Aujourd’hui je vais vous décrire une expérience scientifique inédite que j’ai menée sur moi pour enregistrer le processus physique de contraction des muscles activés pour l’orgasme masculin. Voici comment j’ai connecté mon corps pour étudier ses réactions !
Oui, Sexplorateur, ” Geek ” et ingénieur, alors du coup les possibilités sont infinies 😇 🔥
Comment “enregistrer” un orgasme ?
L’orgasme éjaculatoire est un processus qui se caractérise par des contractions d’un muscle du périnée situé autour de la base de la verge et de l’anus, appelé muscle pubo-coccygien . Il se contracte par saccades permettant d’expulser le sperme.
Du coup, j’ai pensé qu’il pouvait être intéressant d’enregistrer les contractions de ces muscles pour voir ce que cela donnait lors d’une éjaculation. Mais encore faut t-il avoir le matériel pour enregistrer cela ? … comment faire ?
C’est “facile”, comme le muscle Pubo-coccygien est très proche des sphincters (les muscles qui se trouve dans l’anus pour faire simple), les sphincters doivent se contracter aussi lors de l’orgasme. Il suffit donc d’utiliser un capteur pour mesurer le changement de pression de ces muscles.
Mais comment faire ce capteur ? En mettant quelque chose dans l’anus qui pourrait se déformer en fonction de la pression des muscles … mais oui, un plug anal gonflable … Ok cela me semble un bon début pour regarder ce qu’il s’y passe…
Tout cela semble donc pouvoir se faire avec de la science, de l’informatique, de l’électronique, des sextoys et du cul :). J’ai donc pensé à un système électronique doté d’un capteur de pression qui serait relié à une petite carte de prototypage Arduino et qui pourrait capter les variations de pression dans un plug anal gonflable via un tuyau reliant le capteur de pression et le plug anal gonflé. Facile … 😝
La liste d’achat
Après avoir longuement comparé, réfléchi et sélectionné le matériel qu’il me fallait, voici donc ce que j’ai acheté (chez Amazon) pour ceux qui souhaiteraient refaire l’expérience:
- Carte Arduino Nano BLE (dans les 20 €)
- Capteur de pression ADA 3965 d’Adafruit (dans les 15 €)
- Tube en silicone diamètre intérieur 3mm pour connecter le capteur de pression (5 euros)
- Tube en silicone de diamètre 5mm pour connecter le plug anal gonflable (5 euros)
- Connecteur de tuyaux de 5mm diamètre (dans les 5 €), j’ai pas vraiment trouvé ce qu’il fallait, mais j’ai pu tout rendre étanche grâce à du téflon en rouleau (c’est magique pour l’étanchéité)
- Plug anal gonflable (le moins cher possible mais surtout très gonflable) (19€)
Le montage du circuit
Le montage du circuit est plutôt simple, je laisse les ingénieurs regarder quelle patte du Nano 33 raccorder à quelle patte du capteur, c’est indiqué ici.
Ensuite, il suffit de mettre le tuyau de 3mm (diamètre intérieur) sur le capteur, puis raccorder avec le tuyau qui va au plug gonflable.
Le seul truc un peu compliqué c’est de relier ces deux tuyaux de diamètres différents. Par chance le connecteur que j’ai acheté est parfait pour les tuyaux de 5mm et le diamètre intérieur du connecteur est 3 mm, donc j’ai enfoncé le tuyau de 5 mm d’un coté sur le connecteur, et introduit le tuyau de 3mm DANS le trou du connecteur en l’entourant au préalable de téflon. Puis en remettant du téflon à l’extérieur pour assurer totale étanchéité, ça fonctionne très bien.
L’avantage de mon plug anal gonflable c’est qu’il dispose d’un système de gonflage que l’on peut enlever, et en plus, d’un embout de rechange. C’était parfait pour moi, comme ça, je peux gonfler le plug, puis une fois que les sensations sont correctes et la pression bonne, changer pour connecter le tuyau du système électronique au plug. Pratique.
La partie informatique
Une fois que la partie matérielle est mise en place, il suffit ensuite de faire un petit programme qui permet de lire la pression du capteur. j’ai fait un tout petit programme ultra basique qui lit la pression 2 fois par seconde et qui fait aussi un calcul de moyenne glissante pour sortir le tout sur la sortie standard, ce qui permet d’utiliser la fonction de visualisation graphique standard de l’IDE Arduino (désolé pour les non informaticiens mais bon c’est technique).
Voici le code source (il est volontairement très basique) pour les curieux et curieuses :
#include <Wire.h>
#include "Adafruit_MPRLS.h"
#define RESET_PIN -1 // set to any GPIO pin # to hard-reset on begin()
#define EOC_PIN -1 // set to any GPIO pin to read end-of-conversion by pin
Adafruit_MPRLS mpr = Adafruit_MPRLS(RESET_PIN, EOC_PIN);
void setup() {
Serial.begin(115200);
delay(200);
Serial.println("----- MPRLS init");
while (! mpr.begin()) {
Serial.println("Failed to communicate with MPRLS sensor, check wiring ? ");
delay(200);
}
Serial.println("Found MPRLS sensor -> starting reading data");
}
void loop() {
float pressure_hPa = mpr.readPressure() * 10000.0;
Serial.println(pressure_hPa,2);
delay(500);
}
Et voici la ligne de commande pour pouvoir enregister directement la sortie du programme sous forme de fichier CSV pour pouvoir l’importer dans Excel (ou tout autre tableur) pour faire un graphique.
