Après avoir discuté avec et rencontré de multiples personnes et de couples polyamoureux ou/et libertins, je suis persuadé que certaines personnes ne sont simplement pas construites pour remettre en question les dogmes et règles de notre société, d’autres oui.
Cela vient de l’éducation, de la personnalité, de son cheminement, de sa confiance en soi et de son envie de liberté par rapport à la contrainte commune. Il est si facile de ne pas remettre en question les normes, c’est confortable, on se fond dans la masse. Ce n’est pas mon cas.
Mon cheminement sur le Polyamour
Mon cheminement personnel m’a clairement amené à me questionner sur la question du libertinage et sur le polyamour (qui sont deux choses totalement différentes d’ailleurs, le reste de l’article concerne le polyamour, pas le libertinage). Pourquoi ne peut-on pas profiter de la vie en donnant tout autour de soi ? Pourquoi est-ce si difficile de faire avancer sa moitié s’il/elle n’est pas dans le même mode de pensée et de cheminement ? Comment la jalousie née et détruit le potentiel épanouissement d’un couple ? Pourquoi notre société est-elle centrée sur le couple et uniquement le couple ? et ainsi de suite…
J’avoue être exaspéré par la morale judéo-chrétienne ou Islamique de notre société qui enferme les gens dans des carcans poussiéreux, et qui ne tient que par des contrats (de mariage), des promesses d’exclusivité, de la soumission à des règles pour le moins réductrice du potentiel d’épanouissement de chacun. N’oublions pas que les religions par exemple ne sont principalement que des moyens de contrôler les peuples en les enfermant dans des valeurs (certes en général pas trop mauvaises) et des rites.
Du coup, j’ai commencé à lire quelques livres à ce sujet, et voici un livre intéressant qui a croisé mon chemin : “Vertus du Polyamour” d’Yves Alexandre Thalmann aux éditions Jouvence.
Les Vertus du polyamour
Ce livre aborde l’ensemble des sujets liés au polyamour, que ce soit pourquoi notre société considère uniquement le couple, la moralité, les raisons du polyamour, les critiques les plus courantes et les réponses de l’auteur, et bien évidemment la jalousie. Je dirais que pour toutes les personnes un peu ouvertes d’esprit, ce livre apporte une vision rafraichie du couple et de l’amour qui est assez en phase avec mes inspirations du moment même si elles ne sont pas faciles à concrétiser.
La première partie donne une analyse que je trouve pertinente sur les raisons de la mise en couple, que ce soit biologique (la reproduction de l’espèce, l’attachement temporaire grâce aux hormones, l’instinct de survie de la mère pendant la grossesse…) ou sociétale avec le conditionnement provenant de la jalousie et de la volonté de possession des hommes. Et oui, pourquoi, dans certains pays, les femmes qui trompent leur mari sont lapidées, rasées, trainées dans la boue ou bannies alors que les hommes peuvent faire ce qu’ils veulent sans risquer de graves conséquences ? Pourquoi dans certaines religions, la polygamie est autorisée pour l’homme, mais pas pour la femme ?
De manière tout à fait pertinente, l’auteur écrit :
« […] le prix à payer pour ce rêve d’amour exclusif est bien plus élevé que quelques sarcasmes après une soirée bien arrosée. En effet, la monogamie porte en elle-même des germes autrement plus terrifiants, dont la prostitution, l’adultère et la violence. »
La seconde partie traite de l’explication du polyamour. Là encore, l’approche est claire et didactique. L’auteur écrit, par exemple, à propos du mode de fonctionnement du couple polyamoureux :
« Cette recherche de respect amène les polyamoureux à une franchise dans la communication qui fait souvent défaut aux amoureux traditionnels. Plutôt que de cacher, de falsifier, de mentir ou de tromper, ils prennent le risque de la vérité et n’hésitent pas à exprimer ce qu’ils vivent au plus près de leur conscience. Même si ce vécu déplaît à l’autre personne, même s’il est accueilli par des ressentis désagréables tels que la peur, la colère ou la jalousie. Le respect de l’autre, c’est aussi ne pas décider à sa place de ce qu’il peut entendre ou non, c’est lui faire suffisamment confiance par rapport à la gestion de ses propres émotions. La vérité et la franchise sont préférées, dussent-elles blesser sur le moment, au mensonge et à la trahison qui sont bien plus délétères à longue échéance. »
La troisième partie digresse sur le polyamour et la critique de la société. En effet, on ne peut pas assumer une sexualité différente du plus grand nombre sans avoir un problème d’exclusion. Il n’y a quoi voir le combat que mènent les gays et lesbiennes depuis des années. Je ne vous dis pas l’effet de dire dans une soirée que vous êtes libertin ou polyamoureux, les questions fusent puis les jugements de valeur les plus sévères.
La question toujours posé sur la jalousie et l’amour centré sur une seule compagne est aussi très bien abordé par l’auteur. Voici, un des paragraphes les plus pertinents à ce sujet :
« Si l’on voit l’amour comme une quantité, il est indéniable que d’aimer plusieurs personnes entraîne une diminution de la part de chacun. C’est ce que certains appellent l’argument d’économie de famine : la portion de l’un empiète sur la part de l’autre et la réduit d’autant. Mais l’amour est-il assimilable à une quantité ? N’est-il pas plutôt une qualité, une façon d’être, de ressentir et de donner ? Perçu ainsi, l’amour ne perd rien à rayonner vers plusieurs partenaires, de même que la bonne réception d’une émission radio ne diminue pas en fonction du nombre d’auditeurs. »
Enfin, le livre termine sur la liberté, l’amour et la jalousie en abordant ce que le polyamour peut apporter :
« La liberté de pouvoir être soi-même, de se montrer sans masque, sans devoir jouer un rôle, est un atout majeur des relations polyamoureuses, un avantage que beaucoup de relations monogames ne sont pas capables de mettre en actes. Mais une liberté plus intense encore attend le polyamoureux chevronné : la liberté d’être plus que soi-même. »
Conclusion
Bien évidemment, notre société n’est pas mûre (le sera-t-elle un jour quand on voit l’obscurantisme religieux et société affluer dans tous les milieux). Je ne suis pas sûr que le polyamour soit adapté à tout le monde, ni même que ce soit une solution générale. Le polyamour est pour moi une réponse, une opportunité de vivre sa vie de manière différente, une piste à tenter si on en a l’opportunité.
En tout cas, je vous recommande ce livre que j’ai acheté et lu pratiquement d’un trait, je lui mettrais une note de 4,5 / 5.
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