je vieillis, c’est sûr, c’est inexorable,
je ne veux pas paraître dramatique, mélodramatique ou pédant
mais la mort est là autour de moi
qui rode de plus en plus proche
des proches qui ne sont plus là,
oh tellement désormais,
plus de morts que de vivants, dans la famille, dans les connaissances,
parmi la cohorte, aussi, de gens publics,
gens de théatre, de cinéma que j’ai aimés,
des vedettes de rock , pop, jazz, musique classique et autres,
tous ceux qui a à un moment donné, ont touché mon coeur, mon imagination, ma sensibilité,
ou juste mes pieds, un soir, sur une piste de danse,
la plupart sont des fantômes
mais qui continuent de m’habiter quelque part
mon corps s’use, mon cerveau aussi,
la seule chose qui ne vieillit pas, en fait,
c’est la volupté, c’est le désir,
bien au contraire,
ils paraissent de plus en plus jeunes, de plus en plus immenses
la splendeur des sensations ne s’atténue pas,
elle s’enrichit, elle s’affine, jour après jour, nuit après nuit,
comme un sphinx, le désir renaît en moi
et la volupté qui en résulte,
est toujours plus somptueuse à vivre
bander, de plus en plus dur? (jeu de mot inside)
bah, la belle affaire,
il y a tout le reste, langue, doigts, bouche, muscles, peau, mouvements, narines, yeux,
tout seul ou avec d’autre(s),
il y a de quoi faire pour cent mille ans,
même sans la bite dressée,
obtenir une jouissance et une volupté,
d’une luxuriance sans pareille