quelle séance encore ce soir,
quelle bénédiction, la possibilité de passer des moments pareils,
empli d’une telle volupté, de tellement d’abandon lascif,
d’une telle luxuriance de sensations diverses et variées
quand chaque mouvement, chaque geste, devient sensation de plaisir,
quand les actions entreprises, enchaînées par les différentes parties du corps
semblent former une suite d’accords sensuels tellement différents, tellement riches
qu’une telle ivresse vous envahit le cerveau,
que vous n’en finissez plus de gémir, de hurler
que vous semblez fondre, que tout semble fondre en vous,
fondre, fondre, fondre, fusion ardente, tendre effusion,
l’impression de jouir constamment tellement les sensations sont vives, riches, colorées,
bonheur étourdissant, bonheur resplendissant,
épanouissement, épanouissement, épanouissement,
unité, unité, unité
éloge de la lenteur
éloge de la lenteur, éloge du ralenti,
éloge du corps au ralenti, éloge de l’écoute totale,
éloge de la caresse interminable, éloge de l’effleurement paresseux,
éloge du va et vient lancinant de mon bassin,
éloge de la main qui étreint passionnément, éloge des doigts curieux et volages,
éloge du ressac entre mes reins,
du lent et lourd ressac de port ouvert sur l’océan
avec les coques amarrées, qui frottent, qui pressent, qui cognent,
ballottées, bercées, par la langueur des eaux