#51465
bzo
Participant

sous les couvertures bien au chaud,

venant de me réveiller,

dans la bulle de ma propre chaleur,

tout entièrement à nu, encore séparé du reste,

je laisse mon corps bouger, se contracter,

tout seul, aléatoirement

 

aléatoirement mais en même temps

tellement mélodieusement, sans un couac,

comme guidé, suprêmement guidé

 

je suis tout entièrement à la dégustation,

tout entièrement un buvard s’imprégnant

de cette mélodie suave et soyeuse,

tout entièrement que je suis pour l’instant

 

quand j’écris mon corps,

j’aurai pu écrire mon esprit aussi,

ou encore mon corps et mon esprit

c’est tellement la même chose,

on est tellement les deux unis,

quand tout fonctionne comme il faut,

tellement sans genre aussi,

ayant les deux, en fait,

en mode yin, en tout cas

 

cela peut semble un peu mystique, écrit ainsi

mais cela l’est

et ne l’est pas

car c’est aussi, en fait, totalement animal,

on n’est plus qu’une grosse carcasse vibrante d’animal,

fonctionnant toute seule, vide, creuse,

emplie de musique, de la musique d’être,

de la musique de vivre

 

de la barbaque dégoulinante de sang, de nerf dansant,

s’en donnant à coeur joie,

une barbaque qui ne réfléchit plus que le ciel,

un ciel éphémère qui nous rend tout bête,

tout émerveillé, tout reconnaissant