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  • #35942
    bzo
    Participant

    un fleuve se présente tranquillement à toutes les fenêtres et toutes les portes de ma maison,
    envahis-moi,
    imprègnes toutes les fibres de mon être
    de tes vibrations bienfaisantes, ineffables

    s’il y a un dieu du plaisir,
    je suis un de ses fanatiques, un de ses zélotes,
    fidèle parmi les fidèles, effectuant sa prière païenne dans la chair, multi-quotidiennement

    l’arc en ciel est dans mon sang,
    je vénère la vie, je vénère d’être ici-bas par moments
    d’être capable de pareilles incandescences dans ma chair

    #35943
    bzo
    Participant

    les vibrations sont dans ma chair, j’ai coulé à pic,
    je dois être par dix mille mètres de fond dans un nectar voluptueux,
    ma bouche comme une petite cheminée, laissant échapper sans discontinuité, des gémissements, des râles

    il y a quelque chose de tellement absolu, de tellement extrême,
    de tellement intemporel, de tellement irrésistible, de tellement ineffable,
    dans ces moments
    malgré leur fugacité, malgré leur fragilité, de papillon gracile

    quelque chose semble se dessiner, semble se laisser entrevoir parfois,
    par le chas d’une aiguille, par le trou d’une serrure,
    de l’inconnu à perte de vue, une sensation de luxuriance mystérieuse,
    rien ne semble vieillir par ici,
    tout semble toujours aussi neuf, toujours aussi resplendissant,
    comme s’il y avait quelque chose en nous qui semble sans âge

    #35948
    bzo
    Participant

    dans ma manière de pratiquer,
    il s’agit vraiment de faire le silence dans sa tête
    et de se laisser entraîner par le désir,
    ce n’est pas bouger au hasard, ce n’est pas improviser,
    c’est se laisser entraîner par le désir

    on peut acquérir une telle proximité avec son corps,
    celui-ci semble alors en état d’éveil maximal,
    le moindre petit mouvement, le moindre petit frottement, lève des sensations,
    apprendre à écouter tous les innombrables détails qui s’enchaînent en nous au fil des instants,
    c’est tisser l’océan, c’est tisser les vagues, en nous,
    le corps en état d’éveil maximal, a besoin d’exulter, a besoin d’effusion, a besoin d’incandescence,
    la communion charnelle peut commencer,
    les deux moitiés de l’humanité sont en nous,
    à nous de les réunir quelques instants
    et de vibrer comme une flamme sur l’autel de l’instant

    #35953
    bzo
    Participant

    la qualité des sensations est quelque chose de tellement fragile,
    j’ai l’impression parfois d’être comme une formule 1 qui peut battre tous les records
    mais qu’il suffit qu’il y ait un mauvais réglage quelque part
    et toute la machinerie est déjà nettement moins performante

    je m’exprime ici en termes de compétition, en de termes de performances,
    cependant ma pratique est totalement éloignée de ce genre de soucis, de ce genre de notions,
    rien de contradictoire ici,
    je constate juste qu’on est une machinerie extrêmement complexe et difficile à mettre au point
    et qu’il suffit d’un rien pour que cela se dérègle
    et qu’on soit un peu déçu en fin de séance
    car nous sommes exigeants, nous sommes assoiffés et nous en voulons toujours plus,
    le désir est insatiable dans notre chair

    enfin je n’ai pas à me plaindre,
    même quand la machinerie est déréglée chez moi, par trop d’expérimentations,
    j’y trouve malgré tout, quelque part toujours mon compte et je suis content,
    il me suffit en fait que ce plaisir me traverse de part en part quelques instants
    comme une flèche d’or me faisant vibrer de toutes parts
    et déjà il y a quelque chose en moi, qui est totalement satisfait,
    la cible la plus intime a été atteinte,
    j’ai vécu un moment de communion et d’incandescence absolues dans la chair

    c’est difficile à expliquer, ce n’est pas juste sexuel,
    ce plaisir androgyne, c’est quelque chose d’autre en plus,
    ce sont des moments d’accomplissement de soi, d’épanouissement total dans la chair,
    le sexuel est comme l’humus, le terreau
    dans lequel pousse cette plante bizarroïde dont je ne peux plus me passer
    qui semble avoir ses racines au plus profond de moi
    et qui montent ses branches quelque part très haut,
    vers des cimes tellement spéciales en moi

