au fond, ce qu’il y a au coeur de ma pratique,
ce qui forme même son noyau,
c’est ma capacité à être émerveillé, ma capacité à être ému,
dans la chair comme dans l’esprit
à partir d’un certain moment,
c’est cela qui fait progresser,
c’est cela qui fait maturer encore la pratique,
au fil des ans
en action, de plus en plus,
en fait, pratiquement tout le temps, désormais,
je me sens comme envahi de lumière
une lumière, pas qui se voit,
mais qui se sent,
une lumière chaude, intense, frissonnante, somptueuse, incomparable,
céleste et en même temps incroyablement voluptueuse
cette même lumière est là
mais sans la sensation de volupté
quand je suis ému par des phrases dans un livre
ou le regard plongé dans un tableau
ou encore les oreilles envahies de notes
cette même lumière pointe le bout de son nez
dans la forêt quand je suis ému par un oiseau
ou juste la vision d’un coin de ciel entre les feuilles d’un arbre
elle semble tellement intemporelle,
une brève injection d’intemporel,
lumière qui éblouit jusqu’au fin fond de la chair et de l’esprit
lumière qui semble être un lien,
lumière qui semble être le lien