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Ma première soirée Fetish : la KinkMe

KinkMe Vilains

C’est ma première soirée Fetish, la première fois que j’explore un espace dans lequel la danse des corps se déploie dans la nudité et où s’expose aussi librement l’expression des exubérances fantasmatiques.

Les gens dansent sur de la musique électro, à moitiés nus, habillés de cuir, de latex, de tutus, de chaînes. Les peaux nues brillent. Les chairs évoluent dans l’espace humide saturé de décibels. Je me sens bien, comme chez moi. Beaucoup de gens sont atypiques, queer, ils osent, ils assument, ils me ressemblent.

Ma première soirée Fetish : découverte de la KinkMe

Cette soirée fetish s’appelle la KinkMe. Soirée inclusive, kinky et open minded qui se déroule à paris et ouverte à toutes les sexualités (LGBTQIA+).

Il y a un espace fermé au fond où les entrées sont comptées et où, semble-t-il, tout est possible et rien n’est obligatoire, agrémenté de croix de Saint-André, de matelas, d’un chevalet… J’ouvre des yeux ronds pendant que je sens mes lèvres du bas en faire autant. C’est cru, c’est fort, c’est incroyable. De jeunes hommes s’embrassent, une femme se fait généreusement doigter par l’un pendant qu’un deuxième la fesse.

Je m’accroche au bras de celui que j’appelle mon Maître, mon professeur de frasques. Je ne sais où donner de la tête. Je l’embrasse, je suis heureuse de partager cela avec Lui. C’est un merci. Pendant ce baiser, un homme vient me caresser le bras. Je l’ignore. Quand on est une femme comme moi, habituée aux tripotages intempestifs, au harcèlement ordinaire dans les transports, on apprend le déni. Ignorer, attendre que cela passe, s’accrocher à l’idée magique que si on l’ignore, la sollicitation disparaîtra.

Dans le métro, les gens finissent par sortir. Ici non. Mon Maître me dit : « Eulalie, c’est oui ou c’est non ? » Je réalise, je m’écoute, je prends conscience que non, je n’ai pas ce désir. L’homme était charmant, mais je n’avais pas envie de cela. Je lui fais mon plus beau sourire pour lui énoncer un « non » franc, mais flûté. Puis je remercie mon Maître de m’avoir aidée.

Je me sens puissante. La puissance, la reconnaissance, le désir… ou je ne sais quoi d’autre, j’ai envie de Lui, je veux son sexe dans ma bouche. Je lui propose de s’installer sur le matelas, d’autres personnes se caressent, s’interpénètrent, souvent encore habillées. Je demande l’autorisation à mon Maître de le sucer, de glisser mes doigts en Lui.

Je me délecte de son délicat membre à en pleurer d’amour. J’étais si excitée par la chaleur, les autres corps, les autres désirs que je me suis absorbée dans cette fellation. Je crois que c’est la première fois que je suis si passionnée que je me suis tout à fait oubliée. La première fois que sans jouir, en donnant une caresse, je disparaissais dans le plaisir de cette verge sous mes lèvres.

Son plaisir jaillit dans ma bouche. Je l’y accueille. Il est chaud, il est doux. Je regarde les yeux révulsés de mon amant, paupières mi-closes, et garde encore l’extrémité de son sexe quelques instants dans ma bouche. Puis je la relâche délicatement et viens m’allonger sur lui. Je pose mes mains à plat sur son torse, le contemple reprendre ses esprits. Il me tend ses lèvres. Alors, je lui rends son fluide dans un baiser, et il s’écoule sur nos bouches et nos torses qui se pressent. Plus tard, je ressortirai la gorge humide du plaisir de cet homme.

Mais en attendant, il veut à son tour me faire plaisir. Il pose ma main sur ma vulve. J’ai aussi emporté mon petit vibro. Il m’allonge sur le matelas, pose une main sur mes yeux. Je ne vois plus. Mais j’entends les soupirs, les gémissements, quelques cris et les impacts des mains sur les chairs consentantes. Je ne bouge plus, docile, il m’administre ma récompense.

Je jouis plusieurs fois. Entre deux orgasmes, le visage d’un très jeune homme est proche du mien, nous allions peut-être nous embrasser quand un spasme m’arcboute sur le matelas. Mes mains cherchent à s’agripper et semi-inconsciente, je sens un corps au-dessus du mien. Je m’accroche. Je vrille tout à fait dans le plaisir ; ça m’arrive parfois. J’adore ça. Je tremble, je me crispe, je m’oublie, je disparais dans un abîme sidéral de plaisir, je fais une expérience supraspirituelle… Quand je le lui raconte, ma chérie me dit que c’est mon cerveau qui est saturé d’endorphine. Je préfère ma version, je suis en communication divine !

Le flux s’apaise. Je réalise que je tiens entre mes mains une paire de fesses, habillées de latex, je les relâche par pudeur, mais je sens d’autres mains les replacer où elles étaient. Le contact est consenti, désiré même et tant mieux, car un autre flot m’emporte pour de longues minutes d’extase pendant lesquelles je ne peux penser à rien.

Je gis, épuisée. Je récupère quelques minutes qui me semblent des kilomètres à parcourir pour revenir. Mon Maître est là ; il me câline, me caresse le front et me dit que je suis belle ainsi. Je m’éveille alors tout à fait, prends son bras et l’attire vers le vrombissement des basses.

Soirée Fetish : la peinture sur le torse d'Eulalie

Nous ressortons de la petite pièce qui restera comble le reste de la nuit et repartons danser dans cette soirée Fetish jusqu’au matin, nous mêler à la marée des chairs humaines et décomplexées, des êtres libres et incongrus. Enivrant. Délicieux…

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