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26 juin 2024 à 2 h 01 min #50049bzoParticipant
j’ai eu une phase de déprime assez sévère, pendant laquelle je me suis battu avec un sentiment d’abandon, de finitude, où plus rien n’avait de sens, et une angoisse très forte devant la perspective d’affronter les heures, les jours. Et sans savoir pourquoi, j’ai relié cet état à la grande qualité de mes sessions, comme si c’était à cause de ça que plus grand-chose n’avait de sens.
je connais cela, faire des associations malheureuses dans sa tête,
personnellement ma pratique est une des rares choses sur laquelle je peux compter,
c’est, selon les moments, une bouée de sauvetage qui me tient à flot, à d’autres, un moyen d’expérimenter toujours plus en avant,
de renforcer toujours plus cette complicité avec mon corps
j’ai du mal à comprendre, je dois avouer, pourquoi tu associes ta pratique, à ces moments d’angoisse, de perte de sens, de sentiment d’abandon,
personnellement c’est un tel ressourcement, à chaque fois, même quand c’est pour quelques secondes
tellement de laideur, de cruauté, de bêtise, de vulgarité, nous entourent dans ce monde,
tellement peu de choses semblent faire sens,
ma pratique est une des rares activités qui m’en donne,
l’art, la littérature, aussi
approfondir toujours plus le lien avec mon corps,
vivre une communion ardente, voluptueuse, avec lui,
fait vraiment sens pour moi
pas juste le plaisir dans l’instant,
il y a là bien plus, à vivre
la complicité avec mon corps, m’offre des clefs
pour ouvrir d’autres portes aussi,
quand je suis en forêt, par exemple,
j’établis une sorte de contact avec la nature,
par l’intermédiaire de ce rapprochement avec mon corps
mais avec d’autres gens aussi,
cette complicité avec ma chair,
je ressens une capacité toujours plus grandissante
à projeter cette complicité vers d’autres
Mais je me demande bien où je vais.
hum, tu sembles assez déboussolé,
te posant sans doute des questions , remettant en question pas mal de choses dans ta vie
mais pourquoi tu sembles dénigrer ta pratique?
lui imputer une influence négative,
tu n’en ferais pas un bouc émissaire?
est-ce un sentiment de culpabilité
que ta pratique en solitaire devient trop puissante, trop riche
et que tu as peur qu’elle prenne trop de place dans ta vie sexuelle,
par rapport à ta compagne?
2 juillet 2024 à 18 h 01 min #50088augnatParticipantJe ne sais pas pourquoi, mais j’ai choisi de procéder à un ralentissement de ma pratique.
À côté de mes explorations prostatiques et assimilées, j’ai une pratique artistique très poussée et infiniment satisfaisante qui, dans un sens évidemment différent du sexuel, vient solliciter mes sens, corps et esprit, vient combler des choses, est absolument nécessaire à mon existence. Et j’ai remarqué que, exactement de la même manière, quand je suis dans une période de creux comme en ce moment, j’ai tendance à moins pratiquer. Moins je fais, moins je fais. Spirale négative.
Peut-être que ma pratique est trop ritualisée, dans le temps que je lui réserve, comme je suis obligé de planifier mes sessions, du fait de ma vie et de ses obligations qui ne sont pas les mêmes (les miennes sont plus mainstream, hélas pour moi). Et d’ailleurs, c’est quand les choses arrivent alors que je ne les avais pas prévues, que j’en ressors avec les sentiments les plus positifs, comme tu dis :
c’est un tel ressourcement, à chaque fois, même quand c’est pour quelques secondes
et ça je le ressens aussi. Ce matin par exemple, en me préparant et malgré mon timing serré, j’ai répondu à l’appel et je me suis laissé électriser. Ce qui ne m’a pas empêché d’être à l’heure.
Et d’autre part, je me méfie de ma tendance à la compulsion et de l’effet rebond qu’elle peut enclencher – rebond vers le bas : après avoir beaucoup pratiqué et avoir ressenti un sentiment d’euphorie, de bien-être, vient un moment où je ressens un sentiment de vide, d’à quoi bon, lié à la répétition. J’ai besoin de varier mes activités, et quand je pars dans la compulsion, je le fais souvent sur un mode monomaniaque. Le plus marquant avait été un moment où la pratique intensive de l’art m’avait entraîné dans une essoreuse émotionnelle hyper vivifiante qui avait duré plusieurs semaines ; mais quand elle s’est terminée, j’ai été apathique pendant plusieurs mois, une fatigue extrême, comme sous l’effet d’un burn-out émotionnel.
C’est peut-être quelque chose de cet ordre ça qui m’est arrivé avec ma pratique. Ça a été extrêmement intense pendant une poignée de jours, et j’ai pu mettre une protection inconsciente.
Je ne dénigre pas ma pratique. Elle fait partie de moi et c’est une des plus belles choses qui me soient arrivées sur ces dernières années. J’ai intégré que la chose est complexe, mouvante, et que la forme de repli – partiel – actuel n’est qu’une phase. Il y en aura d’autres.
Je ne me sens pas coupable vis-à-vis de ma compagne. Frustré, oui.