    #35954
    bzo
    Participant

    en écrivant ce dernier paragraphe juste au-dessus,
    je réalise que depuis maintenant un certain temps, au-delà du plaisir sexuel,
    c’est avant tout autre chose que je cherche comme satisfaction dans ma chair

    ce plaisir androgyne, j’aime à l’appeler ainsi
    car il y a là vraiment comme le résultat incandescent au plus haut degré
    d’ébats dans ma chair entre un pôle masculin et un pôle féminin,
    même si c’est le second qui occupe quasiment toute la place durant la séance,
    c’est avant tout maintenant une sensation d’épanouissement absolu,
    une sensation d’être entier, unifié,
    une sensation de communion tellement puissante
    et puis des images qui viennent de tellement loin
    qui se forment en moi, dans mon sang,
    que je semble voir avec un oeil à l’intérieur

    ah et puis cette sensation de vibrer de la tête aux pieds,
    d’être empli d’ondes cristallines,
    tout cela est en même temps sexuel, reste sexuel aussi avec une intensité extrême
    mais est aussi quelque chose d’autre, quelque chose en plus

    #35955
    bzo
    Participant

    sans doute, ma situation sexuelle si particulière,
    sans compagne, ni compagnon, depuis des années,
    m’a poussé à aller si loin en moi,
    à chercher l’autre en soi, ce continent inconnu , en moi-même ,
    à creuser jusqu’à ce que ce que toutes les folies, tous les délires, dans ma chair, soient possibles,
    c’est-à-dire, jusqu’à avoir un accès total et sans restrictions, à mes énergies des profondeurs

    #35958
    bzo
    Participant

    le sexe avec soi-même,
    cela parait incongru cette expression,
    comment peut-on avoir du sexe avec soi-même?
    c’est de la masturbation, dirons certains,
    la plupart

    mais ils sont totalement à côté de la plaque,
    ils ne savent rien des forces que nous portons en nous, des énergies que nous portons en nous,
    des dualités, des pôles que nous portons en nous
    et qui éveillés, portés à l’incandescence,
    nous font vivre dans notre chair des sensations
    que seuls des amants en plein ébats passionnés, ardents, éprouvent

    avec l’extraordinaire particularité que ces sensations que nous allons éprouver tout seul,
    viendront des deux côtés,
    nous sommes les deux amants en même temps,
    nous vivons l’acte charnel aux deux bouts de l’érection,
    pour reprendre une image que j’aime beaucoup utiliser

    un merveilleux week-end de lubricité en perspective,
    j’en suis déjà tout émoustillé,
    je sens déjà ma chair au garde à vous pour le plaisir

    #35961
    bzo
    Participant

    le plaisir passe en moi comme un lent éclair,
    je le sens planté dans ma chair comme un harpon,
    la transperçant toujours plus avec une telle douceur, avec une telle précision dans la trajectoire,
    cisaillant lentement au passage des quartiers de viande,
    les faisant tomber sur les côtés, frémissante de jouissance

    je me déstructure, je ne ressemble plus à rien
    plus qu’à un gros paquet de chair habitée par l’excès du désir, s’agitant sans foi, ni loi,
    je me sens plus proche de la folie que de la raison pour l’instant en moi,
    mais c’est cela se déchaîner, se desceller, sans limites,
    c’est oser aller au-delà de certaines frontières en soi,
    ne fusse que pour quelques instants,
    oser tous les vertiges, tous les abysses, oser briser jusqu’à son identité sexuelle

