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  • #32870
    Envole
    Participant

    Hello,

    quelques petites réflexions sur ce sujet qui à mon sens est au coeur de certains problèmes d’incompréhension entre les genres…

    A mon sens il y a une telle chape de plomb sur le vécu du plaisir selon les genres qu’il est encore très difficile pour beaucoup de gens de visualiser et d’accepter qu’une personne d’un genre donné vive le plaisir d’une façon qui est traditionnellement vue comme celle de l’autre genre : par exemple un homme multi-orgasmique, à la sensualité à fleur de peau (et de prostate !), ou une femme qui aimerait prendre son homme avec un gode-ceinture ou qui serait adepte d’un sexe rapide et plutôt très tonique (genre “à la hussarde”). D’où les difficultés à rencontrer des hommes qu’ont certaines femmes avec cette sensibilité (beaucoup d’hommes pensant que la force et la position dominante doit forcément être de leur côté et faire partie de leur plaisir, pas de celui de leur partenaire féminine dont ils attendent plutôt douceur et sensualité), et les difficultés qu’ont des hommes ultra-sensuels à faire accepter leur sensualité à une partenaire féminine (qui peut se sentir “dépossédée” de sa sensualité, alors qu’en fait elle est juste dominée par un cliché qui fait de l’homme au lit un marteau-pilon sans âme…j’exagère volontairement !!!)

    D’autre part il y a cette obsession sexuelle des hommes, ce désir de possession sexuelle sur les femmes, qui là aussi à mon sens peut également être vu comme un construit social, le schéma patriarcal ayant voulu transformer les femmes en possessions des hommes. Donc dans la possession sexuelle de la femme, il y a le sentiment aussi de la possession de la puissance sociale…Une part de l’obsession sexuelle des hommes proviendrait donc de la pure volonté de puissance des hommes…Je dis ça parce que j’ai vécu, en assumant mon transgenrisme, la fin du désir de possession des femmes, et j’ai compris tout le côté superficiel de ce désir : superficiel parce que c’est en partie un construit social, mais aussi superficiel parce qu’il ne tend à voir les femmes que comme des corps mis à disposition. La preuve de cette réalité : il suffit que les femmes se maquillent moins, se mettent des vêtements moins moulants, moins colorés, moins chatoyants, et la propension des hommes à leur “sauter dessus” diminuera beaucoup. D’ailleurs une femme qui est fatiguée et n’a pas envie de passer une soirée à faire la conversation de la drague avec des hommes sait qu’il suffit qu’elle ne se maquille pas trop et qu’elle s’habille sobrement pour passer un moment assez tranquille. Donc pour résumer, dans le besoin des hommes pour la rencontre charnelle avec les femmes, il y a à la base beaucoup d’absence de considération pour la personne féminine et beaucoup de focalisation sur la domination de leur corps. C’est comme une addiction à la puissance physique et sociale, découlant de la “loi du plus fort”, et une fois qu’on se désaccoutume de cette drogue du sentiment de puissance, on s’aperçoit que les besoins sexuels sont moins pressants. Et parfois on commence à découvrir sa propre sensualité…Ou alors parfois c’est en commençant à découvrir sa propre sensualité qu’on s’aperçoit qu’on a moins besoin du corps féminin (ou d’un autre partenaire) pour se faire plaisir.

    J’ai conscience que tout ceci est assez généralisant, et peut-être certain.e.s prendront ça pour un vaste délire, mais j’ai tendance à penser que je ne suis pas loin d’une forme de vérité…

    Et je pense que c’est quand les deux partenaires ont dépassé tout ça, les clichés sur le comportement des genres au lit, et le côté “construit social” du sexe, qu’une vraie rencontre peut se produire, au niveau des âmes, par la voie charnelle. Pas étonnant alors que cette rencontre soit si rare, puisque tout ce que je viens de raconter paraîtra ahurissant à au moins 80% de la population, voire plus…Et pas étonnant que quand un homme découvre toute sa sensualité intérieure, il puisse aussi parfois se désintéresser de l’amour avec un.e partenaire, si ce ou cette partenaire n’arrive pas à comprendre ou accepter ce nouveau vécu du plaisir chez l’autre.
    Le plus comique étant que souvent, avant cette découverte par le partenaire masculin de son plaisir, si sa partenaire féminine s’est montrée moins intéressée au cours du temps par la sexualité, c’est parce qu’elle-même n’a pas senti ses désirs et son potentiel de plaisir s’épanouir dans la relation, et ceci en partie parce que son partenaire masculin n’a pas su comprendre comment fonctionne le plaisir de sa partenaire…Faute de le vivre de l’intérieur !
    Donc en fait tout ceci est bien dommage, parce que c’est quand le partenaire masculin découvre le vécu intérieur du plaisir qu’il va être encore plus capable à mon sens d’accompagner le vécu intérieur du plaisir de sa partenaire féminine…C’est là que pourrait se passer la vraie rencontre…Mais malheureusement c’est souvent la tête qui bloque, le fait de ne pas vouloir voir son partenaire changer, mais aussi de ne pas connaître vraiment son corps (finalement les femmes ne se donnent le droit d’explorer la réalité de leur potentiel de plaisir que depuis peu, et encore pas toutes)…

    Enfin je rassure @lighteningbolto : en fait ça ne pose aucun problème de ne pas éjaculer, la nature a prévu un mécanisme qui permet que le sperme produit mais non éjaculé soit recyclé à l’intérieur du corps. Par contre l’éjaculation stimule la production de sperme, donc quand on éjacule fréquemment on a tendance à produire plus au jour le jour.

