20 sujets de 81 à 100 (sur un total de 362)
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  • #35803
    bzo
    Participant

    je suis un nouveau-né sans sexe et sans âge
    à chaque fois que la douce, la suave, tempête dans ma chair, m’emporte

    il faut dire que c’est devenu tellement facile de m’emporter,
    je suis, pour ainsi-dire, sans poids aucun, sans pensée aucune,
    je n’existe plus quand je suis en action,
    le désir fait de moi une autre personne

    une autre personne, sans pudeur et prête à tout,
    au nom du désir impérieux dans sa chair

    ce que j’ai découvert,
    c’est que la vie a placé en moi des ressources inépuisables,
    que l’incandescence dans l’instant, n’a pas de limites
    et que l’audace finit par payer au centuple

    #35847
    bzo
    Participant

    je commence la nouvelle année de la plus belle façon,
    de délicieux moments dans ma chair, d’incandescents moments dans ma chair

    mes doigts curieux, fouineurs, sortent de ma petite crevasse, de ma petite caverne, derrière,
    ils y ont allumé le feu, provoqué des coulées de lave dans mes entrailles,
    des feux d’artifice derrière mes prunelles,
    je suis en train de redéfinir, d’aiguiser, d’affiner, leur rôle dans ma pratique au quotidien,
    mieux intégrer ces séquences où mes doigts sont en moi

    tout cela arrive en fait grâce à ces “moments nocturnes”
    où mes doigts vont explorer très brièvement mon “anus-pussy”
    tandis que je dors quasiment, en tout cas suis à peine éveillé,
    durant ces très brefs moments où je sors à peine de mes rêves qui sont toujours si riches, si fournis,
    mon corps s’ébrouant un petit peu
    et où donc mes doigts à chaque fois, trouvent automatiquement ma petite fente, derrière,
    y plongent avec une calculée avidité,
    suis à peine éveillé, un pied, une jambe, encore dans mon monde nocturne
    mais quelque part dans mon calepin mental, réservé à mon dialogue avec ma chair,
    rien ne se perd, je prends note de tout, aucun détail ne m’échappe

    et grâce à ces moments, donc, je fais des progrès très intéressants
    dans tout cet aspect de ma pratique qui étaient jusqu’ici des moments plutôt détachés,
    des moments qui semblaient à part dans l’action, des apartés où les doigts fouillaient dans mon cul
    alors que là, je parviens à les intégrer de mieux en mieux au flux, à l’élan général de l’action,
    à les y amalgamer plus efficacement, à mieux intégrer les sensations qu’ils apportent
    qui contribuent ainsi à me faire vivre de nouvelles nuances, des différents décollages

    j’ai expliqué que la nuit,j’effectuais ces brèves explorations de plus en plus ces derniers temps,
    ayant découvert à quel point cela me procurait des sensations agréables, intéressantes
    grâce à la crème de soins intimes dont je m’enduit la crevasse juste avant de m’endormir
    pour choyer cette peau qui est mise à contribution certains jours avec de forts frottements,
    des robustes va et vient de doigts, de masseurs

    il y a grâce à cette crème de soin donc une consistance et une humide parfaite pour les doigts la nuit,
    ils plongent là-dedans, la chair s’anime irrésistiblement,
    comme des plis et des replis, chauds, humides, soyeux, se mettent directement en mouvement,
    s’écartant, laissant l’intrusion s’effectuer toujours toujours plus profondément,
    des vagues se forment, la transmutation de la chair en vagues de tissu épais, doux,sensuel,
    vibrant, frémissant, comme palpitant sur toute leur surface, se déplaçant dans mon bassin,
    s’écartant toujours plus de la proue superbe formée par les doigts
    qui tantôt sans ménagement, tantôt avec une délicatesse attentionnée,
    rentraient toujours plus en avant en moi

