
les sensations,
chez moi, en tout cas,
sont vraiment comme des espèces de sculptures mouvantes de vibrations
douces, douces, douces
je veux dire par là,
que je sens comme une main à l’oeuvre,
une main qui cisèle expertement
comme une forme éphémère dans ma chair,
qui la fait évoluer
extrêmement gracieusement, harmonieusement,
mais, néanmoins, avec une irrésisitible et nette touche de sauvagerie
la main sculpte avec les doigts,
la main sculpte avec un couteau,
selon les moments
la main travaille la masse ductile, comprimable, expansible,
de l’éphémère forme d’un bonheur charnel indescriptible
se figeant un instant
puis évoluant en une sorte de danse de formes
plutôt arrondies,
ondulantes,
“arabesquisantes”,
se figeant à nouveau, pour un moment
puis rebougeant, re-évoluant,
se reformant différemment
avant de se figer à nouveau,
faisant de moi comme une sculpture vibrante en évolution
à consommer à différents stades
la forme d’une sorte de prise de conscience d’être tout en volupté
comme hirsute de nuances variées,
de variables de nuances, variant sans cesse
la forme d’une sorte de prise de conscience
d’être devenu tout soyeux dans ma chair,
tout soyeux et transformé,
se transformant
radicalement transformable, se transformant,
radicalement à transformer,
transformateur radicalement d’état d’être, d’univers,
tendant vers une sorte, constamment,
de perte totale de sens du temps et de l’espace
ils semblent n’exister plus
que sous la forme de ce état très particulier
qui semble être tout mon être,
pour un instant,
un instant de bonheur d’être
quand je joue avec les mots,
je suis comme assis devant un piano,
les mains se gambadant sur le clavier
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Cette réponse a été modifiée le il y a 1 months et 2 weeks par
bzo.