avais besoin de quelque chose de plus mélodieux, de plus intense,
suis allé dans le lit pour quelques moments,
tantôt en 100% prostatique,
tantôt en mode yin
comme ce corps peut chanter,
comme c’est bon,
comme toute cette volupté fait du bien,
se ressourcer,
ô pays natal, es-tu là quelque part dans les profondeurs
d’où montent ces ondes?
drôle d’idée de se poser ce genre de question
mais je veux croire, moi
qu’il y a quelque chose d’enfoui entre nos reins
qui nous rattache à la terre,
à la terre-mère
dans mes promenades dans la forêt,
à chaque fois que je m’arrête,
le silence comme un dense sirop dans l’invisible
gagne du terrain vers moi,
commence à m’envahir,
cela peut paraître terrifiant,
quelque part comme des sables mouvants,
mettre mal à l’aise
quelque chose se tend vers moi,
quelque chose en moi essaie de se tendre aussi,
de rejoindre
il y a là une victoire essentielle,
une échappatoire absolue à acquérir,
tout comme dans mon lit, avec le désir,
là parmi les arbres,
la mort enrobée de vie,
comme un chocolat praline avec son enrobage,
et sa ganache mystérieuse,
à croquer peut-être à belles dents
mais partout ce sont les énergies
et c’est le désir avec son language universel, multiforme, protéiforme,
partout ce sont des hiéroglyphes à déchiffrer,
à ressentir vibrer en soi
une femme, ta bite, ces arbres,
tous me parlent,
tous me parlent de mon désir
et j’ai besoin absolument de traduire tout cela en vibrations,
besoin de vivre, de vivre,
pas juste de survoler comme un moucheron,
de l’intensité, des moments d’épanouissement vertigineux