sous les couvertures bien au chaud,
venant de me réveiller,
dans la bulle de ma propre chaleur,
tout entièrement à nu, encore séparé du reste,
je laisse mon corps bouger, se contracter,
tout seul, aléatoirement
aléatoirement mais en même temps
tellement mélodieusement, sans un couac,
comme guidé, suprêmement guidé
je suis tout entièrement à la dégustation,
tout entièrement un buvard s’imprégnant
de cette mélodie suave et soyeuse,
tout entièrement que je suis pour l’instant
quand j’écris mon corps,
j’aurai pu écrire mon esprit aussi,
ou encore mon corps et mon esprit
c’est tellement la même chose,
on est tellement les deux unis,
quand tout fonctionne comme il faut,
tellement sans genre aussi,
ayant les deux, en fait,
en mode yin, en tout cas
cela peut semble un peu mystique, écrit ainsi
mais cela l’est
et ne l’est pas
car c’est aussi, en fait, totalement animal,
on n’est plus qu’une grosse carcasse vibrante d’animal,
fonctionnant toute seule, vide, creuse,
emplie de musique, de la musique d’être,
de la musique de vivre
de la barbaque dégoulinante de sang, de nerf dansant,
s’en donnant à coeur joie,
une barbaque qui ne réfléchit plus que le ciel,
un ciel éphémère qui nous rend tout bête,
tout émerveillé, tout reconnaissant