant qu’homme,
par tous les sens, par tous les pores, par toutes les cellules,
par tous les mouvements, par tous les gestes,
par la moindre contraction de muscle,
par la moindre bosse, par la moindre vallée,
par le moindre trou
il y a un moment où la sensation devient
ce qu’on en a envie qu’elle soit,
radicalement, sans compromission
où la sensation est moulée dans l’instant par le désir,
à l’image la plus intime qu’on a de soi dans le moment,
alors l’orgasme n’a plus de limites,
alors la femme en nous n’a plus de limites,
alors le plaisir dans n’importe quelle direction, n’a plus de limites,
alors notre réalité dérive comme un radeau sur la volupté,
librement, sans foi, ni loi