#51725
bzo
Participant

les sensations,

chez moi, en tout cas,

sont vraiment comme des espèces de sculptures mouvantes de vibrations

douces, douces, douces

 

je veux dire par là,

que je sens comme une main à l’oeuvre,

une main qui cisèle expertement

comme une forme éphémère dans ma chair,

qui la fait évoluer

extrêmement gracieusement, harmonieusement,

mais, néanmoins,  avec une irrésisitible et nette touche de sauvagerie

 

la main sculpte avec les doigts,

la main sculpte avec un couteau,

selon les moments

 

la main travaille la masse ductile, comprimable, expansible,

de l’éphémère forme d’un bonheur charnel indescriptible

se figeant un instant

puis évoluant en une sorte de danse de formes

plutôt arrondies,

ondulantes,

“arabesquisantes”,

se figeant à nouveau, pour un moment

puis rebougeant, re-évoluant,

se reformant différemment

avant de se figer à nouveau,

faisant de moi comme une sculpture vibrante en évolution

à consommer à différents stades

 

la forme d’une sorte de prise de conscience d’être tout en volupté

comme hirsute de nuances variées,

de variables de nuances, variant sans cesse

 

la forme d’une sorte de prise de conscience

d’être devenu tout soyeux dans ma chair,

tout soyeux et transformé,

se transformant

radicalement transformable, se transformant,

radicalement à transformer,

transformateur radicalement d’état d’être, d’univers,

tendant vers une sorte, constamment,

de perte totale de sens du temps et de l’espace

 

ils semblent n’exister plus

que sous la forme de ce état très particulier

qui semble être tout mon être,

pour un instant,

un instant de bonheur d’être

 

quand je joue avec les mots,

je suis comme assis devant un piano,

les mains se gambadant sur le clavier

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