    ces moments donc, je l’ai expliqué, au début, c’étaient des doigts qui pénétraient mon anus
    et les sensations étaient des sensations d’homme, du plaisir anal donc
    mais progressivement le féminin en moi, a gagné du terrain
    et désormais, c’est bien dans mon anus-pussy que je perçois, que je vis ces moments,
    ces doigts qui me fouillent, sont des doigts de coquin branleur qui cherche à m’allumer,
    qui me rentrent dans le sexe imaginaire,
    le branlent, le fouillent, le farfouillent, le frottent, le pressent, goulûment

    mon petit sexe fendu qui n’existe pas,
    qui est un fruit ardent, momentanément dans mes entrailles
    mais pourtant que je perçois avec une totale acuité,
    que je perçois comme un diamant de lumière irradiante, vibrante, dans ma chair,
    ma petite centrale atomique, en bas, entre mes jambes,
    mon petit monstre adoré
    que j’aime tant ouvrir, agrandir, en écartant les cuisses,
    laisser bailler un petit moment puis que je referme, que je referme comme une huître

    ma petite cave chaude, vibrante, humide, imaginaire,
    elle semble être un gîte ardent entre mes cuisses,
    un hôte attentionné, attentif, prêt à accueillir plein de visiteurs,
    des visiteurs en forme de petits totems gorgés de sang,
    avec le dessin de veines bleutées courant sur toute leur surface

    des totems vibrants, dressés,
    comme des petit bélier tantôt entrant et sortant, fonçant tête baissée,
    tantôt fouillant méticuleusement, avec patience, avec d’infinies précautions,
    totem-archéologue inspectant, manipulant un objet fragile
    comme s’il avait émergé de sous la terre où il dormait depuis des siècles,
    systématiquement explorant toute cette caverne imaginaire
    prête à s’emballer dans ma chair d’une myriade de nerfs dansant follement
    pour faire chanter tout mon être

    j’aime aussi sentir ces mains, mes mains en fait,
    enfin pas tout fait mes mains,
    des mains disons,
    des mains qui me tripotent la poitrine, la malaxent, la pressent, la frottent,
    ces seins qui sont les miens mais tout à fait mes seins,
    des seins disons,
    les seins de ce moi alterné, augmenté, complexifié, de ce moi à la fois masculin et féminin,
    des seins gonflés, qui ont pris une consistance délicieuse entre les doigts,
    qui semblent s’animer sous la peau d’une vie folle, palpitant sous les paumes caressantes

    ils vibrent, ils palpitent, ces seins, ont des émois, traversés de vagues,
    semblant par moments s’envoler comme des colombes
    mais revenant vite au nid des mains où ils se sentent le mieux
    qui reprennent de plus bel, les fieffés coquins, leur manège enivrant

    #35849
    bzo
    Participant

    “unleash all the power in you, my friend, unleash,
    you are a mustang, you are a devil”

    moi, j’ai “unleashé” comme un fou ces derniers temps
    et c’est désormais sans restrictions, tout monte librement, tout monte follement,
    autoroute au trafic dense de voitures filant à toute allure,
    arbre à la sève circulant en accéléré follement,
    je suis une fontaine, une fontaine des énergies de mes abysses,
    je la sens jaillir en moi, éclabousser de tous les côtés,
    c’est extraordinaire, c’est unique
    de se sentir envahi comme cela par du concentré de soleil, du concentré d’azur

    on dirait un forage de puits dont jaillirait désormais à la moindre sollicitation
    l’intensité de la vie-même, un diamant éclaté de vibrations cristallines,
    ma chair en frémit,j’en frémis de la tête aux pieds,
    jusqu’au plus profond de mon être,
    tout chante, tout danse, en moi, pas une cellule qui reste à l’écart,
    c’est un tournoiement divin océanesque
    avec grappe de mouettes, vent, embruns et profondeurs sans fin, emplies de remous obscurs

    bonjour la vie, bonjour l’amour,
    j’aime, je suis un volcan, j’ai embrassé la terre et toutes ses forces brutes,
    je me suis totalement ouvert, j’accueille, le grand océan monte en moi
    et m’emporte dans un arrachement éblouissant de lumière sur les ailes du vent

