Ceci est une synthèse de mes connaissances concernant le consentement en sexualité. Il s’agit de l’essentiel à savoir quand on envisage une sexualité partagée. Ce sont les informations que j’aurais eues besoin d’avoir avant de commencer moi-même, les notions que mes partenaires doivent connaître avant d’envisager une aventure avec moi… (si vous êtes de ces derniers, il y aura un QCM je vous préviens !).
Commençons par les cinq caractéristiques du consentement en sexualité …
Les cinq caractéristiques du consentement en sexualité
Pour être dans le consentement d’un geste, d’une caresse, d’un acte, d’une pratique, il faut que le consentement soit:
Libre
C’est-à-dire indépendant d’une quelconque pression telle que hiérarchique, financière, d’un chantage affectif, d’une menace physique ou autre, indépendant d’emprises de toxiques, d’ivresse…
Informé
À savoir que chacun des partenaires doit être en mesure de pouvoir poser les questions qui lui sont nécessaires pour se sentir bien et d’en avoir les réponses, et ce, concernant les pratiques en elles-mêmes, des risques éventuels encourus pour la santé, ce qui comprend de risque d’IST notamment, la contraception.
La question du cadre relationnel peut aussi être abordée (Es-tu marié ? Considère tu que cette sexualité partagée nous engage relationnellement ou non ?) Si un.e des partenaires ne peut poser les questions ou si iel n’obtient pas de réponse, le consentement est compromis.
Spécifique
Consentir à un geste n’implique pas de consentir a d’autres gestes du même ordre d’implication ou d’implication supérieures ou inférieure (la supériorité étant d’ailleurs subjective).
Consentir à monter prendre un verre n’implique pas de consentir à de la sexualité.
Consentir à un baiser n’implique pas de consentir à une caresse.
Consentir à une pénétration n’implique pas de consentir à un baiser…
Etc.
Connaissant cela, il convient de s’interroger sur la notion de surprendre l’autre. Si la surprise peut être érotique, elle peut aussi être perçue comme traumatisante. Le degré de complicité, d’excitation, de connaissance mutuelle, de possibilités de communication verbale permet d’évaluer la prudence à apporter.
En cas de doute, il vaut mieux parfois “gâcher la surprise” plutôt que de faire du mal, en cas de doute ralentir le geste pour sentir une approbation ou demander verbalement est parfois la solution.
Révocable
Cela semble évident, mais rappelons-le, À TOUT MOMENT, le OUI peut devenir un NON.
Même si l’acte a été désiré, planifié, a demandé de l’investissement, a suscité beaucoup d’attente, si à l’instant T, il y a quelque chose qui dit non, c’est NON. Le non-consentement n’a pas à être justifié pour être entendu.
Il faut bien se rappeler qu’une déception est désagréable, mais n’est rien à côté d’un vécu d’agression sexuelle.
Enthousiaste
Si un oui est mitigé, c’est un non qui appelle à la prudence, aux réajustements éventuels, changer la pratique, son rythme, son intensité, sa posture, son contexte, lubrifier… Mille ajustements sont envisageables, et de temps en temps un non restera un non, et c’est respectable.
C’est en étant libre de pouvoir dire NON que l’on peut véritablement dire OUI.
S’éduquer au consentement en sexualité
Aussi, pour s’éduquer au consentement en sexualité, il convient de s’entraîner à plusieurs compétences:
- Savoir sentir son désir en soi (désir d’un acte, d’une caresse, d’un jeu relationnel…)
- Savoir exprimer respectueusement son désir par les mots, par des gestes respectueux, sans pression ni prise d’autorité.
- Savoir entendre sans jugement le désir de l’autre, sans jugement de valeur, sans moquerie… L’expression de désir fait de manière respectueuse peut être considéré comme une preuve de confiance et de courage parfois.
- Savoir sentir en soi les échos des désirs exprimés, sentir ce qui dit oui, ce qui dit non, ce qui dit oui, mais avec des ajustements, des conditions.
- Savoir exprimer ces échos, si c’est non ce qui dérange, ce qui pourrait être modifié, ajusté, et si on ne sait pas savoir le dire aussi. Si c’est un non catégorique, c’est possible aussi, même sereinement.
- Savoir entendre le non ou les demandes d’ajustements.
- Savoir gérer sa frustration en cas de non ou d’ajustements.
- Développer sa créativité pour réagir à la frustration et faire d’autres propositions si elles sont les bienvenues.
Il s’agit bien de compétences à acquérir pour une sexualité partagée, épanouissante et respectueuse, en avoir conscience c’est déjà les travailler.
S’interroger sur ses compétences à soi, dialoguer avec sa, son ou ses partenaires.s est aussi une manière de les développer. Les ateliers sexpo ou une éducation à la sexualité et à la vie amoureuse de qualité devraient aborder ces thèmes.
Merci pour votre lecture, signe de votre intérêt et investissement vers une sexualité en conscience et épanouie. Si vous souhaitez aller plus loin, il y a beaucoup d’article sur le sujet, cliquez sur ce lien.
N’hésitez pas à partager ce texte, ou ces informations par votre prisme, l’éducation au consentement en sexualité est certainement un des axes efficaces pour lutter contre les VSS (violences sexistes et sexuelles) et progresser vers une sexualité et des relations respectueuses.
C’est ma conviction et mes vœux. Je nous souhaite à toustes de belles expériences humaines et une heureuse vie sexuelle.
Note d’Eulalie: pour ceux qui auront à répondre au QCM sur le consentement en sexualité, le dernier mot de l’article est: tendresse.
Note d’Adam : je vous prépare une surprise sur le consentement en sexualité à la rentrée, j’espère que vous allez adorer…
Crédit photos : Depositphotos
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