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Sexe et handicap, retrouver du plaisir ?

Handicap et sexualité

Suite à une question d’un de mes lecteurs qui a malheureusement eu un accident dans sa vie, j’ai contactée Nathalie Giraud, une des mes amies sexothérapeute, pour réponde avec une démarche de professionnelle à sa recherche de plaisir.

En effet, le handicap est, dans notre société et bien malheureusement, un frein important à une sexualité épanouie (que ce soit physiquement pour la personne suivant son handicap ou vis à vis de son/sa potentiel(le) partenaire).

L’objectif de ce blog n’étant pas uniquement les tests de sextoys mais bien plus une zone d’expression et de liberté autours de la sexualité et des pratiques sexuelles en tout genre, c’est un sujet qui me touche et qui mérite que j’y attache quelques articles pour donner quelques retours d’expériences et informations.

La situation de mon lecteur et sa question est la suivante :

Merci de bien vouloir vous intéresser aux questions liées au sexe et au handicap.

Pour mon cas, suite à un accident de moto il y a 10 ans, j’ai eu les vertèbres D8 & D9 fracturées ce qui a entrainé une paraplégie spastique. J’ai conservé la sensibilité superficiel du nombril aux pieds (je ressens très bien le touché ; mais pas la douleur, le chaud et le froid) j’ai conservé également la capacité de ressentir et à évacuer selles et urines naturellement. Par contre, je n’arrive pas contracter mes sphincters.

Je n’ai pratiquement plus d’érections et je n’arrive plus à éjaculer, le viagra est très efficace (mais très cher). Les dernières fois où j’ai fait l’amour, je recommençais à ressentir de très bonnes sensations malheureusement pour moi on s’est séparé quelques mois après l’accident. Je n’ai pas refait ma vie depuis.

Depuis deux ans à peu près, ma libido est revenue et j’ai de très forte envie de faire l’amour. C’est une très forte tension que je n’arrive pas à évacuer c’est pourquoi je recherche un moyen pour avoir un orgasme (même léger je ne recherche pas l’orgasme XXL).

Je suis tombé par hasard sur un article qui parlait des Aneros puis sur votre site. Je voulais savoir par rapport à mon état s’il y avait un risque à utiliser ce masseur prostatique (même si j’ai une appréhension).

Merci encore.

Nathalie Giraud, Sexothérapeute, travaille assez souvent pour des associations sur ces questions. Je profite de ce petit article pour décrire un peu plus sa philosophie. Plutôt que d’essayer de décrire son excellent travail, je préfère la citer. Elle écrit sur son blog :

Parfois, il convient de remettre le sexe à sa place. Un jour un homme m’a demandé quel sextoy offrir à sa femme, je lui ai répondu qu’il valait mieux lui acheter un rose.” Une technique simple qu’elle a baptisé le “back to basics“,… Au delà de l’objet sexuel, il y a toujours une intention. Il faut aussi changer les mentalités. “Après m’être employée à démystifier le sextoy, je voudrais maintenant amener le Tantra dans la chambre des gens.” Mais la France est-elle prête pour le Tantra? Pour l’épanouissement sexuel ? “

L’être commence à prendre le pas sur le paraître. On sent une certaine recherche d’équilibre et de sens. Les hommes notamment sont beaucoup plus ouverts sur leur sexualité qu’avant. De leur côté, les femmes se rendent compte que l’état d’attente qui les caractérise parfois n’est pas une solution viable. On ne peut que s’en réjouir, car le terrain d’entente exige cet effort, cette prise de conscience du changement. Petit à petit, on y arrive!“. Enfin, un peu de bonnes nouvelles dans ce monde de déprime!

Réponse de la sexothérapeute à la question

Merci pour cette question liée au sexe et au handicap. Elle est à la fois universelle – handicap ou pas – pour ce qui est de la libido ou énergie sexuelle, pulsion de vie et d’envie et particulière car vous avez un ressenti et contrôle qui est limité.

1. L’énergie est sans limite, elle n’a pas de barrière. Dans le meilleur des cas, elle circule librement même au delà du corps physique. En revanche, elle peut se bloquer, “stagner” à différents endroits du corps, souvent par manque de sexualité satisfaisante, de respiration et de mouvements, ce qui provoque tension et frustration.

Un souffle plus ample, profond, de l’abdomen peut aider à faire passer les noeuds. Prendre un rendez vous pour un massage est aussi un bon moyen pour se libérer des tensions.

2. L’orgasme masculin peut être dissociée de l’érection et de l’éjaculation, spécialement dans la
jouissance prostatique.

3. L’Aneros est tout à fait recommandé dans votre cas même avec le contrôle des sphincters limité. Ce dispositif pour stimuler la prostate reste en place tout seul, sans l’aide des mains. Il permet aussi de masser le point d’accupressure entre l’anus et les testicules.

En revanche, je vous conseille d’utiliser deux anneaux péniens vibrants en même temps que l’Aneros : le 1er ajusté sur la verge pour la stimuler et le 2ème placé sur l’Aneros contre le sacrum pour accentuer les sensations. Vous pouvez aussi utiliser un petit stimulateur tel le R80 pour le poser le plus près de l’anus de façon à ce que les vibration se propagent le long du sextoy vers la prostate.

Si vous aviez l’habitude d’une sexualité anale avant votre accident, vous pouvez utiliser l’Aneros Vice qui intègre une capsule vibrante mais dont le diamètre est beaucoup plus large par rapport au MGX ou au Helix.

Comme vous avez aussi indiqué que vous avez conservé une sensibilité superficielle, la pratique de la masturbation pour rester connecté à votre sexe et à ses sensations me semble être une voie à explorer afin de développer le maximum de ressentis pour vous préparer à une prochaine rencontre amoureuse.

Pour varier les sensations, vous pouvez tout à fait utiliser un sextoy adapté à cet usage tel le Fleshlight. De plus associé à l’Aneros, il amplifie le plaisir.

Dans votre cas, il n’y a pas de danger à utiliser un stimulateur prostatique. L’Aneros est le seul dispositif patenté médical qui a fait l’objet d’étude clinique pour soigner les hommes présentant des symptômes du bas appareil urinaire, tel l’hypertrophie bénigne de la prostate ou hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) – plus communément appelé adénome prostatique – ou encore la prostatite chronique ou syndrome douloureux pelvien chronique (SDPC).

Patience, persévérance, douceur, respiration, intériorisation à l’écoute de vos micros sensations sont les meilleurs atouts pour apprivoiser ce dispositif.

Nathalie Giraud, Sexothérapeute

Mes chers lecteurs et lectrices, que vous soyez handicapé ou non, j’attends avec impatience vos commentaires ou retour d’expérience. Ce blog étant là pour partager des expériences, n’hésitez pas à me contacter pour poser des questions ou pour m’écrire des retours d’expériences que je publierais bien volontiers pour l’information du plus grand nombre.

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