    #35856
    bzo
    Participant

    les bras avec les mains dans ma façon de pratiquer,
    caressent tout le corps, sauf les parties génitales,
    aussi les doigts s’aventurent derrière, explorent la petite fente, y farfouillent, explorent

    mais dernièrement j’ai découvert qu’il y avait aussi une autre façon de les utiliser
    et c’est peut-être même la façon la plus puissante de se servir des bras et des mains,
    dans cette manière, ils restent bien en contact avec le corps,
    avec différentes parties de celui-ci
    mais sont relativement inertes, collés à la peau, serrées contre la peau,
    comme enlaçant, parfois sans bouger pendant de longues secondes,
    parfois pressant un peu plus ou au contraire, relâchant la pression,
    se déplaçant un petit peu, imperceptiblement, par petites touches, centimètre par centimètre,
    comme explorant la peau au microscope

    parfois soudainement s’animant pendant quelques secondes, vont caresser un sein, un flanc,
    fiévreusement, ardemment ou alors avec une sensuelle lenteur
    puis reprennent leur manège d’immobilité ou quasi, en un autre endroit

    de quoi s’agit-il?
    il s’agit ici d’exploiter d’autres propriétés que je découvre peu à peu,
    par un simple contact insistant, changeant un peu la pression,
    se déplaçant moins, nettement moins,
    les bras et les mains agissent comme des conducteurs, des canalisateurs, ils relient, forment des ponts,
    des circuits accélérant, dirigeant, concentrant,
    les énergies passent à travers eux d’une partie du corps à une autre,
    les bras avec les mains relient des pans entiers de corps plus puissamment entre eux,
    créent des points de focus, des points de concentration d’énergies,
    des autoroute d’énergie où elles semblent se déplacer à plus grande vitesse
    comme si elles prenaient un raccourci d’un endroit à un autre

    c’est assez mystérieux mais c’est là, cela fonctionne, j’en témoigne,
    cela en alternance avec des moments, plus courts
    où les mains retrouvent leur liberté de parcourir la peau, de caresser , de palper, de frotter, de presser,
    c’est très très puissant et délicieux, ces alternances

    une synchronisation où l’immobilité ou quasi immobilité, des bras et des mains
    est coordonnée avec une activité intense dans le bassin de contractions
    et de pressions des cuisses sur les génitaux,
    se fait tout naturellement

    quand les mains reprennent leurs balades sensuelles sur la peau,
    l’activité dans le bassin change, les contractions s’arrêtent
    le corps se met en mode liane lascive, avec beaucoup d’ondulations,
    de danse langoureuse des hanches, du bassin,
    et puis libre cours au frotti-frotta délicieux des cuisses avec les génitaux,
    ce sont des moments avant tout de volupté soyeuse,
    alors que les contractions, bien sûr,
    font vivre, font ressentir, des moments de pénétration, de va et vient

    #35859
    bzo
    Participant

    on est né tous, en même temps homme et femme,
    on le reste quelque part toute sa vie,
    même si une grande partie de tout cela, est remisée à la cave,
    nos pratiques consistent, essentiellement à mon avis,
    à essayer de faire interagir de mille et une façons ces deux pôles,
    à raviver cette dualité,
    à faire à ce qu’ils forment à nouveau un arc tendu en nous
    qui vibre sur toute sa longueur et envoie de délicieuses, d’ineffables, flèches

    #35865
    bzo
    Participant

    hum, je rectifie le texte au-dessus pour qu’il exprime bien ce que j’ai voulu dire

    avant la naissance, il y a toute une période où l’on est en même temps homme et femme,
    on le reste quelque part toute sa vie,
    même si une grande partie de tout cela, est remisée à la cave,
    nos pratiques consistent essentiellement, à mon avis,
    à essayer de faire interagir de mille et une façons ces deux pôles
    dont l’un est enfoui au plus profond de nous,
    à raviver cette dualité,
    jusqu’à ce qu’ils forment à nouveau un arc tendu en nous
    qui vibre sur toute sa longueur
    et puisse envoyer de délicieuses, d’ineffables, flèches qui se perdent dans les cieux

