Je me baladais il y a quelques jours à la Nuit Debout et oh joie, je tombe sur un atelier féministe. Très engagé pour l’égalité homme-femme, le respect de toutes les sexualités, je me suis dit que c’était une opportunité de débattre de manière interessante. SAUF que … “Désolé mais la session n’est pas mixte, elle est réservée uniquement aux femmes” … quoi ? WTF ?
Le débat à Nuit Debout c’est bien mais pas avec tout le monde
Je fais un tour de la zone de débat, entourée d’une corde sur laquelle des pancartes explicites indiquent que la session n’est pas mixte, que globalement les femmes ont le droit de refuser une avance d’un homme et un “coup de bite” (dans le texte) mais que tout cela est non sexiste … par contre que les hommes n’ait pas le droit à la parole c’est pas un problème …
Alors voila, on retrouve la forme de féminisme débile et militant des années 60/70 où le combat féministe consistait à déclarer l’homme dominant, déclarer que l’homme n’est gouverné que par sa bite, qu’il est un violeur en puissance et que tout ce que a une chatte est pur …
La non mixité outil d’émancipation … ben voyons …
Franchement, je suis hyper déçu que ce genre de raisonnement puisse encore avoir lieu à notre époque. Seule la discussion, la compréhension et le respect peuvent faire progresser la société. La lutte contre l’homme dominant ne se règlera pas en l’écartant des débats et en le considérant comme un violeur en puissance comme j’ai pu le constater dans certains discours.
La société est de plus en plus respectueuse, les causes LGBT avances, le trans-genre aussi (regardez la couverture médiatique des frères .. frère et soeur … euh ..; soeurs Wachowski par exemple). Il était impossible de se balader main dans la main pour un couple homosexuel dans la rue il y a 10 ans de cela, et maintenant c’est possible (il y a toujours des problèmes potentiels mais c’est vraiment possible). Alors moi, quand on crée de la ségrégation pour lutter pour le respect, excusez moi, mais j’adhère pas du tout !
Une vision différente de notre société est possible
Alors mesdames, l’homme n’est pas un violeur en question, moi qui suis libertin, j’ai vu des situations où des femmes peuvent jouer entre elles nues, alors que des hommes nus aussi se trouvent à proximité et ne les touchent pourtant pas dans un très grand respect de l’autre. Je côtoies par exemple le milieu du Lutinage où les hommes et les femmes sont à égalité stricte, où les personnes sont libres d’avoir plusieurs amants ou amantes en toute transparence…
Finalement, le féminisme militant tel que décrit ci dessus est pour moi totalement has been, le VRAI féminisme serait de militer pour une société beaucoup plus respectueuse dans ses moeurs, abolissant le sentiment de jalousie et de possession qui engendre la frustration et donc le viol, le meurtre, la violence.
Je suis pour une société apaisée, respectueuse, ludique et pacifique. Et au plus je réfléchi, au plus je me dis que le mal de notre société vient des normes patriarchales et de la castration sexuelle et l’exclusivité obligatoire provenant de nos religions (Chrétienne, Juive et Musulmane entre autres …).
Imaginez une société libre, où l’on apprend dès son jeune âge que l’on peut être amoureux de plusieurs personnes à la fois, où le sentiment d’amour ne se limite pas à l’autre quand l’on est en couple mais qu’il peut s’additionner (après tout on aime ses enfants avec la même force non alors pourquoi ce serait différent entre adultes ?). Imaginez une société où le mari ne frappe pas sa femme quand il découvre qu’elle a un amant mais où il lui demande si elle a passé un bon moment et qu’il serait ravi de le rencontrer un soir.
Une société où l’on assume d’aimer et de donner de plaisir à tous ceux qui nous plaisent. Une société où la frustration sexuelle n’existe pratiquement plus à cause d’une exclusivité prôné par nos règles et religions. Une société où personne n’appartiendrait à personne et où la liberté serait le maître mot.
Certes, c’est effrayant pour ceux qui n’arrivent pas à se projeter, qui reste bloqués dans les réflexes engendrés par des millénaires d’obscurantisme et de bourage de tête religieux, mais je vous assure qu’une société comme cela serait égalitaire, respectueuse et apaisée.
Peut être mille fois plus que la société dans laquelle nous nous trouvons où des femmes sont obligées de se couvrir la tête d’un voile pour ne pas être une salope, où des débiles profonds se font sauter dans l’espoir d’avoir, entre autre, des vierges au Paradis, où si l’on se masturbe on va devenir sourd, où la femme est considéré par les philosophe comme un animal (oh grand progrès c’est plus une table), où le sexe avant mariage vous envoi directement en enfer, etc…
Alors, oui, je pense sincèrement qu’un autre modèle est possible ! Un modèle égalitaire, respectueux et positif est a portée de main. Mais ce modèle nécessite un bel effort pour faire progresser nos modes de vie et faire émerger des relations différentes entre les hommes et les femmes.
