Voici le témoignage fort intéressant d’une lectrice sur sa difficulté, sa démarche et sa réussite pour atteindre l’orgasme vaginal. En effet, beaucoup de femme ont du mal à atteindre ce type d’orgasme. Je vous encourage donc à lire ce témoignage qui décrit très bien le type de cheminement que l’on peut réaliser pour découvrir ces orgasmes.
Jeune déjà, je m’adonnais aux plaisirs solitaires et à la découverte de mon corps, ces moments d’intimité avec moi-même prenant très vite une part importante dans ma vie. Mon premier orgasme clitoridien me parcourut à l’âge de neuf ans et ma virginité fut offerte à un garçon de mon quartier quatre ans plus tard. J’ai toujours été émerveillée par ce que cette enveloppe charnelle avait à offrir comme sensations et j’en suis rapidement devenue accro. Jeux en solo, en duo ou même en groupe, toutes les occasions étaient bonnes pour plonger encore et encore dans le monde de la luxure. Mais voilà qu’un délice se refusait à moi malgré les multiples tentatives pour y parvenir: l’orgasme vaginal.
Je savais qu’il ne s’agissait pas d’un mythe puisque des femmes atteignaient facilement cette forme de jouissance, certaines depuis leurs vingts ans déjà, tandis que d’autres le découvraient à la quarantaine grâce à un épanouissement sexuel et personnel. Il ne restait donc que les personnes comme moi, en recherche perpétuellement vaine de ce Saint Graal des plaisirs. Les sites et les articles à ce sujet étaient légion. Tous recensaient les mêmes comportements à adopter afin de faire partie des élues: détente maximale, confiance en soi, curiosité pour la découverte de son corps, patience, deux ou trois positions capables d’augmenter les chances de réussite, amour-propre, etc.
En théorie, je possédais tout ce qu’il me fallait. Les lacunes se trouvaient plutôt au niveau de la pratique. En effet, à chaque tentative pleine de conviction (aller ce soir c’est la bonne !) entreprise à l’aide d’un sex toy, une impression gênante et presque douloureuse m’empêchait de continuer: une envie d’uriner qui prenait le pas sur mon plaisir, me forçant à chaque fois à cesser toutes pénétrations avec mon gode de l’époque, un vibro basic en silicone avec commandes à l’extrémité. J’avais beau aller vider ma vessie auparavant, cette sensation me déconcentrait totalement et j’abandonnais au bout de quelques minutes, désappointée et fortement contrariée.
Il est exactement comme celui-ci sans la partie rabbit mais je n’arrive pas à le trouver en image ni à savoir son nom.
Des années plus tard, à l’âge de 24 ans, je rencontrai un amant aux coups de reins fabuleux et aux fantasmes semblables aux miens. Il connaissait aussi bien le corps de la femme qu’il maîtrisait le sien. A chacun de nos ébats, lors du coït lui-même, on sentait tous les deux que l’orgasme tant attendu approchait de mon côté. J’aurais pu être le genre de nana à crier “Ho oui je viens! Je viens! “. Chaque coup de queue me laissait croire qu’il n’y avait rien de plus bon, jusqu’au suivant qui raflait tout et ainsi de suite. Mais rien n’y faisait, le feu d’artifice final ne m’explosait jamais au visage et je commençais sérieusement à me dire que ce plaisir-là m’étais interdit.
Persuadé du contraire pour sa part, il m’offrit de magnifiques boules de geishas qu’il me demanda de porter régulièrement afin de muscler mon périnée, ce que je fis. Durant plusieurs semaines, je les portais parfois pendant des heures, au travail ou ailleurs. En parallèle, je pratiquais les exercices de Kegel (http://fr.wikihow.com/faire-les-exercices-de-Kegel) plusieurs fois dans une journée. Que ce soit devant la télé, au restaurant, en voiture ou au bureau, l’avantage c’est qu’on peut les pratiquer partout.
Mon partenaire m’annonça que ma nouvelle musculature interne se faisait ressentir autour de sa queue et de ses doigts. Mais malgré mes efforts, je ne sentais pas de changements particuliers au niveau des sensations. L’espoir des premières semaines qui suivirent son cadeau s’estompa petit à petit, puisque visiblement rien ne s’améliorait vraiment côté orgasme. Il avait beau m’explorer longuement avec son corps, je restais inlassablement bloquée au même stade.
Mon amant me laissa alors l’un de ses vibromasseurs à disposition, un sex toy destiné à la stimulation du point G ou de la prostate. N’étant pas très godes et qui plus est fort déçue par le précédent, j’acceptai le présent sans plus de conviction et le déposai dans ma boîte à jouets. Plusieurs jours passèrent sans que je ne prenne le temps pour une séance d’onanisme, complètement découragée par ces échecs.
je ne sais pas son nom exact
Je discutai par hasard de mon état avec une ancienne amie, qui, contrairement à moi, parvenait à se faire jouir en une petite dizaine de minutes. Lui demandant avec intérêt comment elle réussissait à atteindre l’orgasme que je convoitais tant, j’appris qu’à ses débuts elle pouvait passer des heures chaque soir à se pénétrer avec un gode point G, pour se muscler d’une part, et afin de surmonter cette sensation désagréable qu’est l’envie d’uriner.
