Parmi les différents jeux auquel un couple peut s’adonner pour explorer ses fantasmes, ses envies, ses talents, il y en a un que j’aime bien, qui consiste à explorer quatre postures très différentes dans la relation.
La roue du consentement a été créée par Betty Martin et basée sur sa réflexion suite à de nombreuses heures à jouer au jeu des trois minutes créé par Harry Faddis. Ce jeu très utilisé dans le tantra, peut être appliqué au milieu BDSM où la posture de Dominant.e et celle de Soumis.e est codifiée et, d’autre part, au milieu sexpo pour travailler et catégoriser les différentes caresses.
La roue du consentement
La roue du consentement permet de comprendre que pour chaque caresse, geste ou acte sexuel, on peut s’interroger sur : ” qui est actif et produit le geste, qui est passif et le reçoit ? “. Et d’autre part, on peut aussi se demander : ” à qui la caresse ou le geste fait le plus plaisir ? “
Bien-sûr, dans beaucoup de pratiques, l’activité est partagée. Par exemple, dans un coït, la personne qui pénètre et celle qui circlue (qui est pénétrée) sont souvent toutes les deux actives dans le mouvement. Comme il est heureux que dans la majorité des actes les deux prennent plaisir, ainsi une personne qui donne une fellation prend plaisir dans sa gourmandise (sinon, il faut peut-être arrêter !).
Mais, il peut être assez amusant de pousser le trait de caractère, de jouer un jeu dans lequel on ferait comme si l’activité n’était que portée par l’un des deux et que le plaisir n’était que pour l’un des deux. Ce qui, vous l’avez compris, permet de définir quatre postures très différentes. Je vous propose donc d’explorer ces quatre postures.
Les postures de la roue du consentement
À vous de voir si au cours de la même séance de friponnerie, vous voulez vous essayer aux quatre postures ou si au contraire, vous préférez vivre quatre séances différentes pour approfondir chacune des postures.
Les postures 1 et 2 s’explorent l’une avec l’autre, tout comme les postures 3 et 4.
Posture 1 : Je suis actif.ve et je cherche mon plaisir
Je suis donc entreprenant.e, je fais ce que je veux avec nos corps en me centrant sur mon plaisir à moi. Ton corps et ta personne sont mon moyen de plaisir, et j’en éprouve une grande gratitude. Tu es ma merveilleuse source de jouissance que je viens chercher goulûment, j’explore avec gourmandise et je prends plaisir à cette liberté.
À moins qu’il ait été clairement exprimé au préalable que votre partenaire aime la douleur ou l’humiliation (et dans ce cas le jeu devient un jeu d’avantage BDSM), vous ferez attention de prendre soin du corps de l’autre, de ne pas le mettre dans l’inconfort, mais une fois qu’il ou elle est confortable, son corps vous est offert.
Par ailleurs, il peut être intéressant de verbaliser ce que vous aimez alors, d’exprimer votre plaisir avec les mots : j’aime sentir l’odeur de ton sexe quand je fais cela, j’aime tellement te voir dans cette position, j’aime sentir la texture de ta peau, j’aime la sensation de mon sexe qui se frotte sur ta cuisse…
En face de la posture 1, le partenaire adoptera obligatoirement la posture 2.
Posture 2 : Je suis passif.ve et l’autre prend plaisir
Je suis à l’écoute et obéissant.e. Grâce à moi, l’autre prend plaisir et je suis honoré d’être la source de son plaisir. Je prends plaisir à ne pas avoir à faire d’effort de créativité, de ne pas avoir à réfléchir, imaginer ou calculer, l’autre sait pour lui ce qui est bon pour lui et je m’amuse de le voir absorbé dans sa quête de plaisir.
J’accueille ses élans, j’en prends note. Je la.e contemple dans sa puissance, à savoir trouver son plaisir. Je me sens fier.e de par ma seule présence et disponibilité permettre ce plaisir.
Posture 3 : Je suis actif.ve et je cherche le plaisir de l’autre
Et même si je connais bien l’autre, je ne suis pas dans sa tête et son ressenti à cet instant précis, donc je vais suivre ses recommandations, ses conseils.