    #35869
    bzo
    Participant

    il y a quelque chose d’extraordinairement émouvant à parvenir à une telle complicité avec son corps,
    à parvenir à ce qu’il se livre comme cela, à ce qu’il se révèle comme cela,
    à ce qu’il nous emporte comme cela

    un corps à corps ardent du cavalier avec sa monture,
    ils ne font plus qu’un, serrés l’un contre l’autre, tantôt au galop, tantôt au trot,
    la cadence des sabots empli leur âme et leur cœur,
    du doux rythme, du lancinant rythme, au contact répété de la terre

    c’est notre propre corps, cet amas de chair, d’os et de sang
    et pourtant vécu autrement, habité autrement,
    il y a comme de l’altérité en nous, une autre version de nous, en nous,
    une version complémentaire

    ce corps, tellement il peut paraître étranger à nous par moments,
    réagir différemment, vibrer de sensations inhabituelles
    comme s’il était un peu devenu celui de quelqu’un d’autre,
    en même temps que le notre

    telle est la zone d’ombre en nous,
    que si nous parvenons à invoquer tout cela un peu puissamment dans la durée,
    c’est comme si nous devenions un autre en nous,
    plus riche, plus complexe, plus mystérieux, plus connecté en même temps au ciel et à l’animal
    jouissant solairement,
    d’un bloc des pieds à la tête

    l’altérité est en nous aussi donc, pas seulement hors de nous,
    l’autre en nous, c’est ce que nous avons tous et toutes en commun,
    trouver cet autre en nous, c’est aller immanquablement vers l’autre hors de nous aussi
    mais par les souterrains, par les dédales sombres dans nos profondeurs, par la cave

    plonger en nous en se laissant entraîner par le grand désir,
    en quêtes des forces les plus vives de la vie,
    faire boire à cette source, notre chair,
    s’en abreuver encore et encore,
    jouir de toutes ces vibrations cristallines libérées,
    laisser danser et chanter librement notre chair dans l’incandescence ineffable de l’instant,
    est une aventure solaire,
    un cheminement d’ouverture extraordinaire peu à peu et d’épanouissement

    baignant dans l’apaisante douceur du plaisir,
    il y a comme un baiser céleste dans mon âme,
    en même temps que dans mon cul

    #35902
    bzo
    Participant

    ce corps a besoin de deux sortes de nourriture,
    d’une part les aliments et puis d’autre part le plaisir sexuel, la volupté

    les aliments assurent la survie de ce corps,
    le plaisir sexuel, la volupté, lui font goûter à la vie véritablement,
    comme un cheval qu’on dételle de l’attelage qu’il tire
    pour lui permettre de galoper librement quelques instants

    s’offrir des ébats, offrir des ébats à ce corps,
    c’est le sentir libre sous nous, galopant,
    libre comme le vent

    #35905
    bzo
    Participant

    à nous de bien saisir l’occasion
    et de galoper avec lui, se serrant contre lui, faisant un avec lui

    #35906
    bzo
    Participant

    quelques petits réajustements du texte au-dessus:

    ce corps a besoin de deux sortes de nourriture ici-bas,
    les aliments qui assurent sa survie
    et le plaisir sexuel qui lui fait goûter à la vie
    comme à un cheval qu’on dételle de l’attelage qu’il tire quelques instants
    pour lui permettre de galoper librement

    s’offrir des ébats, offrir des ébats à ce corps,
    c’est le sentir libre sous nous, chevauchant libre comme le vent,
    à nous de bien saisir l’occasion, de nous montrer à la hauteur
    et de galoper de concert avec lui, serré tout contre lui, faisant un avec lui