2 juillet 2024 à 20 h 57 min #50089bzoParticipantet quand je pars dans la compulsion, je le fais souvent sur un mode monomaniaque
je connais ça aussi, j’ai en fait fonctionné comme cela toute ma vie
ainsi, j’ai eu une période Mozart où je n’écoutais plus que sa musique du matin au soir et du soir au matin,
je connaissais le catalogue de ses oeuvre, quasi par coeur,
je hantais les magasins de disque (cela existait plus abondamment à l’époque) pour guetter la réédition sur cds de ses quatuors,
exécutés par certains musiciens bien précis,
cela a durée plusieurs années où je m’imbibais de Mozart, le cerveau, en permanence
eu comme cela une période avec les opéras de Richard Strauss,
une de musique chinoise savante,
je sillonnais à longueur de nuit des forums chinois où l’on trouvait des liens de disques piratés,
je cliquais au hasard car je ne connais rien au chinois, bien sûr,
je triais après
une autre, de musique indienne,
etc, etc
une autre où je pratiquais le jogging
20km tous les jours pendant un an puis encore une douzaine, pendant deux ans
une période Balzac où je n’ai plus lu que lui plus d’un an,
une autre où j’ai lu pendant près de 3 ans , la Recherche du Temps Perdu, en boucle
etc, etc
j’ai toujours fonctionné comme cela dans tous les domaines,
j’essaie de ne plus tomber dans le piège
car cela va toujours jusqu’à la sursaturation, l’obnubilation
puis finalement le rejet
Et d’autre part, je me méfie de ma tendance à la compulsion et de l’effet rebond qu’elle peut enclencher – rebond vers le bas : après avoir beaucoup pratiqué et avoir ressenti un sentiment d’euphorie, de bien-être, vient un moment où je ressens un sentiment de vide, d’à quoi bon, lié à la répétition
en effet, c’est assez similaire
il y a quelque chose de tellement enivrant, euphorisant,
à découvrir comme cela une piste qu’on a découverte,
sur laquelle on peut foncer,
et l’on vit plein d’émotions, de sensations, superbes,
d’être immergé dans un monde avec lequel on a bcp d’affinités
mais en effet, on peut facilement se faire piéger
14 septembre 2024 à 17 h 00 min #50688augnatParticipantD’après ce que je peux en lire (et j’espère que ma difficulté à répondre du tac-au-tac ne te chagrine pas) ta compulsion est un cran au-dessus de la mienne. Chez moi, ça dépasse rarement les quelques semaines, rien à voir avec les périodes de plusieurs mois voire plusieurs années que tu décris. Assez vite, je sature de mon surinvestissement et je laisse tomber, ou plutôt en réalité je laisse décanter.
Depuis ce que j’ai décrit la dernière fois (la phase very up, puis very down) je me suis mis dans quelque chose de moins compulsif, justement. Soit c’est une phase down, parce que je ne pratique pas énormément, et plutôt 80% prostatique, en lisant mon bouquin, en regardant une série, en faisant ces petites choses qui peuvent se pratiquer avec une attention flottante (et avoir lu la Recherche est un sacré atout pour parvenir à lire avec une attention flottante sans passer à côté de ce qui fait le sel du propos ;-). Soit c’est un nouvel équilibre qui correspond mieux avec ce dont j’ai besoin. Je ne sais pas. Ma compagne m’a fait savoir qu’elle avait accepté ma pratique et qu’elle était prête à la solliciter dans notre pratique à deux, ça joue peut-être dans l’équilibre des forces. L’impression que j’ai, c’est que ça va passer par des phases évolutives lentes ; ce qui me le fait penser, c’est la montée en puissance que j’ai depuis quelques jours, avec plusieurs sessions improvisées et infiniment satisfaisantes qui me sont tombées dessus. Je sens que la recherche de l’orgasme surpuissant est une chose encore présente dans mon esprit, et que je serai mieux à même d’apprécier mes séances quand j’en serai débarrassé. J’y suis partiellement parvenu ce matin, j’ai introduit un peu plus de yin (dernièrement je le mettais de côté) et je ressentais cette jouissance, différente de l’orgasme dont les sensations peuvent me clouer au lit, les sensations se faisaient au niveau de mon cerveau, qui prenait le plaisir brut, même à un niveau corporel insensible, et envoyait le message que c’était juste bon, infiniment bon. Et j’ai eu un orgasme doux, de ceux qui au contraire mettent le corps presque en apesanteur, l’esprit flottant, fixé sur ce plaisir à même de faire oublier le monde.
Et dans ces phases de montée, tes textes m’inspirent. Ça vient encore de recommencer.14 septembre 2024 à 17 h 47 min #50689bzoParticipantChez moi, ça dépasse rarement les quelques semaines, rien à voir avec les périodes de plusieurs mois voire plusieurs années que tu décris. Assez vite, je sature de mon surinvestissement et je laisse tomber, ou plutôt en réalité je laisse décanter.
chacun son rythme,
je suis loin aussi d’être un stakhanoviste,
même si je pratique tous les jours ou à peu près
et cela depuis des années,
cependant, cela peut se résumer à quelques minutes ici et là,
sur une journée,
même le plus souvent en fait
je dirai que je pratique une demie heure en moyenne par jour
depuis que j’ai quitté le massage prostatique avec masseur
qui lui exige beaucoup plus de temps
mais n’oublions pas non plus,
que je n’entretiens plus de relations sexuelles avec autrui,
cela compte aussi,
on ressent moins le besoin d’avoir une pratique en solitaire dans son coin,
si on a une compagne ou un compagnon
avec lequel ou laquelle on a une sexualité positive, épanouissante, riche
ce n’est pas la quantité qui compte
mais bien la qualité,
mais bien l’extrême qualité,
elle apporte une volupté
tout en légèreté et en nuances variées,
pourtant concentrée,
de plus en plus concentrée
quelques secondes de nectar ineffable,
de cette sensation tellement sublime de communion
entre le corps et l’esprit,
apportent une sensation de bien-être et de rassasiement,
en tout cas chez moi
il n’y a plus un besoin d’escalade, de toujours plus,
juste de l’épanouissement voluptueux dans l’instant,
enfin, dans mon cas
cela n’empêche pas non plus de temps à autre,
une envie irrésisitible,
d’un orgasme bien bourrin,
d’une cavalcade, d’un rut, le plus frénétique et le plus explosif possible
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