    #35962
    bzo
    Participant

    connaître cette excitation à la fois tellement sauvage et tellement douce
    qui envahit tout mon corps,
    qui fait de moi un pantin,
    un pantin désarticulé, déchaîné, délié de toute contrainte
    autre que d’assouvir l’ardeur du désir qui pulse dans son sang

    liane lascive, comme j’ondule, comme je tangue, ivre de désir,
    je suis en même temps l’amant manipulant le corps de sa maîtresse,
    et l’amante souple, accorte, s’offrant, écartant les cuisses,
    se tortillant sous les caresses, faisant danser son bassin,
    montant et descendant en rythme sur le petit pal durci
    qui dépasse du plateau des cuisses poilues de son amant

    je me sens pénétrer, je me sens pénétré,
    comme si deux ne formaient plus qu’un
    et leurs sensations s’étaient unies, amalgamées, fondues ensemble

    #35964
    bzo
    Participant

    l’impatience
    comme toute émotion, comme toute pensée négative, en nous,
    peut être canalisée,
    dans l’action sexuelle, peut être canalisée
    pour qu’à un moment donné,
    elle se transforme en vibrations positives, en tension sexuelle positive
    qui va faire s’élever en nous d’un degré ou deux toutes les bonnes sensations

    il y a en nous un flux général des sensations,
    que l’impatience entrave, entache, affaiblit, pollue,
    apprendre à bien sentir, bien percevoir, ce flux général
    et puis à bien percevoir l’impatience comme un flux parallèle parasite, brouillant les bonnes ondes,
    minant les bonnes sensations, voilant leur perception

    il faut arriver à bien visualiser dans sa chair ce flux général
    et puis l’impatience à côté,
    bien les différencier,
    constater cette présence négative, sans paniquer, sans chercher à réagir particulièrement à elle

    il y a comme un processus d’acceptation à mettre en route
    faire comme si de rien n’était et continuer à se concentrer autant que possible sur le désir
    à nous laisser mener par celui-ci dans l’action
    sans chercher à faire quoique ce soit d’autre,
    bien rester concentré sur le désir,
    bien à l’écoute de celui-ci, bien se laisser mené par celui-ci,
    sans chercher à se débarrasser de l’intrus
    tellement néfaste pour l’instant à notre plaisir

    c’est une règle générale d’ailleurs,
    les pensées négatives produisent comme des ondes négatives en nous, des ondes paralysantes
    mais qu’il y a moyen de la même manière
    de les convertir en surcroît de tension positive, en vibrations positives, en nous,
    si nous nous y prenons comme il faut
    et que l’on ne panique pas

    #35965
    bzo
    Participant

    toujours aussi ébahi, toujours aussi émerveillé
    quand après quelques heures d’inactivité sexuelle (eh oui, cela m’arrive aussi…),
    tout d’un coup je me souviens qu’il y a cela en moi, cette possibilité, cette richesse
    et je me mets à bouger un peu, à me caresser, à faire monter des contractions,
    à frotter mes cuisses contre mes bijoux de famille
    et que directement je suis envahi de divines sensations, de volupté, de vibrations ineffables

    #35967
    bzo
    Participant

    notre corps a tous les pouvoirs sur ce que nous pouvons éprouver,
    il faut le rendre totalement complice,
    à ce moment tout devient possible,
    il va nous faire vivre, ressentir, ce qui paraissait encore impossible hier

    au fond, tout ce que je fais,
    c’est de laisser libre cours à une sorte d’instinct de survie sexuel de mon corps,
    le laisser s’exprimer sans restrictions

    dans ma chair,
    il y a tout le spectre des sensations possibles du masculin et du féminin,
    laisser libre cours à tout cela,
    que le feu d’artifice commence

    #35968
    bzo
    Participant

    que le feu d’artifice commence, oh oui, de bon matin,
    faire exulter cette chair de bon matin,
    que celle-ci devienne la chair de très bon matin

