oh le plaisir du tissu
depuis des années, je me promène à poil chez moi
(quand je suis seul)
été comme hiver,
mon corps dénudé était une invitation constante
l’air même semblait être une caresse par moments,
mes mains sont devenues baladeuses comme ce n’est pas permis,
les gestes, les mouvements, quand le désir se mettait à danser,
semblaient provoquer des coulées de soie en moi
mais là, je me suis rhabillé pour l’instant,
d’abord c’est plus commode au coeur de l’hiver,
pour avoir bien chaud, il faut l’avouer,
je peux abaisser le chauffage,
cela fait faire des économies
mais surtout, surtout,
oh le contact du tissu, recouvrant un peu partout ma peau,
c’est une véritable découverte pour moi, ces jeux cachés,
ces contacts indirects,
tous ces frottements avec un intermédiaire
entre les doigts et la peau
ou quand je me mets à bouger,
le tissu qui semble se mêler au jeu constamment
c’est assez étonnant, cela démarre plus lentement
puis tout d’un coup, la sensation devient présente,
repart, revient, avec un rythme plus inattendu, plus aléatoire,
cela s’accélère, cela se ralentit, indépendamment de moi,
de mes gestes, de mes mouvements, de mes caresses, de mes contractions
les nuances de sensations , aussi, sont différentes,
plus feutrées, bien sûr,
des frottements plus frottement que jamais
une seconde peau, tous ces vêtements
quand le désir m’envahit,
semblant être une seconde peau,
une double couche de peau, quoi,
pour une double couche de sensations,
une sensation peut en cacher une autre,
une sensation démarre et se transmue étrangement
de l’inattendu, de l’aléatoire,
du à une cause externe,
semble se glisser constamment
dans mes jeux, ainsi
hé, hé,
je m’amuse bien pour l’instant,
c’est noel,
il y a des cadeaux gourmands
sous les boules
et le sapin est dressé