J’y suis allée parce que je la trouve belle. J’y suis allée parce que j’avais envie d’une aventure avec elle. J’y suis allée par désir pour elle.
Mon expérience me dit que si c’est le désir qui m’oriente, c’est juste.
Le tantra me l’a confirmé.
Elle aurait fait un stage de broderie ou de ski de fond j’y serais allée.
Le stage de Néo Tantra
Elle fait un stage de néo-tantra, et c’est tant mieux. Plusieurs de mes aimés me disaient de faire un tour du côté tantrique. J’avais soigneusement évité. En me racontant que je risquais de m’ennuyer, que le tantra c’était trop doux, trop subtile pour moi. Je cherche la puissance. Finalement je n’ai pas été déçue.
Elle propose ce qu’elle appelle du néo tantra, des pratiques issues des techniques de développement personnel et inspirées librement du tantra traditionnel afin d’aller vers des ressentis d’extases existentielles. Soit: elle propose des expériences humaines qui nous amènent à développer une philosophie de vie où l’extase se trouve en soi, en l’autre en tout et en rien, de sentir la joie, la vie et l’amour qui pulse partout.
C’est célébrer la vie, honorer nos corps, contempler ce qui est.
Percevoir les connexions humaines, comme nous faisons parti d’un tout, sentir l’énergie en expansion ou condensation, l’universel, l’univers, peut-être même le divin…
Oui cela ressemble à un truc complètement perché. Ça l’est. Mais en même temps tellement ancré dans la chair et dans la matière que ça prends sens et effets.
Le stage Mort et Renaissance d’Élodie Fournioux
J’ai choisi de vous raconter mon expérience. Je ne tiens pas à vous détailler les pratiques, les “structures”. D’une part car je ne pourrais transmettre toute la richesse des différentes expériences sur ce stage de 4 jours. D’autre part parce que je ne veux pas dévoiler trop de surprises, susciter des attentes.
Je vais vous en parler sous l’angle de mes sensations, de mes émotions. S’en est la quintessence.
Ce sont des bribes, des morceaux choisis.
Je tiens à remercier Élody Fournioux pour ce qu’elle apporte au monde au travers de ce stage et au groupe de participants grâce à son accueil sensible et humain.
Ce stage, le numéro 3, dont j’ai choisi de vous parler, arrive après un processus de deux premiers stages, qui prépare les participant.e.s dans leur capacité de connexion, de consentement, de responsabilité de soi, de perception de ses besoins et limites, de ses libertés en matière de nudité et de sensualité. Nous sommes tous 100% responsables dans notre manière d’accueillir ou de refuser les propositions, les contacts, les échanges…
Ce stage ci porte comme titre “mort et renaissance”.
C’est une promesse de puissance, de transmutation, de lâcher des peurs pour sourire à des possibles.
Les possibles, la vie, l’amour.
L’amour qui est là, en nous, autours de nous, en tout. Il n’est pas question de comprendre, ou de croire. Juste de sentir.
Morceaux choisis du Stage
Consentement
Au sein d’une pratique, je suis invitée à poser une main sur son sexe. Il s’agit de connecter son corps et de l’honorer aussi. Elle est habillée. Moi aussi. Nous sommes debout.
Je suis responsable de la manière dont je vais poser ma main. Elle est responsable de réajuster, refuser ou accepter mon toucher. La musique est intense, profonde. Quelque part en moi ça rit, je me dis que c’est exagéré, autant d’intensité dans la musique, autant d’émotions dans un geste qui pour une libertine comme moi est d’une simplicité usuelle. Une part est à l’inverse très émue.
Cette femme est comme une soeur. Je me soucie de sa vulnérabilité. Je crois voir une humidité dans son oeil, et elle m’évoque mes propres pleurs. Je ne veux pas la brusquer, je ne veux pas lui faire de mal je ne veux pas qu’on me fasse du mal à cet endroit. Je me demande comment approcher ma main.
Trop lentement? Ça serait un supplice. Trop rapidement cela serait intrusif. Elle ne me quitte pas des yeux. Et j’éprouve ma capacité à prendre soin du geste. J’éprouve ce que cela fait en moi de me souvenir qu’elle est responsable de l’accueil qu’elle fait à ma main.
Je contemple cette attitude rieuse et moqueuse comme l’autre attitude sérieuse. Je profite pleinement de la complexité de mon émotion. Je sens que je peux choisir. De me sentir enfant qui touche avec innocence, pureté. Je peux choisir d’être femme sensible qui porte en moi la douceur, la puissance, la vulnérabilité. Je peux m’y connecter, je peux m’en libérer.
Je constate que pour moi il est plus simple d’être touchée que de toucher. Ce n’est pas si facile d’être responsable. Il est plus simple de fuir la responsabilité dans la passivité. Alors quand je suis touchée, quand j’accepte, suis je vraiment à l’écoute? Suis je dans l’accueil ou dans le déni, la dissociation ? Quel sens donner au fait que je peux tant m’émouvoir, tant me faire prudente, dans ce geste de poser une main sur un sexe habillé? Je pose ma main, simplement.