Je compris donc qu’il était impératif de s’adonner régulièrement à cet exercice et surtout ne pas lâcher l’affaire, quitte à se pisser dessus. Je m’organisai alors pour créer un rituel qui serait instauré pour chacune de mes tentatives, technique que j’utilisais à l’époque pour réviser avant un quelconque examen. Le rituel est un préparation mentale à la pratique, c’est de l’auto-conditionnement, un moyen de préparer, formater son cerveau à l’événement qui suivra. La séance commençait alors toujours de la même manière. Arrivée dans ma chambre, je dépliais le canapé-lit parfois utilisé par des amis le week-end. J’y étendais deux linges que je superposais avant de m’allonger dessus. A mes côtés, mon smartphone, mon pot de lubrifiant et le fameux sex toy. Je choisissais alors toujours le même genre musical (l’aggrotech me fait littéralement décoller) avant de débuter les hostilités.
Une fois confortablement installée avec tout le matériel nécessaire, je lubrifiais l’embout de mon jouet pour l’insérer dans mon vagin sans plus de cérémonie. Les premiers va-et-vient me procuraient instantanément des frissons. Les suivants me coupaient complètement le souffle. A la seconde phase, l’envie de pisser apparaissait et c’était en général à ce moment-là que je cessais mes assauts. Convaincue cette fois-ci qu’il me fallait dépasser cette impression, je continuais de plus belle à me limer l’entrejambe, en appui sur un coude. Je hurlais de toute mes forces, bien décidée à exprimer toutes mes émotions, n’ayant jamais ressenti aucune honte à donner de la voix. A la phase suivante, je commençais à éjaculer sur les linges. Je ne savais pas vraiment s’il s’agissait d’urine ou de cyprine et combien j’en avais en réserve, mais je m’offrais pour la première fois le plaisir de me laisser aller s’en trop y penser. Je réussis alors à dépasser cette troisième phase pour découvrir une sorte de confusion au niveau musculaire. Mon vagin se contractait puis se relâchait complètement. Je passais par une impossibilité à faire des va-et-vient avec le gode tellement j’étais étroite, à la possibilité de pouvoir quasiment me fister avec ma main. J’analysais avec curiosité ce qu’il m’arrivait, jusqu’à ce que tout se relâche subitement, mon sexe devenant finalement insensible à toutes pénétrations. Un état que je ne connaissais pas encore et qui m’intriguais énormément. Le scénario se répéta plusieurs soirs de suite.
Après deux ou trois semaines, une phase vint se loger entre deux autres. Il y avait à présent les frissons et le souffle coupé, l’envie d’uriner, l’éjaculation, et tout nouvellement une phase d’extrême plaisir (sans déclic ou feu d’artifice final avec spasme comme un orgasme clitoridien) avant la phase de relâchement totale.
Jours et semaines s’enchaînèrent et plus je reproduisais ce rituel plus la quatrième phase se voulait intense. Je finissais par hurler comme jamais à ce moment-là, inondant mon lit et les linges étalés par-dessus. Pensant que l’orgasme ressemblait à quelque chose de plus concret, avec des contractions incontrôlables, je ne réalisai pas tout de suite que je vivais en fait des minis orgasmes à chaque fois. Je l’appris quelques temps plus tard en en parlant à une femme qui m’expliqua que le relâchement étais la suite logique de mes contractions, et donc de l’orgasme. Je reçus cette nouvelle avec une immense déception. Elle me confia qu’elle aussi avait vécu ces mêmes phases et ces orgasmes insignifiants au début, me certifiant que cela s’amplifierait avec de la pratique. L’unique phrase qui passait en boucle dans ma tête ce résuma malgré tout à: “Ce n’était donc que ça?”. Je restai bloquée quelques temps sur cette déconvenue. J’étais contrariée pour une autre raison également. J’avais espéré de toute mon âme que la découverte de cet orgasme calmerait mes ardeurs et les envies parfois atroces qui me prenaient en tant que nymphomane. J’avais naïvement imaginé que cette jouissance ultime me guérirait de mes maux, pensant que ma recherche constante du plaisir me possédait parce que je n’avais encore jamais réussi à avoir d’orgasme vaginal, et qu’une fois ce dernier obtenu, mon corps me laisserait en paix. Bien évidemment, il n’en fut rien.
