Nous nous retrouvons à l’hôtel. Nous sommes heureuses d’être ensemble. De laisser nos corps s’épouser à nouveau, se reconnecter, s’accorder, s’interpénétrer aussi.
Assises en lotus, l’une contre l’autre, nos pubis se touchent, nos cuisses s’enjambent. Nos bras nous enlacent. J’ai mes doigts dans ses cheveux. Je respire son odeur. J’ai cette impression de me mêler à elle, de fusionner.
Ma bouche embrasse son cou, l’angle de sa mâchoire. Elle frissonne. Sa nuque est très sensible. Et je sais que mes caresses la font partir, perdre tout contrôle, et que je prend possession alors de son corps, pour lui offrir du plaisir.
Instinctivement mes dents saisissent la chair de son cou. Elle frémit. Je fais glisser mes canines doucement sur sa peau. Mes machoires se referment sur elle. Lentement. Je serre. Je suis en train de la mordre.
C’est imprévu. Je sais qu’elle joue avec les morsures. Dans des jeux BDSM assez forts. Moi je n’ai jamais mordu, pas vraiment. Je fais.avec mon instinct. Mon ressenti. Elle m’inspire et j’improvise. Je joue. Le jeu n’est pas dangereux, je fais attention, j’ai des notions d’anatomie, je ne compte pas aller trop fort. Nos dépistages d’IST sont à jour.
Je serre mes dents sur son épaule. Mes dents s’enfoncent. Elle se crispe. Elle a mal. Immédiatement après elle se détend, relâche. Elle accepte. Et je me souviens cette sensation quand elle me faisait mal dans les cordes. Je me souviens d’aimer, pas aimer souffrir en vérité, mais aimer traverser l’expérience de la douleur. En sortir victorieuse et reconnaissante envers elle, celle qui m’accompagnait.
Je relâche l’étreinte de mes dents. Elle se relâche encore dans un soupir. J’embrasse la peau que j’ai mordu, je caresse. Moi aussi je cajole. Je lui mord le trapeze. Je connais sa chair, ses muscles. Je sens la densité de son corps et je m’y enfonce. Elle frémit, se crispe, retiens son souffle, avant d’accepter à nouveau et se détendre, alors plutôt que de relâcher mon étreinte je resserre à nouveau et ses frémissements s’accompagnent d’un gémissement. Acceptation à nouveau, détente…
Je la caresse, l’embrasse. Je lui parle doucement, des mots doux, des promesses de plaisirs, des douceurs et des manipulations. Je la mord ainsi plusieurs fois, jouant sur la pression, la zone de son corps. Je joue et prend plaisir.
Je ne prend pas plaisir de manière sadique, je ne crois pas. Ce n’est pas le fait de faire mal qui m’excite. Mais je prends plaisir à ressentir son plaisir à elle, à faire vibrer les souvenirs du mien: comme cette première fois où j’ai pris plaisir avec la douleur, dans ses cordes.
Je suis «vanille épicée», le BDSM est une source d’inspiration dans mes jeux. La sexualité est pour moi une aire de jeu qui mène vers l’exploration de ce qui est le plus important et le plus touchant: la rencontre de soi et de l’autre.
Je ne pensais jamais prendre plaisir dans la douleur et dans son dépassement. Je pensais être incapable de jouer à donner de la douleur physique. Mais tout est question d’empathie et de rencontre, avant d’avoir pris plaisir moi même je ne pouvais le percevoir…
Je fais mes premiers pas sur un nouveau terrain, une aubaine pour l’exploratrice que je suis…
Les articles de la série :
- Masochisme – Initiée à la cravache
- Masochisme – Cordes et douleur
- Masochisme – Morsures et douleur
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