    #35969
    bzo
    Participant

    envahi de volupté,
    envahi d’une ineffable douceur, chaude, frémissante, soyeuse,
    mes yeux se ferment,
    derrière le rideau de mes paupières, je plonge,
    je plonge à la suite du dauphin, agrippant son aileron,
    je sens le baiser des profondeurs sur moi,
    les bras tendus des abysses m’attire

    la suavité ineffable de la caresse de l’eau sur tout mon corps,
    je glisse, je glisse,
    je glisse toujours plus loin en moi-même,
    avalé par la densité, dissous par la densité,
    uni à la densité,
    je glisse en chute soyeuse libre
    entre les étoiles étincelantes des abysses

    #35972
    bzo
    Participant

    tout vient en son temps,
    c’est une chose que je redécouvre régulièrement

    ainsi cette petite trouvaille technique dans ma pratique
    d’alterner des moments yeux ouverts et des moments les yeux fermés,
    obtenant ainsi de très intéressantes altérations dans les sensations,
    mêlant, entremêlant, du plaisir intériorisé et du plaisir extériorisé,
    une très intéressant alchimie se mettant en route ainsi
    qui contribuait à augmenter la qualité générale de ce que je vivais

    cependant, cependant,
    j’avais jusqu’ici toujours fini par abandonner dans mes tentatives d’intégrer cela
    malgré de splendides moments et l’intuition de l’intérêt de cette manière de pratiquer

    pourquoi? qu’est-ce qui fait que pendant des mois cela a échoué
    et mais depuis hier j’ai réussi?
    mes sensations ont encore pris du relief,
    j’effectue une lente, puissante et progressive contraction tout en fermant les yeux
    et je plonge, le dauphin m’entraîne dans les eaux profondes,
    quelle fluidité dans la descente, j’en frissonne rien que d’y penser

    l’effleurement d’un nectar de plus en plus dense au fur et à mesure
    que je semble glisser vers mes abysses,
    une caresse ineffable semble entourer chacune de mes cellules,
    je semble propulsé vers un autre monde, je deviens léger, extraordinairement léger

    puis je rouvre les yeux, je suis à nouveau dans ma chair, aux premières loges,
    le plaisir devient puissamment extériorisé
    mais d’avoir effectuer cette soudaine transition
    où je semblais flotter, dériver dans mes abysses
    et puis soudainement à nouveau à fleur de peau,
    avec la volupté à nouveau jaillissant sous mes doigts, au moindre mouvement de mon bassin,
    des mini-orgasmes viennent me cueillir à intervalle régulier yeux ouverts,
    je me sens animal en rut explosant et encore explosant
    alors qu’il y a quelques instants,
    je semblais nager parmi les étoiles dans la voie lactée

    l’intégration semble réussie désormais,
    c’est avant tout une question de rythme et de synchronisation,
    je synchronise cela aux contractions, aux fortes et puissantes contractions
    qui me permettent ces plongées en moi-même toujours plus loin,
    c’est divin, c’est magique, il n’y a pas d’autres mots

    le critère absolu pour moi,
    pour vérifier qu’une technique est intégrée correctement
    si ce qui me mène
    peut s’emparer de cette technique
    et que mon moi pensant ne doit pas intervenir

    avant, il fallait qu’il sorte à chaque fois de sa niche
    pour suggérer de fermer les yeux ou de les rouvrir,
    désormais ce n’est plus le cas, il reste en sourdine quelque part en moi, il n’a plus à intervenir,
    mon corps se débrouille tout seul,
    cette synchronisation avec les fortes contractions a été la clef,
    cela fonctionne tout seul désormais
    et j’en récolte de superbes bénéfices

