Son corps est allongé devant moi, nu. Je suis nue aussi. En chien de fusil, la hanche et l’épaule offrent leurs surfaces rondes pour accueillir les paumes de mes mains, premier contact. Début de voyage, ce massage Cachemirien.
Le massage Cachemirien, prendre contact
D’abord mes mains sèches contournent le corps, glissent calmement, mais avec précision sur chacun des contours de cette personne. Le dos, le ventre, les fesses, les membres, le cou, le visage, les cheveux. Première cartographie des espaces qui s’y prêtent, de la confiance qui se donne. Bonjour de mes cellules à chacune de ses cellules superficielles, salutations des surfaces, faire connaissance par la caresse.
Puis je fais glisser l’huile sur mes mains et une danse au rythme sensiblement plus rapide me fait parcourir les mêmes espaces de peau. Je couvre ce corps d’une pellicule de brillance. L’adipeux lubrifie la rencontre, permet autant le dialogue, qu’il n’enveloppe de pudeur. Son épaisseur est autant un voile qu’une loupe, autant un vêtement qu’un médium.
Honorer le corps, sentir l’énergie
Ma main ralentie. L’attention est à l’enveloppement plus minutieux encore. Mes gestes épousent avec plus de précision des volumes, les creux, les protubérances. Platitudes et exubérances, le corps complexe se laisse dessiner dans toutes ses nuances.
Chacune de mes progressions est une honoration. Je salue par mes gestes la beauté de la nature. Je fais parler l’amour dans le dialogue du tonus, dans l’accordage des chairs, dans l’ajustement des tissus. Contourner une cuisse, puis une jambe, une cheville m’amène à coucher mon corps sur la hanche.
Porter mon attention jusqu’au bout des orteils du pied conduit mon ventre à glisser sur tout le membre, et c’est tout mon corps qui vient épouser ce membre inférieur. Je marque une pause. Je respire. Le corps respire aussi. Je reprends mon rythme lent, la balade est une musique, je remonte le pied, le mollet, enveloppe l’avant et l’arrière de la cuisse.
Une main prend présence sur le ventre, une autre sur le dos, j’embrasse ce torse qui inspire et expire. Ma main se glisse entre deux seins rendus charnus par la posture. Et je pose le poids de mon buste sur la cage thoracique. Le souffle se fait profond. Je marque un silence du mouvement. Je confie mon poids. Ma chaleur est accueillie. Je sens que cela remue.
Une histoire des sens qui se parlent là. Je pose ma tête sur l’épaule. Ma jambe vient glisser sur le bas du corps et c’est tout mon corps qui huileusement câline le sien.
Jusqu’à ce qu’une inspiration redonne l’impulse à la course lente de toutes mes cellules qui glissent sur d’autres cellules. Mes mains à nouveau parcourent ce corps, mes avant-bras, mon ventre, ma poitrine, mes cuisses, mes jambes. Ballet de juxtapositions, des chaires qui se contournent, se posent, se lovent.
La personne se tournera de l’autre côté, consentira à s’allonger sur le ventre, sur le dos.
À chaque posture, d’autres rencontres possibles. De la main sur un muscle, d’un avant-bras sur une côte, d’un tibia sur une aine, d’un sein sur une aisselle, d’un doigt sur un lobe d’oreille. Chaque espace du corps est esquissable et dessiné, est honorable et honoré, est aimable et respecté. La paupière, le pli sous la fesse, le creux de la clavicule, l’index, l’hallux, le sacrum, le front, le sexe… Sans hiérarchie, ni a priori.
Mais à l’écoute de ce qui réagit, de ce qui circule, de ce qui passe et ce qui se passe. Parfois le geste ralenti, dans une infinie lenteur qui suspend le temps et parfois retient le souffle. Silence. Hommage. Réconciliation. De temps en temps, un ongle ou une pulpe de doigt vient réveiller d’un frémissement une chaire de soul. Jeux de tempo. Surprises douces et tendresses facétieuses.
Un râle de contentement quand tout mon poids se confie de toute ma longueur sur toute la sienne. Un gémissement quand l’intérieur de ma cuisse termine son voyage d’une hanche à une oreille et que mon sein vient effleurer un sourcil. Je suis anguille, serpent. Je suis abeille et papillon. Je suis jument et tigre. Nos corps sont chaires animales habitées d’âmes humaines. Dans un espace et un temps d’illusions, incarnation.
Dire au revoir, célébrer la divinité
La danse est si surréaliste et si poétique, l’instant est si profondément humain et à la fois sacré que le voyage est une éternité et s’écoule dans l’instant présent.
Je termine, une main posée sur le sexe, une autre sur le cœur. Et prends le temps de dire au-revoir, comme de dire merci. Merci pour la rencontre, merci pour le voyage. Merci pour la confiance et la sincérité. Merci pour la puissance et la vulnérabilité. Merci pour la matière et la divinité. Merci pour la beauté, faite humanité.
Crédit photos : Depositphotos
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