Portons tous des valeurs positives en incluant tout le monde plutôt que de l’exclusion, même si ce n’est que pour simplifier le débat…
Ce monde sera possible un jour… quand l’Homme sera vraiment civilisé, en tout cas tel que j’entends la civilisation. Bref que nous soyons sorti de l’animal pour vraiment être humain. Mais les tares sont tellement profondément ancrées que je sais ne jamais voir ce jour. Mais s’il y a des “anhumains”, il y a aussi des humains !
Égalité mon cul… C’est ce qui me gène avec les mouvements féministes, c’est que, trop souvent les hommes sont reléguer au rang de sous merde et ça de dessert pas du tout la cause…
Le vrai féminisme c’est de prôner une certaine égalité homme femme ce qui est loin d’être gagné qu’on le soit ou pas.
Malheureusement cet article ne me surprend pas et plus largement la “liberté” prônée par #nuitdebout. Il est très compliqué de prendre la parole lors des rassemblements comme ci ce mouvement reproduisant sans le vouloir ce qu’il combat… C’est bien dommage !
Nous sommes là, bien loin de l’Egalité de notre devise républicaine et laïc, souvent galvaudée par des raccourcies rapides.
Il me semble plus adapté, ici, de parler d’équité.
« Une femme qui n’est pas intelligente demande les mêmes droits que l’homme. Une femme intelligente y renonce. » Gabrielle Colette
Bonjour Adam, je partage assez ton point de vue, même si la non mixité peut parfois avoir un sens pour libérer la parole. Mais je pense que cette non mixité n’a effectivement pas lieu d’être dans un mouvement comme la Nuit Debout, qui plus est lorsque ça se déroule Place de la République, car l’essence de ce mouvement est d’inclure tout le monde, et donc de laisser la parole à chacun.e. C’est un mouvement qui se bat contre la ségrégation et on a déjà assez de mal à faire face à ces satanés complotistes qui polluent insidieusement les débats pour déverser leur soupe tantôt raciste tantôt antisémite pour ne pas rajouter de la frustration avec des groupes non-mixtes. Je précise tout de même que l’extrême majorité des débats/groupes de parole sur le féminisme aux Nuits Debout sont complètement mixtes. Et l’expérience malheureuse que tu décris n’est sûrement pas l’approche dominante du féminisme aux Nuits Debout. Signé un jusque Deboutiste qui te lis assidûment 🙂
Une petite contribution pour nuancer ton constat, cher Adam !
Comme tu l’as probablement lu la commission “Féminismes” de la Nuit Debout alterne des réunions mixtes et des réunions non mixtes ; ce n’est donc pas toujours ce que tu as vu. Il y a différents points de vue ici : http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/21/a-la-nuit-debout-les-reunions-non-mixtes-des-feministes-font-debat_4905848_3224.html
Par ailleurs, j’avais lu un article expliquant que dans les commissions mixtes les hommes parlaient beaucoup plus souvent et beaucoup plus longtemps que les femmes, avec des choses qui interrogent clairement : les temps de paroles étaient censés être chronométrés et arrêtés à 2 ou 3 mn, je ne sais plus, mais les femmes se faisaient couper la parole lorsqu’elles dépassaient alors que les hommes allaient jusqu’à 7 mn, pour la prise de parole la plus longue. L’article expliquait bien (je ne l’ai pas gardé malheureusement) que les femmes s’auto-sélectionnaient, ne s’autorisaient pas à parler, et que, là aussi, les pratiques habituelles de la société étaient reproduites.
Bien sûr, je suis tout à fait d’accord avec les positions que tu exprimes sur l’égalité et sur les places des hommes et des femmes dans notre société.
Bise ! 🙂
Eloïse Bouton, cet argument est-celui du “sexisme inversé” :
“La création d’un tel espace ne veut pas dire être misandre ou souhaiter inverser les rapports de domination. Ça signifie s’émanciper. Mais comme toujours, l’homme blanc hétéro estime que tout lui est dû et qu’il est partout chez lui. Dès lors qu’on lui signifie qu’il n’est pas le bienvenu quelque part, il s’insurge et prétend être victime de discrimination. En revanche, son oppression à lui sur d’autres catégories (femmes, non-Blancs, non hétéros…) ne lui pose aucun problème et son hégémonie est acceptée comme une norme.”
Un argument repris par la blogueuse féministe Crêpe Georgette. S’il est essentiel, selon elle, de mener un travail de pédagogie auprès des hommes et des femmes, ensemble, il est également vital pour le féminisme de permettre aux femmes de bénéficier d’espaces de parole et d’action dont les hommes sont absents :
“Quel que soit le combat mené, qu’il soit antiraciste, anti-homophobie, antisexisme, celui qui fait partie du groupe dit “oppresseur” remettra souvent la parole du groupe dit “oppressé” en cause car il ne connaît pas l’oppression, ne l’a pas vue, vécue. Ainsi, quand une femme racontera s’être fait accoster dans la rue, ce groupe répondra “tu es vraiment sûre ?” ou “Oh, ça va !” Beaucoup de femmes qui vivent le sexisme ont du coup tendance à minorer, à ne pas oser en parler.”