    #35982
    bzo
    Participant

    comme j’aime ces plongées,
    j’ai les yeux ouverts, je me caresse, je frotte les cuisses contre mes parties,
    je bouge langoureusement,
    je suis envahi de volupté
    et soudain, c’est comme si je prenais un peu de recul, ralentissait
    et puis je ferme les paupières
    et j’ai la sensation de plonger la tête la première vers mes abysses,
    sensation ineffable d’allègement
    tout en sentant une densité soyeuse autour de moi, s’accentuant

    je m’y perds complètement, c’est une ivresse dans laquelle
    je m’y perds complètement pendant quelques instants,
    cette sensation d’être par dix mille mètres de profondeur quelque part en moi-même

    cependant les distances ne comptent pas par ici,
    en une fraction de seconde, je refais le chemin dans l’autre sens
    et me voilà déjà à fleur de peau, brûlant sous les caresses,
    le vaisseau tangue, le vaisseau est ballotté par les flots du désir déchaîné,
    je me sens emporté comme sur des montagnes russes de plus en plus

    ma chair est brûlante, comme elle est brûlante, ardente, électrisée
    oh j’ai envie de replonger quelques secondes,
    ces glissades en moi comme sur une pente voluptueuse sans fin,
    sont irrésistibles

    divins moments d’alternance, le plaisir intériorisé et le plaisir extériorisé,
    s’émulent, se complètent, s’enrichissent toujours plus,
    quel merveilleux voyage dans la chair
    comme sur un tapis volant,
    c’est toujours plus riche, toujours plus ineffable, toujours plus addictif

    #35983
    bzo
    Participant

    quelle merveilleuse soirée,
    j’alterne des épisodes d’une série de science-fiction, mon péché mignon,
    avec des moments de plaisir tantôt doux, tantôt volcaniques, dans ma chair,
    un de mes autres péchés mignons

    plus que cela, plus qu’un péché mignon,
    une exploration, un cheminement, une découverte, un épanouissement

    dans ce dialogue de plus en plus complice, avec ma chair,
    dans ce questionnement des mystères qu’elle abrite,
    dans cette quête animale aussi, de plaisir, de moments de rut, de délire,
    d’explosions orgasmiques,
    je trouve des réponses,
    définitivement j’ai trouvé quelques assurances,
    je suis dans le vrai, définitivement quelque part,
    la chair ne ment pas, il y a une vérité dans la chair
    et ce chant ineffable que nous levons ensemble,
    me murmure que je suis le vrai de moi-même quelque part

    je vais dans la bonne direction,
    il y a une vérité de mon être qui se révèle à certains moments,
    cette flamme dansante, cette incandescence dans l’instant,
    ces moments fusionnels vécus dans la chair,
    sensation de communion sublime

    et puis cette androgynie,
    cette sensation tellement épanouissante de luxuriance et de richesse,
    l’entremêlement chatoyant de féminin partout en moi,
    sensation d’avoir une identité sexuelle autre, plus complète,
    me permettant de vivre un spectre bien plus étendu de sensations

    oh j’aime cette direction dans laquelle je me suis embarqué,
    embarqué comme clandestinement au début,
    aujourd’hui je suis en même temps à la manœuvre, au gouvernail et à la table à carte,
    bref je suis au four et au moulin de la volupté
    et j’aime cela, oh oui j’aime cela,
    mon cher bateau ivre qui m’en fait voir de toutes les couleurs,
    tangue, roule, monte à l’assaut des vagues,
    file droit vers l’azur, droit vers l’horizon,
    file droit vers le soleil, droit vers le ciel

    #35984
    bzo
    Participant

    s’ouvrir totalement et sans conditions à l’inconnu dans sa chair,
    nous entraîne peu à peu vers les limites de notre identité sexuelle,
    parfois sans même que nous nous en rendions compte

    la question qui se posera donc de plus en plus à nous dans ces moments-là,
    c’est accepter ou ne pas accepter de les franchir
    ou plutôt pour être plus précis,
    accepter de les franchir un peu, beaucoup, à la folie
    car avec toutes les pratiques basées en partie ou essentiellement sur la prostate
    au plus nous parvenons à un stade avancé,
    au plus nous flirtons avec ces limites
    que nous le voulions ou non, que nous nous en rendions compte ou pas

