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Racisme et libertinage, nous devons prendre notre part

Photo by Dainis Graveris on SexualAlpha

C’est LE sujet du moment. De la présidence de la république au bistrot d’en face (qui a enfin ré-ouvert !!!!), en passant par la rue. Le racisme.

Et derrière ce mot, ce n’est pas seulement la haine de l’autre, non, ce serait beaucoup trop simple. Il y a une histoire, un système. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, allez voir les écrits et dire de militant.e.s (Rokhaya Diallo par exemple).

De ce système, moi, blanche, je tire de nombreux privilèges dont celui de ne pas être concernée par le racisme. Je ne suis pas concernée, mais je souhaite me faire ici témoin de ce que j’ai pu observer dans le milieu libertin que je fréquente, à des fréquences variables, depuis 10 ans.

Clubs et soirées, le racisme ordinaire

Lors de mes débuts et de mes premières sorties en clubs, j’y ai vu une agréable diversité. D’âge, de physique, de couleur de peau. Je me suis dis chouette, un endroit libre de toute discrimination. J’étais bien naïve…

Cette diversité n’est pas observé partout, mes amis libertins hommes noirs me disaient qu’il ne pouvaient pas entrer dans certains clubs. Ils n’avaient simplement pas le “profil”, entendez la bonne couleur de peau.

Et lorsque l’on se tourne vers les soirées privées, là encore, certains organisateurs sont très scrupuleux sur le choix des invités, avec des critères bien à eux. Alors lorsque l’on arrive dans ce bel appartement parisien, le champagne coule à flots et la palette de teints est uniforme et bien claire. 

Les sites libertins, un racisme omniprésent ?

J’ai aussi découvert les sites de rencontres libertins. Ce sont les rares sites où l’on renseigne notre ethnie/couleur de peau à l’inscription. Caucasienne, africaine, caribéenne, arabe, asiatique …

Ce qui donne, bien sûr, la possibilité de filtrer sur ces critères. Je peux donc être la videuse de ma propre boîte libertine en choisissant des critères ethniques à l’entrée. Et on se demande si c’est raciste ? 

Et, je ne cite pas les fiches qui annoncent dans leur description “nous n’aimons pas le chocolat” (oui noir c’est trop direct, black aussi, utilisons alors le terme chocolat … un bon goût d’hypocrisie).

Mais ces couples ont toujours de bonnes justifications …

“Je revendique le droit d’avoir mes préférences… Si maintenant, on a même plus le droit de dire ce que l’on aime ! Laissons la politique là où elle est, on est là pour faire ce qu’on veut dans le libertinage”

Mais du coup, qu’est ce que la politique sinon une somme de choix individuels ? Et à mon tour de poser une question. Pourquoi est-ce que tu aimes ou préfères une couleur de peau plutôt qu’une autre ? Une origine plutôt qu’une autre ? Et oui, on retombe très vite sur les beaux stéréotypes de race, positifs ou négatifs.

Racisme et libertinage - NXPL
Illustration des stéréotypes dans une annonce de soirée libertine

Dans le monde du libertinage, ils s’expriment souvent comment ça :

L’« exotisation », ce fléau

NXPL Exotisation SexEd with Agapa
L’illustration vient de Sex Education with Agapa.

Tu abuses, Noa. Dans le milieu libertin, on n’est pas raciste. On ne peut pas être raciste d’ailleurs, on aime les noirs… Et en effet, on les aime, on les adore, on les fétichise même. 

J’ai découvert le terme de “BAB”, traduisez “Blanche à blacks”. Une femme qui souhaite des rapports uniquement avec des hommes noirs. Elles ont même un signe distinctif : la dame de pique. Le plus souvent ce sont des femmes mariées à un homme blanc qui demandent les “services” d’un ou plusieurs hommes noirs pour la satisfaire… une vision coloniale.

Racisme et libertinage - NXPL
Illustration du concept BAB (désolé pour le NSFW)

Et enfin, il y a des hommes noirs qui répondent à cette demande, usant du même langage. Certains prennent des pseudo comme “black-du-94” (est-ce que franchement une femme blanche a déjà eu l’idée de mettre “white-du-75” en pseudo ?).

Et ce qui m’attriste, c’est qu’eux-même se rendent interchangeables avec des réponses du style “Ha non je suis pas dispo vendredi soir, mais par contre j’ai un pote Gwada qui est dispo”… Non en fait, je ne voulais pas un “gwada”, je te voulais toi… 

Tout ces mécanismes contribuent à déshumaniser, la couleur de peau passant avant la personne.

Racisme et libertinage

Le libertinage n’est clairement pas exempt de racisme, il en est même bien imprégné. Ces exemples, ne sont que très partiels, la liste est longue comme le bras. Et la meilleure chose pour le comprendre est d’en parler avec les personnes concernées.

Alors c’est à nous de faire changer les choses, en se rendant compte que certains de nos comportements sont racistes, en les modifiant. Finalement, c’est politique de baiser anti-raciste !


Notes d’Adam : le texte est de Noa, une amie et lectrice du site. J’approuve et soutiens totalement ce quelle a écrit.

Si vous aussi, vous souhaitez témoigner du racisme dans le monde libertin et souhaitez changer cela, contactez moi par le formulaire de contact ou sur twitter (@nvplaisirs), et je publierais votre témoignage.

Mon engagement

Il est temps de changer les choses dans le milieu du libertinage, de respecter les gens pour ce qu’ils sont et non les discriminer par rapport à leur couleur de peau ou origine ethnique.

Je m’engage sur nouveauxplaisirs.fr et dans les aperoslibertins.fr à supporter ce changement de mentalité et d’être encore plus attentif à effacer ces discriminations dans la communauté libertine à laquelle j’appartiens.

Photo d’illustration de l’article par Dainis Graveris – SexualAlpha

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