# Code pour Linux/ou Mac OS à taper dans la console (oui c'est un peu compliqué ;) )
# Attention, il faut changer "/dev/cu.usbmodem14101" avec le bon port Arduino pour que cela fonctionne
# Cette ligne de commande lit le port, et créé un fichier CVS en préfixant chaque ligne par l'heure de réception de la data.
(stty speed 115200 >/dev/null && cat) </dev/cu.usbmodem14101 | ts %H:%M:%.S, | tee orgasmonitor-"`date +"%d-%m-%Y-%T"`".csv
Cela donne un fichier CSV qui ressemble à cela :
00:13:11.986742, 116799.13
00:13:12.327019, 116777.36
00:13:12.664697, 116907.94
00:13:13.003694, 117051.04
00:13:13.343665, 116733.63
00:13:13.681622, 116587.38
00:13:14.020633, 116528.39
00:13:14.363460, 116675.22
00:13:14.698635, 116799.68
00:13:15.038213, 116766.49
00:13:15.389554, 116741.04
00:13:15.715586, 116905.92
00:13:16.056612, 116991.63
00:13:16.393539, 117076.63
00:13:16.733150, 116824.22
La mise au point
La première chose à faire ensuite c’est un test, pour éviter de tester directement avec le plug anal (que je n’avais d’ailleurs pas encore reçu) j’ai testé le système et le programme informatique avec un préservatif gonflé que j’ai ensuite relié au tuyau connecté au capteur.
Voici ce que cela donne dans une vidéo, cela fonctionne parfaitement :
Chaque fois que j’appuie sur le préservatif (ce qui fait augmenter la pression interne), on voit bien monter la courbe bleue (pression) et la courbe rouge ( moyenne glissante sur 5 mesures de la pression). Dès que je relâche le préservatif, la pression diminue !
Le résultat
J’ai donc inséré le plug anal gonflable dans mon anus (une vraie purge à mettre, c’est juste un ballon, bon courage pour l’enfoncer dans l’anus, j’ai du mettre 10 minutes, pour un test de sextoy je lui aurais mis un bon 1 / 5 (zéro étant réservé aux sextoys dangereux), bref, sauf pour les expériences de science, éviter ce plug anal gonflable à deux balles).
Je l’ai gonflé de manière à bien le sentir dès que je contractais les sphincters, puis j’ai relié le tuyau du capteur au plug et j’ai commencé à poser un vibromasseur sur mon sexe.
Pour le déroulement de l’expérience, j’ai stimulé mon sexe puis ” edgé ” pendant quelques minutes pour bien enregistrer les mouvements des sphincters et j’ai ensuite laissé le vibromasseur sur mon gland plus longtemps. Le plaisir est monté vite, j’ai éjaculé. Rien d’exceptionnel pour le scénario mais voyons ce que cela donne en terme de résultats.
Je trouve le résultat particulièrement intéressant. Voici la courbe et quelques explications juste après :
C’est exactement ce que j’attendais. On voit bien les contractions relativement faibles pendant la phase ” edging “avec le vibromasseur. Durant cette phase, il y a peu de contractions des sphincters, c’est assez erratique.
J’ai ensuite laissé le vibromasseur sur mon gland. On note alors que le plaisir monte et que la contraction des sphincters augmente aussi de manière continue (c’est la phase ” Montée vers Orgasme ” sur le graphique). En gros, au plus le plaisir est important au plus les muscles se contractent.
On passe ensuite le point de non retour, c’est le point de plaisir où je ne peux plus empêcher mon corps d’éjaculer. L’orgasme est alors impossible à éviter. On le voit arriver et se déployer juste dans la section suivante du graphique.
Chaque oscillation bleue est une contraction des sphincters (bien forte vue l’amplitude) et chaque oscillation correspond aussi à une partie de l’éjaculation. J’en compte 22, ce qui est beaucoup plus que ce que j’imaginais. Je pense que le sperme est expulsé sur les 7/8 premières contractions, peut être un peu plus mais ensuite les contractions ne font plus sortir un volume significatif de sperme.
Chose très intéressante, c’est la quatrième contraction qui est la plus importante et la plus agréable (au plus les contractions sont fortes, au plus elles sont agréable pour moi). Cela correspond bien aussi au comportement de mon éjaculation, les premières contractions éjecte un peu de sperme, mais le vrai jet puissant qui peut aller super loin chez moi c’est juste après. C’est donc avec cette 4ème contraction. Ensuite les contractions diminuent d’intensité jusqu’à s’effacer et les muscles sont alors relachés (ils sont d’ailleurs plus relâchés que pendant la phase d’edging).
Voila une expérience originale, un projet scientifique un peu fou mais très sympa à réaliser, et une courbe que pratiquement personne n’avait enregistrée et commentée au niveau mondial. Je suis le premier blogueur au monde à vous faire découvrir cela ! J’en suis fier.
La science des orgasmes : liste de tous les articles de cette série
- La science de l’orgasme masculin : Comment j’ai hacké mon corps pour enregistrer mes orgasmes !
- La science de l’orgasme féminin : Comment Sophie à enregistré ses contractions vaginales pendant ses orgasmes
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