    la vraie question au bout d’un certain moment donc,
    c’est de prendre conscience de ce qui se passe dans notre chair,
    d’accepter de prendre conscience de ce qui se passe dans notre chair durant l’action,
    et d’accepter de se laisser entraîner, de se laisser emporter, au-delà de ces limites,
    un peu, beaucoup, à la folie

    moi, j’ai choisi à la folie
    parce que je suis quelqu’un d’extrême, de sans concessions,
    qui a toujours vécu de manière extrême et sans concessions
    et je voulais ressentir dans ma chair, vivre dans ma chair, ces moments,
    de la même manière que j’ai toujours vécu,
    de manière extrême, de manière sans concessions, engagé corps et âme, sans tenir compte d’aucune limites,
    je pressentais des choses énormes en moi ainsi,
    je pressentais un continent inconnu d’une richesse et d’une luxuriance sans égales,
    en moi ainsi

    la vérité, c’est que pour certains, c’est sans doute très facile,
    ils n’ont qu’à se laisser aller, qu’à se laisser entraîner,
    ils ont une prédisposition en eux, ils sont tombés dans la marmite de potion magique
    mais pour la plupart pour arriver à ce stade, où je suis désormais aussi,
    c’est beaucoup, beaucoup de travail
    car notre identité sexuelle est scellée à notre chair
    et il n’est pas facile de desceller tout cela, de pulvériser tout cela à la demande en quelques instants

    cela peut arriver presque sans que nous nous en rendions compte
    un peu, même un peu beaucoup,durant les séances
    mais entre que cela arrive dans le feu de l’action, presque malgré nous
    et puis le faire sciemment, à la demande,
    avec une volonté d’aller aussi loin que possible dans cette direction,
    il y a tout un monde

    on est des hommes et pour pouvoir briser les frontières de son identité sexuelle
    durablement, totalement, durant l’action, c’est beaucoup de travail sur soi-même,
    on se heurte à beaucoup de tabous et d’interdits
    mais aussi à des automatismes, du machinal,
    de la mécanique de gestes, de mouvement, de façons de bouger, à dérégler,
    à se laisser dérégler,
    jusqu’à ce que laisser le désir puisse nous entraîner sans restrictions
    mais laisser le désir injecter massivement du féminin dans tout cela,
    ne va vraiment pas, mais vraiment pas, de soi

    il ne s’agit pas juste d’être une caricature genre “cage aux folles”
    mais de se laisser envahir de l’intérieur, des profondeurs, de tout ce qu’il y a dans nos abysses,
    de vivre ces moments totalement, avec tout ce que nous portons en nous de masculin et de féminin, en nous,
    une autre identité sexuelle, potentiellement, plus complète, bisexuelle, androgyne,
    qui va vivre et mouvoir ce corps, ressentir avec ce corps, vivre des sensations avec ce corps,
    des sensations beaucoup plus riches, plus diversifiées, plus puissantes, plus porteuses de mystère,
    car composées de tout le spectre des sensations masculins et féminines à la fois

    #35987
    bzo
    Participant

    quelque soit notre stade d’avancement,
    on reste toujours quelque part qu’un débutant en apprentissage,
    tel est vaste en notre chair l’inconnu
    et le chemin sur lequel on avance, minuscule et encerclé par lui

    #36018
    bzo
    Participant

    prendre la tangente, l’ascenseur des caresses,
    il existe comme un paradis momentané dans ma chair,
    un endroit tout en miel chaud, frissons onctueux et soie ondulante,
    on baigne là-dedans comme dans un lac d’été,
    tout votre corps en est enveloppé ineffablement
    de l’extérieur comme de l’intérieur

    les rives résonnent mystérieusement,
    envols d’oiseaux multicolores et criards,
    les arbres semblent danser faisant des signes vers le ciel,
    mon sang court jusqu’à l’horizon parfois
    comme un tapis rouge à fouler triomphalement

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