#51845
bzo
Participant

l’on semble plus dénudé que jamais,

intimement exposé, extrêmement exposé,

des pieds à la tête,

plus habillé que d’une cape géante de vibrations

qui nous roule, nous fait et nous défait, à son gré

 

l’on semble un vaisseau en route,

craquant, vibrant, de toute son armature,

battu, léché, frotté, frénétiquement,

par les vagues, sur toute la surface,

malmené joyeusement en toutes ses fibres

 

l’on semble une éponge

traversée de par en part par l’océan,

habitée dans la moindre de ses cellules

par la vibrante liquidité

tellement riche en sédiments nourrissants

 

le désir comme un grill magique

activé de la pleine puissance de ses 3000 watts

en train de nous cuire,

de faire fondre, bouillonner, la graisse,

de faire brunir les fibres,

on se serait pas cru capable de dégager

de pareils goûts, de pareilles odeurs,

sauvages,  carnassiers,

noisettes brulées, tourbe chaude, parfumée,

sous-bois habité par des fées

 

on semble plus atteignable, plus blessable

que jamais,

un glaive farfouillant le flanc de tout notre être,

créant instantanément des continents de bonheur furtif

sur son passage