    #35907
    bzo
    Participant

    il est temps amplement que je travaille des aspects non sexuels de ma pratique,
    avoir accès librement et sans restrictions à ses énergies des profondeurs
    offre l’opportunité de les vivre de bien des manières,
    pas uniquement sexuelles

    tantriques, par exemple, danse de Tandava, bien d’autres sans doute,
    à moi d’explorer, éventuellement d’inventer les miennes,
    tout devient possible, le plus important est déjà fait,
    parvenir à faire monter dans sa chair le flot des vibrations des profondeurs

    la recette pour démarrer pour moi,
    il y en a tout un tas en fait
    mais le plus facile et le plus rapide, c’est de partir de la contraction

    c’est un geste à la fois mental et physique qui traverse de multiples strates de notre être,
    je le débute la plupart du temps par la contraction donc,
    aussitôt enchaînée par une espèce de relâchement de tout mon être,
    aussi bien physique, que mental

    mentalement, c’est comme si je m’offrais sans réserve, comme si je levais toutes mes défenses,
    que je m’ouvrais, me descellais, dans ma chair sans restrictions,
    prêt à me laisser emporter partout,
    comme si tout mon être intérieur était devenu un fétu de paille prêt à soulevé, ballotté, roulé,
    le désir peut m’entraîner, sans frein et sans hésitation
    dans toutes les directions qu’il veut,
    plus aucune attache nulle part dans mon corps, dans mon être,
    tout est descellé, tout est prêt à être entraîné

    cela sous-entend d’avoir pulvérisé, réduit à néant, les frontières de son identité sexuelle,
    que n’importe geste, n’importe quel mouvement, n’importe quel balancement du corps, peut arriver,
    aussi féminin, aussi lascif, aussi non habituel, voire maladif qu’il puisse paraître à la conscience
    rien n’est freiné en aucune manière, le désir fait tout ce qu’il veut,
    fait de moi tout ce qu’il veut

    physiquement cet relâchement,
    c’est comme si toute la tension qu’il y a dans mon corps,
    se retirait et allait se loger dans la contraction
    mais aussi éventuellement quelques autres points ou lignes de tension reliant différentes parties de mon corps
    formées par mes bras et mes mains pressant contre mon corps, plus ou moins forts,
    comme je l’ai décrit dans un texte plus haut,
    ces bras et ces mains ainsi, collés à diverses parties de mon corps,
    semblent changer la géographie de la circulation des énergies,
    tout le reste semblent neutre, inerte mais fortement conducteur
    comme offert aussi à la manipulation, aussi bien extérieure qu’intérieure

    les bras et les mains peuvent aussi se décoller du corps dans un contexte non sexuel, j’ai remarqué,
    bouger dans l’espace, semblant comme brasser les énergies qui circulent dans le corps,
    les mouvoir comme si c’étaient des voiles se déplaçant doucement en nous

    la circulation des énergies hors contexte sexuel, crée une sensation d’allègement très puissant,
    on ne sent bientôt plus que ces voiles de vibrations se déplaçant lentement en nous,
    brasser par les bras dansant lentement dans l’espace

    dans tous les cas de figure,
    la conscience, le moi pensant, doit être comme couché dans sa niche
    mais comme il est très indiscipliné, jaloux de ses prérogatives habituelles,
    il essaiera régulièrement d’en sortir, parfois avec insistance,
    il faut l’obliger à chaque fois avec fermeté à y retourner immédiatement,
    il n’a rien à faire dans une séance bien menée où l’on dialogue avec sa chair
    si l’on veut que le désir puisse nous entraîner bien loin,
    la place qu’elle occupe habituellement,
    doit devenir et le rester le plus possible,
    un terrain de jeu pour les sensations qui montent de partout

    #35908
    bzo
    Participant

    dans tous les cas de figure,
    la conscience, le moi pensant, doit être comme couché dans sa niche
    mais comme il est très indiscipliné, jaloux de ses prérogatives habituelles,
    il essaiera régulièrement d’en sortir, parfois avec insistance,
    il faut l’obliger à chaque fois avec fermeté à y retourner immédiatement,
    il n’a rien à faire dans une séance bien menée où l’on dialogue avec sa chair
    si l’on veut que le désir puisse nous entraîner bien loin,
    la place qu’elle occupe habituellement,
    doit devenir et le rester le plus possible,
    un terrain de jeu pour les sensations qui montent de partout