    #32889
    sasori no chitsu
    Participant

    Aneveil,
    Moi et ma compagne n’avons pas le même appétit sexuel. Concrètement, si ça tenait à moi, on ferait l’amour presque tous les jours (je dis ça mais quand ça arrive qu’on le fasse tous les jours je finis par fatiguer avoir besoin d’une pause d’un jour ou deux). Et je le vivais mal à un moment donné parce que la frustration… c’est frustrant. Sachant que moi je ne suis pas encore dans le plaisir prostatique.
    Alors nous avons mis en place une “stratégie” de couple, parce que cette différence de rythme a finit par peser sur notre relation. La stratégie c’est que quand j’ai envie et que je sens que je vais avoir du mal à passer à autre chose, je lui demande si je peux “venir sur elle”. Nous allons dans le lit (si on y est pas déjà), je baisse sa culotte et elle s’allonge sur le ventre. Avec ou sans lubrifiant je me masturbe entre ses fesses (vous m’avez compris, sans les mains), je me laisse aller à haleter, à lui faire des bisous sur le dos, dans le cou etc. Elle aime bien, c’est comme un massage. Moi ça me fait partager de la sensualité, c’est à dire ce besoin d’altérité dont tu parles. Parfois, parfois cela se transforme en relation sexuelle, parce que ça peut l’exciter et que mon sexe peut aussi bien rester à la surface (près à éjaculer sur son dos) comme aller titiller sa vulve. Pour peu qu’il y ai du lubrifiant, la pénétration peut être très progressive (je rentre quelques millimètres, puis un peu plus…). Parfois je vais plutôt masser son anus avec mon gland – sans la pénétrer malheureusement ça elle ne veut pas. Mais même quand ça reste du sexe solo, c’est à dire si ni une pénétration, ni même une stimulation (caresses, sextoy) la menant l’orgasme ne l’intéresse à ce moment là, c’est quand même un partage et c’est quand même sexuel au niveau du vécu puisque je finis par éjaculer sur elle (sur le dos, entre les fesses, ou sur les seins si je lui dis de se retourner au dernier moment). Mais voilà, ça c’est possible si elle comprend, on du moins accepte le décalage du désir et si elle veut que tout le monde se sente bien. On a mis du temps à mettre ça en place mais je dirais qu’à un moment ça nous a beaucoup aider à aller mieux ensemble. Déjà parce que je sais que si vraiment j’ai envie, j’aurai cette possibilité. Et puis après je me sens mieux, elle est contente, elle a pris soin de moi sans trop faire d’effort (les effort c’est pas son truc).
    C’est un exemple d’adaptation qui marche bien pour nous avec nos particularité (ma copine n’a pas beaucoup d’énergie), mais il faut que vous inventiez les votres. Le principal est d’en discuter (de toute façon la clé de la réussite dans un couple selon moi c’est la communication). Peut-être qu’elle pourrait te masturber de temps en temps, faire des choses simples qui te stimulent et comblent ton besoin d’altérité, si elle est dans l’envie de prendre soin de toi. Et pour qu’elle soit dans cette envie il faut prendre soin d’elle en retour, même si ça n’a rien à voir avec le sexe, lui faire de bons plats, lui masser la tête, etc. Le décalage de désir sexuel trouve selon moi sa solution dans une dynamique de couple qui doit se porter vers le “prendre soin”. Il est évident qu’un homme a besoin de tendresse sexuelle, de bienveillance sexuelle. Le désir féminin y répond mais en son absence, il y a des formes alternatives de “prendre soin sexuellement”. A vous de voir ce qu’elle accepte de faire quand elle n’est pas dans le désir sexuel pure et dur : c’est sans doute moins agréable de faire une fellation quand on a pas envie de sexe, mais prêter ses fesses ou ses seins s’ils sont de tailles suffisante pour ça (de mon côté c’est pas jouable, sinon on le ferait) ou masturber manuellement, ça peut être la solution. Une règle d’or : c’est donnant-donnant !

    #32899
    lighteningbolto
    Participant

    Je veux bien te croire sur parole @Envole, j’avoue que j’ai pas fait de recherche sur le sujet ^^ Cependant, on dit toujours que la masturbation est saine notamment pour la prostate, et j’ai toujours cru que c’était du au fait que vider les réserves était plus sain de garder cela en soi (par exemple pour des questions de pression interne, de semence qui “tourne” un peu et est donc agressif pour les parois interne. Bref ce genre de truc.
    @Sasori c’est chouette que vous avez trouvé un moyen de vous équilibrer 🙂

    #32909
    Envole
    Participant

    Hello,
    je pense que ce qui est “sain” dans la masturbation c’est la stimulation de la prostate surtout, pas forcément le fait d’éjaculer…Pour le reste comme je te l’expliquais le sperme s’il n’est pas éjaculé est stocké quelques jours puis digéré par le corps qui en sécrète un nouveau…D’ailleurs apparemment les spermatozoïdes qui résistent le plus sont ceux qui transportent les gènes femelles, donc il paraît que si on veut faire des enfants, on aura plus de chances d’avoir des garçons en éjaculant souvent (et donc en donnant à sa compagne pour la fécondation de l’ovule du sperme “tout frais”), tandis que si on n’a pas éjaculé depuis plusieurs jours, lors de l’acte sexuel, les spermatozoïdes qui restent auront plus de chances de donner naissance à des filles…Enfin bon ça n’a pas de rapport avec le sujet, mais c’est assez peu connu et ça peut en intéresser certain.e.s peut-être !!!!
    Tout le meilleur, beaucoup de plaisir !!!!
    Naomi

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