La musique continue d’habiller le silence et de remplir le vide de mouvement. L’émotion est pleine. Je retire ma main. Nos deux mains se joignent dans un salut, dans un geste de prière et remerciement. C’était bien une expérience, plus dense que je ne le pensais. Et je suis heureuse de me sentir plus sensible que je ne le croyais.
Méditations
Rendez vous à 8h08. Pour une couche tard comme moi c’est un peu raide. Je me dis que la méditation sera une opportunité de terminer ma nuit. Je suis là très volontier.
Il y a des méditations actives. C’est une méditation active, ah. Je ne vais pas terminer ma nuit. Elle nous invite à nous tenir debout, à écarter nos jambes un peu plus large que le bassin. A lever les bras vers le ciel. Nous aurons des masques sur les yeux pour être encouragés vers notre intériorité.
Il s’agit de respirer. En sautant, en centrant notre attention sur l’énergie au niveau de notre périnée. Nous sommes invités à lâcher des sons qui viennent du ventre. Sauter, retomber, souffler sonorement. Sauter encore retomber. Rythmiquement. Les sons de nos ventres vivants rythment, musicalité organique, corporelle. Les bruits des talons qui percutent le parquet. L’air qui s’alourdit de chaleurs.
Cela dure longtemps, nos corps sont éprouvés. Comme pour toutes les pratiques je peux être “dans la tenue qui est juste pour moi.” Je me déshabille progressivement. Il fait si chaud. Cela dure longtemps. Je suis quasi nue. A posteriori j’imagine tous ces corps agités de souffles bondissants. Sur le moment je ne suis que dans le mien. C’est dur, je sens mes muscles, ceux de mes épaules, de mes cuisses, les mollets. Tenir. C’est un challenge. C’est vouloir goûter l’expérience. Je brûle. Je m’enivre aussi. L’esprit finit par lâcher, l’énergie doit aller vers le corps, le mental ‘est plus alimenté. Et c’est bon.
Finalement le corps s’habitue et l’exercice pourrait durer des heures. J’ai la gorge sèche de respirer à grands poumons. J’ai la tête qui tourne. Légère ivresse. Je sens les lèvres de mon sexe s’ouvrir. Je contracte mon périnée. Je sens l’énergie qui me chauffe le ventre. Je sens comme il est puissant d’avoir un corps et comme c’est jouissif. J’ai chaud. Je suis presque nue. J’entends les talons frapper le parquet, c’est comme de la joie qui frappe aux portes de nos corps.
Je me sens heureuse de faire partie de cette humanité heureuse, sensible et orgastique.
La naissance
Les structures des heures précédentes nous ont tenus en état solennel. L’heure est à la dignité. Aussi sérieux que peut être la mort. Puis l’heure est à la renaissance.
Elle nous invite à nous mettre en “tenue de nouveaux nés”, alors que la nudité n’avait jamais été clairement conviée auparavant. Tous se dévêtent toujours autant drapé de notre sérieux.
Sans vouloir décrire le processus, j’ai envie de vous évoquer la sensation inédite que je vis là en groupe. Je suis au milieu de chaires nues. Je suis écrasée, etrouffée. Ces corps évoquent le ventre maternel, les difficultés musculaires le travail. L’étouffement, le chemin, la rage est la proposition de naître.
Pendant plusieurs heures, chacun de nous renaît, s’arrachant à la fusion noire des corps, pour en jaillir nus, dans la lumière et la victoire de l’accomplissement. Ça a été une vraie épreuve pour moi. Elle avait prévenu, à chaque instant du stage il est question de choisir entre vivre intensément l’émotion ou de savoir s’en distancer, comme il nous convient.
J’aime plonger. J’ai plongé dans l’expérience avec légèreté et curiosité. J’ai été confrontée rapidement aux angoisses de morts, d’écrasements. J’ai lutté avec rage de peur, progressivement muée en rage de vivre et cette mutation heureuse m’a déclenché des spasmes énergétiques. J’ai comme convulsé au milieu de ses corps d’un plaisir de vivre, d’être vivante intensément et de le vouloir.
Peu de semaines avant, je vivais des grandes tempêtes émotionnelles. De celles qui me font avoir des idées noires, de celles qui disent que peut être je n’ai plus vraiment envie de vivre. Cette expérience a été pour moi une reconnexion à mon élan vital, à mon désir d’être en vie, d’être envie. Une véritable renaissance. J’ai beaucoup de grattitude pour Élody, Sylvia et Sébastien, et pour le groupe qui m’ont accompagnée autant dans l’angoisse que dans la jouissance à vivre. 1000 mercis.
Le massage
Nous sommes nus, par 3 sur des matelas. Massage de tout le corps, avec tout nos corps. 1 massé, deux masseur.euses.
Là aussi l’idée est d’honorer nos corps, nos organismes vivants, sensibles, affectés. L’idée est de donner de la valeur à la vie qui anime chaque cellule de ce corps, simplement en étant dans la rencontre des peaux, des muscles, des os, des poids.
Propositions d’envelopper, de définir. Propositions d’effleurer. Propositions de présence rythmée ou d’extrême lenteur. Propositions de glisser sur ce corps nu, d’offrir notre poids de masseur.euse à la personne massée. Il y a de la douceur dans nos mains, il y a de l’amour dans nos corps. C’est simple et en même temps intense.