    ce n’est pas tout à fait vrai, je m’autorise de temps en temps une petite pensée,
    pour noter un point intéressant dans mon calepin mental , par exemple,
    voire quelque chose de plus trivial, qu’est-ce que je vais manger ce soir ou regarder comme film
    mais c’est très bref, effectué à la sauvette
    pour ne pas nuire à l’élan général de l’action,
    c’est une petite gymnastique dont j’ai l’habitude maintenant,
    des pensées-éclairs

    il y a encore beaucoup plus à dire des rapports entre la conscience, le moi pensant
    et le flux de l’action, l’élan, ce qui mène celui-ci,
    le désir, les instincts, les pulsions, le moi reptilien, que sais-je,
    il y a en fait de l’interaction, de la collaboration
    mais ce que je décris plus haut, ce sont les bases

    #35909
    bzo
    Participant

    je reformule,
    la conscience , le moi pensant, est soit dans sa niche,
    soit tenu en laisse, mené par quelque chose en moi,
    quoi exactement? je ne suis pas sûr,
    un conglomérat formé par le désir, les instincts, les pulsions, de l’imagination aussi
    jetons-y pour faire bonne mesure, le moi reptilien,
    la vérité, c’est que je ne sais pas

    un moi plus large, différent, en tout cas, tout le corps semble participer de près,
    je me sens comme totalement dissous dans mon corps,
    mes instincts, mes pulsions, mes fantasmes, semblent là, enfin des tas de choses qui habituellement sont à la cave,
    sont là à la manoeuvre très activement

    le moi pensant, la conscience, donc est tenu en laisse , soit à la niche,
    il doit s’effacer le plus vite possible si l’ordre lui est intimé,
    à d’autres moments, il est sorti de sa niche et participe à la manoeuvre
    mais toujours tenu en laisse,
    on ne lui laisse en aucune façon son libre cours habituel, seul dans le siège du pilote,
    non juste il assiste un peu, on l’exploite puis on le dit d’aller se coucher dans son coin,
    on est ici dans un trip animal, un trip visant les cieux,
    un trip visant l’extase, la jouissance, un kaléidoscope infini de nuances dans notre chair,
    notre bateau doit pouvoir glisser sur les eaux sans entraves

    #35913
    bzo
    Participant

    on peut bander de deux manières,
    l’une, la plus commune, la plus pratiquée très majoritairement,
    c’est vers l’extérieur, la petite colonne de chair dressée fièrement, gorgée de sang,
    l’autre, nettement plus rare, nettement plus confidentielle,
    c’est bander vers l’intérieur

    quand on bande vers l’intérieur,
    il n’y a pas de petite colonne de chair dressée fièrement, gorgée de sang,
    il y a un pénis flasque, indolent, rabougri, pendouillant
    mais derrière cette façade de gros ver débonnaire au repos,
    il y a un bouquet dense d’ondes s’élançant, filant à partir des génitaux, filant à partir de l’anus,
    se répandant vers l’intérieur,
    une érection majestueuse de vibrations s’élançant à l’assaut de la chair tendre des organes,
    les pénétrant, les frottant, les fouillant, les tripatouillant, les retournant dans tous les sens,
    montant jusqu’au cerveau, y explosant en feux d’artifice, en coulées de miel chaud

    quand on bande vers le dehors, on bande vers quelqu’un d’autre,
    quelqu’un d’autre de réel ou d’imaginaire, de fantasmé, voire même de non exprimé en aucune manière,
    alors que quand on bande vers l’intérieur, on bande vers soi, vers soi, pour soi
    en d’autres mots, il y a tentative de pénétration en nous par nous

    tentative de pénétration dans une forteresse qu’on croyait jusqu’ici impénétrable
    mais dont on a eu l’intuition qu’elle ne pourrait être qu’une passoire en fait,
    une passoire dont il faut juste trouver les orifices
    et puis la manière d’y générer du mouvement, du frottement, avec quelque chose,
    beaucoup de mouvements, beaucoup de frottements, oh oui,
    tout un travail de patience,
    tout un travail de spéléologue dans la chair

