Je vais tenir des propos que certains jugeront immoraux, sous une forme que certains jugeront immorale. Mes propos n’engagent que moi, et ma branleuse entre mes cuisses.
Nous affirmons qu’une autre société est possible. Nous réclamons une autre morale. Nous encourageons une sexualité humaine plus respectueuse, positive et ludique. Je compte jouir autant que nécessaire afin de défendre nos opinions. Branlons nous !
La masturbation
La masturbation est saine et naturelle.
Se masturber est nécessaire : c’est un acte d’amour, d’amour de soi. Tout ce qui contribue à s’aimer sainement soi-même contribue à développer sa capacité à aimer sainement l’autre. Qui que tu sois, homme, femme, agenre, intersexe, transgenre, jeune, âgé, handicapé ou non, ta sexualité est un droit.
La sexualité ne doit pas être réprimée sans motif réel et sérieux en EHPAD, en hôpital ou en foyer de vie. Le recours à des assistants et des assistantes sexuelles doit être facilité.
La nature nous dote d’un corps. Chaque corps est singulier, chaque plaisir est personnel. Nous affirmons à chacun la liberté d’explorer son potentiel. Le sexe avec soi-même n’est pas orienté. Chaque partie du corps mérite d’être explorée si on en a le désir. Le sexe, l’anus, les mamelons, les lobes d’oreille, la bouche, la gorge, le crâne, la vulve, l’intérieur du vagin, le clitoris, le rectum, la prostate, la verge, les bourses…
La nature est créative en termes de plaisir. Nous réclamons le droit pour chacune et chacun de l’être autant. Du bout des doigts, comme de la main entière, outillée ou non, d’objets conçus exprès ou non. Caresses, effleurement, pression, vibrations, ondulations, pénétration, va et viens, extraction, respiration.
Le cerveau est le premier organe du plaisir. Nous affirmons la liberté à chacun de fantasmer, liberté de pensée, liberté d’expression de sa sensibilité. Liberté de s’évoquer à soi-même, des lieux, des pratiques, des objets, des personnes. Ce qui est dans notre esprit nous appartient. Il fait partie de notre intimité.
Penser à un acteur, à la voisine, à sa voiture, au tracteur, à un sexe, à sa mère, à son frère, à une forêt, un animal, à un viol, à une cravache, un gode ceinture, un gang bang, un canard, une orgie sodomite, une girafe rose… dans notre esprit tout est possible et ne regarde que nous-mêmes. La sexualité seule avec soi-même n’engage que notre propre consentement, donc elle en est libre.
Parfois la masturbation a besoin d’un support. Des images, des vidéos, du texte, de l’audio. Assurez-vous toujours que ces supports respectent le consentement des intervenants. Il existe des films féministes, éthiques. Consommer ces contenus encourage les auteurs à poursuivre leurs bonnes pratiques.
L’usage de supports privés, amateurs ou gratuits n’engagent que vous également, dans la mesure où ils vous sont transmis volontairement. Il existe aussi des sextoys éthiques. Pour quelques euros de plus, on peut accéder au plaisir sans indirectement exploiter des personnes. Le degré ultime du consentement.
Branlons nous
Branlons-nous et branlons nous bien. En masturbation comme en général dans la sexualité, les seules limites morales admissibles sont celles du consentement des partenaires, directs ou indirects.
Branlons-nous et branlons nous bien, avec la fréquence et la durée qui nous convient. Avec l’intensité qui nous plaît, le modus operandi qui nous plaît, selon le moment, avec le loisir d’évoluer.
Branlons-nous et branlons nous bien, car s’aimer soi-même contribue à être en paix avec soi-même et les autres.
Branlons-nous et branlons nous bien, la sexualité avec un ou une autre partenaire sera appuyée par l’expérience que nous aurons de notre propre corps. L’exploration passée et actuelle de notre désir, de nos sensations, de notre plaisir nourrit l’exploration du corps de l’autre et soutient l’exploration par l’autre de son propre corps.
Branlons-nous et branlons nous bien respectueusement, peu importe notre genre, notre orientation, notre âge, en fonction de nos besoins physiques, psychologiques et émotionnels.
Branlons-nous et branlons nous bien, aimons ça et aimons-nous. Respectons l’amour, la sexualité, le corps, l’humain…
Nos propos sont immoraux, notre forme d’expression est immorale. Nos propos n’engagent que nous et nous jouirons autant que nécessaire pour diffuser nos opinions.
Lecture du Manifeste par Les Branleu.r.se.s
Lecture orgasmique du Manifeste par les deux membres fondateurs du Collectif, elles jouissent pour porter leur message…
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