L’énergie est là. Les gestes sont improvisés, ne suivent pas d’autres protocoles que celui de se laisser sentir appelé. Une épaule qui appelle, une rotule, un ventre, une aine. Élody nous dit, si il y a une érection c’est ok, si il n’y en a pas, c’est ok aussi. Le but n’est pas là.
La seule attente est celle d’être présent à l’acte qui se déroule. Au toucher qui se déploie. Je me sens corps aimé. Je me sens corps aimant. Tant en étant touchée qu’en touchant. Les corps touchants sont touchés. Les coeurs se touchent.
Je donne sans compter. Je mesure la beauté de l’instant. Je savoure la confiance mutuelle, l’accordage de trois corps dans une danse de vie. C’est beau. C’est tantrique.
La vague
Je suis avec une femme. Nous respirons. Progressivement nous nous étions saluées, approchées, nous avons synchronisés nos souffles, nos tonus.
Nous nous sommes tellement approchées que je suis assise sur elle, enlacées nous nous tenons chacune dans les bras l’une de l’autre. Une main sur nos thorax, au coeur, l’autre mains sur le sacrum, énergie sexuelle.
On nous a expliqué comment visualiser dans nos souffles l’énergie qui circulerait de son sexe au mien, de mon coeur au sien. Ça ferait comme une boucle. Un circuit. Elle me donne, j’accueille. Je lui rend, elle reçoit. Cela monte de mon sexe à son coeur, cela redescend de son coeur à son sexe. Circuit fermé pour ouvrir le coeur et l’énergie sexuelle. Circuit en même temps porté par la terre et relié au ciel. Intimité intense et en même temps connexion à l’univers. Nous sommes un dans un tout.
Au début je me concentrait sur le sens, la synchronisation. Puis le mental à lâché, le corps a pris le relais. J’ai plongé dans ses yeux en même temps que je plongeais en moi. J’étais à la fois en conscience et en même temps en ivresse. Son corps s’est agité de sursauts énergétiques. Le miens a chauffé intensément. Quelques instants perdu dans le temps. Qu’elle était belle, comme je me sentais puissante et comme c’était bon. Cela aurait pu durer des heures, comme un instant. Des heures comme des instants qui font sentir que peut-être que le temps n’est qu’une illusion.
Ma découverte du Tantra
J’ai découvert le néo tantra. Et pourtant j’ai le sentiment d’en avoir fait toute ma vie. C’est une évidence en même temps que pure merveille de génie.
J’applaudis les sagesses humaines, leurs incarnations présentes. Je suis bouleversée de grattitude pour ces êtres vivants qui m’ont accompagnée, pour Élody qui nous offre ce voyage en nous (m’aime).
Élody, sincèrement je t’aime.
Merci.
Merci la vie.
Merci Moi.
Merci le tantra!
Crédit photos : Depositphotos
❤️ Soutenez NouveauxPlaisirs.fr ❤️
NouveauxPlaisirs.fr est un média unique dans son positionnement et contenu sur la sexualité ludique et totalement indépendant de ses partenaires. Pour le rester, nous ne mettons en place ni commission, ni pub, ni aucune autre source de financement.
Si vous aimez le contenu que nous publions et notre combat pour plus de connaissances sur tous les aspects de la sexualité, soutenez nous en donnant une somme une fois ou tous les mois sur Tipeee.
Le site est complètement non commercial (et veut le rester) mais coûte de l’argent chaque mois à Adam pour l’hébergement, certains outils informatiques, des sextoys ou des accessoires rares qui ne sont pas chez les partenaires, et bien sûr, l’immense temps passé à créer, à maintenir le site et la communauté.
Pour vous donner un ordre d’idée, en moyenne pour chaque article, c’est environ 6 à 8 heures de travail suivant la taille de l’article et les recherches nécessaires (certains ont demandé des dizaines d’heures comme ceux sur la science de l’orgasme), il y a ce jour 1100 articles. J’estime avoir passé approximativement 10.000 heures de travail rien que sur le contenu, l’écriture des livres et le soutien à la communauté.
Je propose un soutien financier en libre conscience. Pour déterminer pour combien vous souhaitez soutenir ma démarche, je vous invite à réfléchir sur ces différentes questions :
- Est-ce que les articles de NouveauxPlaisirs répondent à mes besoins d’épanouissement ? Quel est le degré de satisfaction que j’en retire ?
- Combien de temps Adam a dédié à ce site, aux articles, à la communauté et quels ont été ses frais associés ?
- Dans un monde idéal, quel est le montant que je trouverais le plus juste pour soutenir le travail d’Adam ?
- Qu’est-ce que ça me coûterait comme effort de payer ce montant ? Par rapport à mes moyens, quel est le montant qui me semble juste sans me mettre en difficulté ?
- Est-ce que j’ai la possibilité et l’envie de payer un peu plus pour participer d’une manière ou d’une autre aux autres projets d’Adam ?
Mille mercis à vous d’avoir lu ce paragraphe.