    #35917
    bzo
    Participant

    je pratique tellement peu au lit ces derniers temps,
    cela ne m’attire pas du tout, même en aneroless

    pourquoi?
    eh bien parce ces multiples micro-séances intégrées dans mon quotidien
    mais je ne devrais même plus appeler comme cela, ces moments
    car justement leur intégration dans mon quotidien est telle,
    ils en font tellement naturellement partie, ces moments de dialogue avec ma chair
    où que je sois dans mon appartement, quoique je fasse,
    venant s’entremêler intimement dans mes gestes, dans mes mouvements, de mes tâches domestiques,
    les décorant, les rehaussant d’un kaléidoscope de nuances de sensations,
    de variétés de jouissance

    moments magiquement trouble et transgressif de pendre mon linge, de me faire un thé
    et en même temps de jouir doucement de longues secondes durant,
    entremêlant les gestes de mon plaisir androgyne et les gestes les plus triviaux,
    une sorte de ballet de funambule sexuel que j’adore

    c’est cela que j’aime avant tout pour l’instant,
    la façon dont je suis parvenu à rendre mon quotidien sexuel, sensuel, à chaque instant
    avec des plongées vertigineuses dans la volupté en quelques fractions de secondes
    avec à peine quelques gestes, quelques mouvements
    sans me déplacer jusqu’à un endroit spécial pour cela,
    sans dédier des moments uniquement à cela

    #35918
    bzo
    Participant

    mes caresses m’entraînent comme des rames
    allant et venant de part et d’autre d’une barque sur l’onde
    la chair se descelle progressivement, part à la dérive
    on est déjà à côté du monde,
    comme dans un nid sur les hauteurs de l’instant,
    règne bref des énergies,
    un château ailé resplendit dans toute sa splendeur

    #35926
    bzo
    Participant

    l’impatience est parfois dans ma chair
    parfois?
    non, plus souvent que je le voudrais

    ultimement,
    elle est là pour être surmontée, c’est une petite épreuve,
    tant qu’on n’y parvient pas, on ne passe pas au stade supérieur

    j’écris petite épreuve
    mais ce n’est pas une épreuve si petite que cela,
    une épreuve assez sérieuse, disons, déjà

    il s’agit de se retenir d’essayer à tout prix que cela aille plus vite,
    juste continuer sur son élan,
    respecter le rythme du désir dans notre chair,
    laissez les choses se faire, les choses se construire

    c’est plus compliqué qu’il n’y parait,
    suivre son élan, cela ne veut pas dire, être léthargique, ne pas réagir,
    il faut apprendre à s’écouter pour pouvoir bien respecter son désir,
    ne pas le brusquer, le prendre à rebrousse-poil,
    tout en restant dynamique, inventif et curieux

    c’est une question qu’il faut laisser le temps au temps,
    qu’un feu dans les règles de l’art, cela doit prendre,
    on ne va pas jeter un bidon d’essence là-dessus
    ou glisser un bâton de dynamite là-dedans qui va tout disperser

    un feu, cela s’allume avec son souffle, avec ses mains,
    on choisit les brindilles, les souches,
    on les dépose au moment opportun et à l’endroit opportun du petit brasier qui prend forme,
    on se rapproche, on souffle dessus pour attiser,
    on fait corps avec le feu,
    on doit être corps et âme avec le feu, dans le feu
    pour que les flammes s’élèvent en leur temps et en leur heure,
    magnifiques vers le ciel

