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    sasori no chitsu
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    Je précise avant tout que je n’incite personne à faire quoi que ce soit, le plus important c’est que chacun reste libre.

    J’ai entendu parlé de la vasectomie en 2014 ou 2015, j’avais environ 25 ans, j’étais en couple avec celle que j’ai depuis épousé. Je me suis dis, ça c’est un truc pour moi. J’ai mis ça dans un coin de ma tête, j’ai pris le temps de la réflexion. Surtout, j’ai laissé le temps à ma nana de s’habituer à l’idée. Début 2018, la chose semble mûr pour moi comme pour elle.
    Je précise que jusque là on pratiquait un mélange de retrait (75% du temps) et de préservatif (25%). Ma nana a en effet décidé il y a quelques années d’arrêter la pilule et je la soutenais dans cette décision.
    Une fois qu’on est sûr qu’on ne veut pas d’enfant (et encore moins avec notre matos génétique), on peut y aller.
    J’avais déjà un urologue pour quelques soucis mineurs. C’est lui aussi qui m’avait opéré du frein quelques années auparavant. J’avais toute confiance. C’est important d’avoir confiance. J’ai réussi à le convaincre par ma détermination. Il pose une condition : faire congeler du sperme. Je suis donc aller me masturber dans une clinique après 5 jours d’abstinence, j’ai bien pris mon temps, j’ai adoré.
    4 mois après le premier rendez-vous (délai légal), c’est l’opération. Une infirmière me tond la zone (je suis éveillé) (je précise que je ne m’étais jamais tondu ou rasé avant) et c’est partit pour l’anesthésie générale (préférence de l’urologue et de moi-même). Réveil, deux pansements sur les bourses et rien d’autre à signaler, je récupère très vite. Je change les pansements pendant 5 ou 6 jours avant de les enlever. Les fils se résorbent au bout de quelques semaines. Les douleurs – très légères – que l’on m’avait annoncer pour les premiers jours n’ont en effet duré que quelques jours. Sur le côté droit c’était parfait, on voyait les fils mais pas de cicatrice. Sur le côté gauche il y avait un bourlet avec les fils. Le bourlet a persisté un peu même après que les fils soient partis, c’était pas hyper beau mais je me disais que c’était pas cher payé. Mais en fait c’est parti très vite ! Très vite il n’y avait plus rien. Aujourd’hui, à peine 10 mois après, je suis bien en peine pour trouver les cicatrices.
    Puis faut attendre encore 3 à 4 mois, refaire un spermogramme (youpie je retourne me masturber dans la clinique !) et c’est enfin le feu vert ! Je me libère complétement de la peur de mon sperme. Je peux le répandre à loisir dans ma copine, je peux la masturber en en ayant pleins les doigts sans avoir à partir de laver les mains. Je n’ai plus peur de bousiller ma vie à cause d’un coup de rein de trop. Fini les inquiétudes (malgré qu’on faisait attention) quand ma femme a des retards de règles (ce qui est le cas systématiquement), fini les tests de grossesse. Et puis le sentiment d’être enfin en accord avec mon corps.
    Réponse aux question qu’un ami m’a posé :
    Non, la texture n’a pas changée.
    Oui, le gout à changé un peu : c’est un peu moins fort (sachant le gout du sperme, c’est plutôt une bonne nouvelle)
    Non, ma libido n’a pas changée. Ou alors si : le fait de savoir que le câlin va pouvoir se terminer par un splash interne – condom-free et cancer-free (je parle de la pilule là), ça peut donner envie. Mais chimiquement non, aucune différence. Je suis resté un passionné de sexe en couple et en solo.
    Définitif ? Oui et non. Oui c’est définitif en principe. Mais de une, il y le sperme au congélo, et de deux l’opération inverse existe avec 50% de chance de réussite si c’est fait dans les dix ans (70% à 80% de naissance après cette opération, c’est les chiffres qu’obtient mon urologue). Mais l’idée, c’est quand même de pas compter dessus et d’être sûr de ce qu’on veux.

    Ceci est mon expérience, très très positive, avec mon psychisme, ma nana, mon urologue. J’imagine que parfois les choses peuvent éventuellement se passer moins bien et je ne souhaite pas ici vous dire “c’est comme ça que ça se passera si vous le faites”. Chacun ses choix et son parcours.
    Ceci étant pour conclure, je pense que la vasectomie devrait faire parler plus d’elle (elle est tabou en France), c’est la contraception la moins chère et de très loin, la plus sûre, la plus pratique, elle est très féministe-friendly (en tout cas je la vis comme ça) parce que ça décharge enfin la femme de la question contraceptive. Quand on sait qu’on ne veut pas avoir d’enfant et certainement pas refiler ses gènes, quelle libération du corps et de l’esprit !

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