Chaque année se déroule une des soirées les plus mystérieuses dans la proche banlieue de Paris.
Chaque année, les personnes qui font leurs courses au centre commercial des 3 moulins croisent, à leur plus grand étonnement, par-ci par-là, à la nuit tombée, un individu surréaliste dans la zone rouge du parking de ce centre commercial. Heureusement, les magasins ferment, madame michu peut regarder la télévision tranquillement sans s’imaginer ce qu’il se passe a 100m de chez elle.
Eh oui, chaque année, la boutique Dèmonia organise la plus grande soirée fetish de France dans les crayères de montquartier, c’est La Nuit Dèmonia. Cette année, le thème était Fetish Futur.
Le dress code de la soirée est toujours le même, cuir, latex ou vinyle. Mais même si les matières sont imposées, le thème ouvre la porte a une tenue personnalisée pour les plus fan de la nuit.
Cette année, le petit groupe qui s’était éclaté l’année dernière a bien grossi. Nous étions 16 cette fois-ci. Le rendez-vous étant donné vers 20h pour avoir de la place au restaurant, nous sommes arrivés au début de la soirée. Déjà les petits nouveaux et nouvelles du groupe jettent un coup d’œil sur les personnes qui attendent aussi de rentrer. Étonnement !
J’arrive en jeans avec un sac de sport. Personne ne pourrait deviner où nous allons (j’ai retenu la leçon de l’année dernière où je portais déjà mon pantalon en lycra ciré pour m’y rendre).
Nous passons le contrôle des billets et nous rendons dans les vestiaires. Il s’agit d’une petite salle où tout le monde se déshabille pour enfiler sa belle tenue fetish. La bande occupe un coin de la pièce, avec quelques inconnu(e)s. Tout le monde se retrouve plus ou moins nu ensemble, le spectacle est étonnant et il ne faut pas avoir peur de sa nudité … Mais ce n’est qu’une mise en bouche, la soirée ne fait que débuter, la suite sera bien plus étonnante.
Vu la taille du groupe, nous nous dirigeons directement vers le restaurant pour essayer de trouver une table à la dimension de notre groupe. Une grande table (la seule) était encore disponible et nous avons donc eu la chance de pouvoir passer le repas tous ensemble. A noter que le restaurant a été agrandi par rapport à l’année dernière, il était donc plus facile de trouver une table pour manger.
La conversation dérive rapidement sur des sujets liés au thème de la soirée. On y parle cul, libertinage, BDSM, sextoys, et fun de manière générale. Notre voisin de table s’amuse à faire claquer un fouet. Le repas est bon, mais à la fin, le serveur nous demande de faire l’addition et l’appoint nous-mêmes, car cela lui fait trop de travail … Bon foutage de gueule … Cela m’énerve, mais bon, soyons positifs, cela nous prend un bon moment et nous sommes enfin prêts à débuter cette descente dans la décadence et le BDSM.
Le monde commençant à affluer, nous croisons des costumes incroyables. Je croise des femmes en catsuit latex, des individus avec des masques à gaz, je tombe amoureux du costume de Storm Trooper d’un participant tout droit sorti de Starwars (et oui on est geek ou on ne l’est pas).
Nous entrons enfin dans la zone des performeurs, un premier stand de shibari donne le ton. Le shibariste encorde son modèle féminin avec talent et sensualité. En quelques minutes, elle se retrouve, nue, attachée en l’air, et devient œuvre d’art vivante. Nous continuons et découvrons d’autres stands où les démonstrations couvrent le fouet, le martinet, le pad et bien évidemment le shibari.
Les crayères commencent à se remplir, il est maintenant 23 heures et la fête bat son plein même si je trouve qu’il y a moins de personnes et d’ambiance que l’année dernière. J’en profite pour déambuler de mon côté et de servir de guide a deux amies. Nous prenons aussi des photos de notre groupe sur le stand photo doté d’un décor futuriste à la Starwars.
Bientôt nous croisons l’incontournable Fetish Parade, l’ambiance explose, les crayères se transforment en carnaval de Rio croisé avec Mad Max, Starwars et Hellraiser. Un véhicule ouvre la marche, des robots avec des lasers suivent, un personnage entièrement couvert de miroirs et de lasers me fait penser au Gritche du roman de science-fiction incontournable qu’est Hyperion (Dan Simmons).
Des personnages montés sur des échasses se baladent dans des chorégraphies improbables. Une amie (très bi) flashe totalement sur une sublime extraterrestre nue qui nous hypnotise grâce à des mouvements d’une beauté irréelle sur ses échasses au-dessus de nos têtes :-)). Bref, l’essence de la nuit démonisa réside bien dans cette parade totalement surréaliste.
Nous suivons encore un moment la parade, puis essayons de nous asseoir. Impossible de trouver une place assise dans la partie cosy où les fauteuils et cages sont occupés par des couples où les dames se trouvent en pleine dégustation de messieurs. Pour les non-habitués, l’ambiance est bizarre. Voir ces couples se sucer dans une petite pénombre est étonnant.
Je me dirige vers le stand de Patrice Catanzaro, j’engage la conversation avec lui, un peu impressionné, l’homme est un des meilleurs créateurs de mode fetish et libertine du monde. Surprise, il est adorable et sympathique, du coup, nous parlons un bon moment et je le félicite de son travail que je trouve exceptionnel.
Nous continuons à déambuler, puis la fatigue vient, la musique du dance floor ne nous convenant pas pour le moment, nous finissons pas nous lasser des “tchak tchak” qui résonnent dans les couloirs et sans commencer à danser, nous décidons de nous éclipser et de laisser la nuit prendre possession de la soirée sans nous.
De nouveaux nus, tous ensemble dans le vestiaire, nous nous changeons pour revenir dans notre vie de tous les jours. Terminé les belles tenues latex et lycra, nous enfilons nos jeans, chemises ou petites jupes courtes. Il est 3 heures et demie du matin, pas si tard que cela finalement, mais nous sommes chargés de souvenirs.
La nuit Dèmonia était un peu moins festive pour notre groupe que l’année dernière, certains sont un peu déçus, mais cela reste pour moi un évènement incontournable de l’année et je me suis bien amusé quand même. Je reviendrai sans faute, j’aime cette ambiance inimaginable sans y participer au moins une fois 🙂
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