D’après mes souvenirs, je réussis à jouir pour la première fois autour de la queue de mon amant entre deux à quatre mois après mes premières séances d’onanisme avec son jouet. La position joua un rôle important dans l’affaire, puisqu’il nous fallut plusieurs tentatives pour y arriver autrement. Je me trouvais donc assise au bord du lit (matelas à 50cm du sol) ou du canapé avec monsieur à genoux en face de moi, à me prendre comme un chien. Cette position me faisait jouir à tous les coups, dans un état d’abandon total, poussant des cris sauvages très différents de tous les autres.
A l’heure actuelle, c’est à dire un an plus tard, je parviens à jouir grâce à quelques rares hommes aux coups de reins secs et profonds accompagnée d’une endurance suffisante pour me laisser le temps de venir. Concernant mes moments de masturbation seule, la phase de plaisir extrême se fait à chaque fois plus forte et je gicle en tellement grande quantité que je suis souvent obligée de me faire plaisir au-dessus de la baignoire.
En conclusion et selon ma propre expérience, je dirais qu’effectivement il ne m’aurait pas été possible de jouir si je ne connaissais pas mon corps ou du moins sans envie de le connaître. Il est également primordial de se muscler le périnée, puisque je suis convaincue que c’est cela qui me manquait pour parvenir à un orgasme vaginal. Enfin, la pratique seule rend la réussite envisageable, que ce soit en solo ou à deux. Il faut par tous les moyens surmonter l’envie d’uriner, quitte à se faire dessus dans une baignoire ou ailleurs, pour apprendre à maîtriser son corps et cet état. Les sensations augmenteront à chaque tentatives et il sera toujours plus simple d’y arriver.
Merci de ce témoignage. Le plaisir féminin semble si varié, si différent d’une femme à l’autre que faire des généralités est bien périlleux. D’où l’intérêt de la multiplicité des témoignages. D’après mon expérience, il n’y a pas, pour moi, de différence catégorique entre orgasme dit clitoridien et orgasme dit vaginal. Je fait plutôt le différence entre un orgasme de surface et un orgasme complet (avec fortes contractions vaginales). Le clitoris me semble toujours être de la partie, et je peux avoir un orgasme complet avec seulement la stimulation du clitoris. Ce que l’on sait de l’anatomie du clitoris depuis peu va dans le sens de mon ressenti : c’est le clitoris qui est stimulé dans la pénétration, ce qu’on appelle le point G étant d’ailleurs un partie du clitoris.
Témoignage fort intéressant, même si je m’interroge au sujet de la vrai détente psychologique. Est-ce qu’elle peut-être là et donc favoriser l’appartition de l’orgasme tant recherché, quand l’absence de cet orgasme est déjà vécu comme une frustration et l’atteindre devient une fin en soit ?
@marionFavry je suis bien d’accord avec toi faire des généralités sur le vivant en général et sur le sexe en particulier me semble d une derisoire et de deux même un peu dangereux
@guillaume pour ce qui est de la détente psy, d’après mon vécu, c’est en fait l’élément essentiel comme @LaPornographe j’ai longtemps cherché The Orgasme je lisais tout ce que je pouvais à ce sujet, je cherchais à remplir ce vide, cet appétit intérieur et en même temps à laisser sortir “un truc” un hurlement intérieur pourtant au niveau vocal je n’avais pas vraiment de soucis – pardon à tout mes voisin.e.s – mais il me manquait un point et comme elle c’est par hasard un jour en show que j ai capté qu’en fait des orgasmes j en avais dejà eu des caisses mais c etaient les miens et pas ceux d’un.e sexologue les symptomes etaient tout simples jambes en compotes, vide et pleine en meme temps mais l appetit ne lachait pas
Et puis mon metier de camgirl m a aidé orgasme apres orgasme j’ai laché ma quete, quelque chose en moi c’est appaisé maintenant meme si parfois je suis en “manque” le silence etla douceur de vivre prennent plus de place ce que je cherchais etait juste de la fusion etre plus etre tout ETRE en somme j’ai appris à ressentir ca au quotidien, à appaiser ma peur / soif de vie età me la donner moi même plus simplement
Je sais c’est un peu mystique mais bien souvent sexe et mysticisme ne sont jamais tres loin l un de l autre un monsieur très interessant à lire la dessus c’est le travail de Willhem Reich si ca vous interesse.
Apres lire c’est bien vivre c’est quand même mieux
Un dernier point sur l importance de l’etat interieur et du psy (meme pour les hommes) j ai une amie qui arrive facilement à l’orgasme vaginal toute seule mais qui par contre en est totalement incapable avec un homme et ceux quelle que soit la vigueur de son coup de rein – la simple presence d’un homme la bloque. On a longtemps crus que c’etait lié aux males mais apres une experience avec une femelle humaine 🙂 la même chose c’est produite. Elle a compris que c’etait juste une absence complete de confiance dans le genre humain sont soucis qui l’empeche simplement d’être elle même …
Merci @LaPornographe pour ce témoignage