Mon amant, mon maître, m’a demandé de me masturber aujourd’hui. Pour son plaisir, pour soumettre mon désir au sien. Parce que quand je me touche, il me dit que je lui appartiens. Toutes les heures, et je dois lui envoyer des preuves: des photos de mes doigts mouillés…
Sauf qu’aujourd’hui c’est le jour du bilan annuel, il y a beaucoup de travail. Et ma nouvelle n+1 m’a à l’oeil. Et c’est tant mieux, j’aime être observée. 1h après mon arrivée au travail, je demande à aller aux toilettes. Je m’exécute. 1heure après cela aussi, je suis rapide, mes doigts sont agiles, j’ai appris à être silencieuse.
Je gémis parfois un peu mais je n’ai pas le droit de jouir. Mon maître me l’interdit. A la 3ème pause, ma boss m’interpelle, j’en ai déjà pris deux, je peux peut-être attendre le déjeuner… je lui réponds que j’ai mes règles. Pour voir sur son visage, l’effet de mes mots, l’effet de l’invitation dans mon intimité. Elle est un peu troublée, par ma spontanéité et mon naturel. Elle ne répond rien…
Je sais maintenant à quoi je pourrais m’en tenir avec elle. Si elle savait ce que je fais dans les toilettes.
Je mets un pied sur la cuvette, j’écarte bien les cuisses et observe dans le miroir le mouvement de mes doigts. Ma main décrit un cercle qui emporte la peau de ma vulve dans une danse hypnotique. Je me regarde et prend plaisir deux fois: sous mes doigts et sous mon regard.
Mon maître me demande de ne penser qu’à lui. Mais je pense à ma responsable. A son sourcil relevé après ma réplique un peu effrontée. Si elle savait que je pense à elle. Que je pense à elle en me touchant.
J’ai vu sur son bras un tatouage de libellule, une ligne derrière elle, un trait qui part de l’insecte et disparaît sous sa chemise. J’imagine le dessin de cette ligne. Il franchirait son aisselle, se glisserait dans son dos, descendrait sous sa taille, en ferait le tour, remonterait sous son sein peut-être caresserait son téton pour plonger ensuite sur son pubis, le frôlerait pour tourner autours de sa cuisse, 1 tour, 2 tours, 3 tours…
Comme mon doigt sur la pointe de mon clitoris… Et je rêve du corps de ma chef qui guette mon retour, quelques mètres derrière la porte…
J’imagine les lignes sur son corps et je fais vibrer le mien jusqu’à m’en arracher un petit cri. J’ai joui. Je ne devais pas.
Si mon maître savait… Je crois que ça l’exciterait…
Photo d’illustration: Dainis Graveris sur SexualAlpha