Je vais faire ce qu’iel me demande, tout ce qu’iel me demande, au rythme demandé, à la puissance demandée. Je suis fier.e de la confiance qu’iel me porte pour ainsi m’exprimer ses besoins et je me réjouis de pouvoir m’y appliquer.
Je prends plaisir à ne pas avoir à réfléchir, ou anticiper, je n’ai qu’à faire ce qu’on me demande et contempler la beauté du plaisir de l’autre, à admirer comme je peux être bon pour elle ou lui.
Posture 4 : Je suis passif.ve et je prends mon plaisir
L’autre est là disponible et enthousiaste pour me donner plaisir, je vais lui dire tout ce que je veux, tout ce qui me fait envie, je vais lui dire d’arrêter quand je ne veux plus, que j’ai une meilleure idée, quand j’ai besoin que ça ralentisse, que ça s’arrête aussi pour en profiter, je vais inciter à ajuster la force, le rythme et l’autre s’ajustera à chaque fois.
Je me sens puissant.e de sentir ce qui est bon pour moi, je savoure la surprise de sentir comme ce que je demande n’est parfois pas si plaisant, mais comment, en l’ajustant et en précisant la qualité de ce que je veux recevoir, l’autre est capable de me donner le plaisir que je mérite.
Je suis reconnaissant.e de la disponibilité et l’écoute de maon partenaire et je lui dis. Je lui dis quand je suis particulièrement heureux.se.
Qu’explorons-nous avec cet exercice ?
Après avoir exploré les quatre postures, il est intéressant de se poser pour soi et d’échanger avec l’autre sur les postures dans lesquelles on se sentait le plus à l’aise, celles qui apportaient le plus de plaisir. De temps en temps, nous avons des surprises ! On s’imagine prendre davantage d’aisance dans une posture alors qu’une autre est une révélation.
- Quelles caresses ont été magnifiées par tel ou tel état d’esprit ?
- Quelles caresses ou actes ont été découverts ?
- Avons-nous été surpris de sa capacité de plaisir ? De sa capacité à en donner ? De sa créativité ?
- Si une posture est moins aisée, mérite-t-elle d’être réexplorée ?
Dans un rapport normal, les postures évoluent, se mêlent, se nuancent, mais chacune de ces postures apparaissent naturellement. Les explorer en profondeur peut permettre de développer de l’aisance et de la fluidité dans les échanges.
Quelques recommendations préalables au jeu
Si vous voulez tenter ce jeu, voici quelques recommandations préalables.
Bien connaître les 4 postures avant de s’élancer dans le jeu, éventuellement cadrer en précisant comment mettre fin au jeu si une posture est trop inconfortable. Pour éventuellement y retourner plus tard.
Préciser pour les postures où l’autre décide, ce qu’on ne veut ou ne peut pas faire ou recevoir. Il n’est pas question que ce jeu soit l’occasion de subir ou de faire du non consenti (Ou alors c’est un autre jeu, qui s’appelle le CNC ou le useplay, c’est du BDSM et ça se cadre en amont).
Il n’est pas question d’en profiter pour obtenir ce que l’autre ne veut pas. Il n’est pas question de se faire mal.
Mon expérience
J’espère que cette perspective vous inspire. Moi, quand j’y joue, je suis surprise de voir la créativité qui apparaît. Je suis surprise de voir combien je peux explorer le corps de l’autre dans plus de lenteur ou de douceur, explorer les détails.
Aussi, j’ai pu prendre un plaisir fou à lécher une épaule pendant un temps démesuré ou percevoir combien j’adore qu’on me manipule les jambes en me les portant. Ce sont donc des gestes qui ne sont pas toujours génitaux, pas sexuels diront certains. Mais la sexualité commence où on le choisit et le plaisir peut se trouver dans l’inattendu !
J’aime aussi particulièrement dans les postures où l’autre décide, les postures 2 et 3 de ne pas avoir de responsabilité, de charge mentale, me laisser guider dans la passivité comme dans l’activité, mais ne pas réfléchir.
Je vous souhaite donc une bonne aventure si vous vous laissez tenter par ce jeu! Bonne explorations à vous toustes, surprenez vous, aimez vous et célébrez tous les possibles de plaisir!
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