    #35927
    bzo
    Participant

    hum, je n’ai pas pu éditer une dernière phrase:
    il faut lire

    on doit accompagner corps et âme le feu

    à la place de

    on doit être corps et âme avec le feu, dans le feu

    #35928
    bzo
    Participant

    je pratique tellement peu au lit ces derniers temps,
    cela ne m’attire pas du tout, même en aneroless

    j’avais tort bien sûr,
    toujours aussi excessif, borné, monomaniaque

    le fait est que j’ai beaucoup progressé dans mes micro-séances,
    appelons-les comme cela,
    qu’elles soient tellement intégrées désormais à mes faits et gestes du quotidien,
    leur confèrent un caractère si particulier,
    je développe et déguste cela pour l’instant goulûment,
    émerveillé de tout ce qu’il y a moyen de faire,
    à quel point il y a moyen de reculer les limites
    et dans des directions qui semblent tellement totalement étrangères
    au domaine de la sensualité, au domaine de la sexualité

    l’étape suivante et je l’ai déjà bien entamée, l’ai déjà expérimentée plusieurs fois,
    elle est donc tout à fait possible, je le sais,
    c’est que l’intégration ne se fasse pas seulement dans un sens mais aussi dans l’autre
    c’est-à-dire les faits et les gestes triviaux de mon quotidien
    se déversent dans ma pratique, deviennent des gestes de ma pratique
    deviennent sexuels, génératrices de sensations, de volupté, de jouissance

    je l’ai expérimenté déjà plusieurs, une fois tout particulièrement,
    je l’ai relaté il y a quelques temps,
    collé à l’évier, j’étais en train de faire la vaisselle,
    tout en bougeant lascivement, ondulant du bassin, pressant mes cuisses contre mes parties,
    faisant monter des contractions,
    c’était délicieux et je jouissais beaucoup,
    j’arrivais malgré tout à faire aussi la vaisselle , même si c’était assez lent, assez chaotique

    à un moment donné, il y a eu un déclic superbe,
    je ne sentais plus du tout de différence entre les gestes et les mouvements que j’effectuais
    pour me procurer du plaisir
    et ceux que j’effectuais pour faire la vaisselle,
    ils se confondaient totalement,
    je caressais la vaisselle comme si des organes excitables,
    je frottais l’assiette langoureusement comme si c’était une peau
    la faïence semblait un prolongement de mon être, à haut pouvoir érotique,
    l’eau qui me coulait sur les doigts,
    me procurait toutes sortes de sensations délicieuses,
    j’introduisais mes doigts dans un verre ,
    c’était torride, j’en gémissais
    qui comme si je les enfonçais dans un sexe,
    je frottais, frottais l’intérieur et j’en jouissais,
    enfin bref un moment de fusion, de communion avec des objets extérieurs à moi,
    tout à fait étonnant
    et je sens qu’il y a moyen d’aller encore bien plus loin

    pour en revenir à la séance au lit de ce soir,
    pas très longue en fait
    mais tellement tellement délicieuse,
    c’est tellement un autre registre, un autre monde que mes micro-séances,
    pourtant la technique est à peu près la même
    mais c’est un tout autre monde plaisir, de sensations

    il faut absolument que je fasse cohabiter tout cela,
    vive l’amour, vive le sexe, vive les corps,
    vives les bites, vive les vagins

    #35934
    bzo
    Participant

    le pouvoir de l’imagination, de la fantaisie, sont dans cette chair,
    sont reines dans cette chair

    mon corps est devenu comme un chapeau haut de forme de prestidigitateur
    d’où se déversent des lapins, des pigeons, des rubans multicolores
    dès que je me mets en action

    je joue
    car le désir court tellement librement en moi,
    je joue
    car ma chair semble emplie d’imagination taquine, espiègle
    qui se met en route au quart de tour

    je joue,
    bon dieu comme c’est bon de jouer ainsi librement avec son corps,
    de pouvoir avec quelques mouvements, quelques gestes, quelques caresses
    lever de pareilles tempêtes en soi

    j’ai l’impression que tout mon corps est devenu un sexe
    à la fois masculin et féminin,
    tout y connecté de milliards et de milliards de terminaisons verveuses, prêtes à s’enflammer,
    c’est un instrument de musique, un sexe,
    des notes ineffables s’élèvent de partout en moi,
    j’en suis empli,
    mon corps, mon bac à sable, ma plaine de jeu
    où je vibre de tout mon être comme une libellule sur les ailes de l’instant

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