#23451
aneveil
Participant

Bonjour @NewGone,
En effet la manière dont le plaisir prostatique est souvent présenté (idem pour pratiquement toutes les pratiques sexuelles en général) c’est : “Allez y, achetez tel objet, essayez, c’est génial, faites comme ça, lubrifiez, respirez, introduisez et hop, vous finirez par connaître des orgasmes démentiels” Je caricature un peu car il est vrai qu’ici on insiste beaucoup sur le cheminement personnel, mais disons qu’il y a un consumérisme général et une mentalité du faire, ainsi qu’un “droit à jouir” très répandu qui est vraiment très décorrélé d’un cheminement bien plus global comme par exemple la relation à soi et son écoute (dans ses différents aspects) et aussi la relation à l’autre.
Bref j’aurai aimé lire et entendre en plus des bienfaits et des plaisirs, que l’exploration prostatique pouvait être un parcours semée d’embuches, que cela pouvait être extrêmement déstabilisant pour un hétérosexuel en venant chambouler de vieux schémas, son identité sexuelle que l’on croyait bien établie… Que l’ouverture intérieure, corporelle et émotionnelle que cela représentait pouvait au passage libérer des tas de tabous et d’émotions enfouies depuis son enfance et qu’un accompagnement thérapeutique pouvait être envisageable.

Bonjour @fredd

Là en revanche, cela serait plus compliqué. En effet, mes jeux avec l’Aneros (et même parfois sans, juste en contractant), sont mon jardin secret, que j’aurais du mal à aborder avec ma partenaire. Pas de honte, mais quand même un sujet délicat à partager !

D’après ma propre expérience c’est vraiment quand il y a une réticence ou une peur qu’il y a quelque chose à creuser, en osant être vulnérable, se mettre en danger et sortir de sa zone de confort (les femmes apprécient alors la vulnérabilité d’un homme ainsi que son courage) et au final on est généralement gagnant au delà de toute attente. Personnellement j’ai eu un mal fou à en parler à ma compagne et j’étais mort de trouille, mais ça en valait mille fois la peine…
Ensuite quand je lis cela :

.. et d’un autre côté, j’aimerais espérer que mon cerveau apprenne et intègre les deux formes de plaisir, sans bloquer l’érection.

Je dirais qu’il y a de très grande chances pour que votre partenaire puisse vous aider à intégrer ces deux formes de plaisir mieux que quiconque.
Personnellement c’est avec ma compagne que j’ai eu les expériences prostatiques les plus satisfaisantes, avec une état de bien être et de bonheur bien plus durable qu’avec des expériences solitaires.
Pour en avoir discuté avec ma sexologue, elle m’a confirmée ce que j’avais pu observer avec ma compagne : A savoir que les femmes y sont généralement très favorables pour peu qu’elles ne se sentent pas exclues de cette forme de sexualité et de ces pratiques (cela n’empêche pas de garder un jardin secret)
Dans mon cas et même si nous n’habitions pas ensemble, j’aurais eu beaucoup de mal à ne pas lui en parler car mes réactions corporelles ont totalement changées : beaucoup de zones érogènes en rapport avec le plaisir prostatique sont apparues (épaules, bras, seins, ventre, fesses, périnée et anus bien sûr…) , ce qui peut aussi expliquer les pertes d’érections passagères qu’il ne faut vraiment pas dramatiser :
En effet parfois le contact de son corps et ses caresses réveillent très puissamment ma zone anale et prostatique, à ce moment il n’est pas question de plaisir pénien. Il faut l’accepter et vivre sereinement et pleinement à deux ce moment de plaisir anal et prostatique (sa part féminine) sans se soucier de son érection, dans ce cas de simples caresses de mes zones érogènes et sans rien introduire peuvent me mener parfois très rapidement à des orgasmes prostatiques, ensuite il faut parfois un peu de détente pour revenir en douceur et sans forcer vers les sensations péniennes, moins il y a de stress et plus il y a de complicité, plus rapidement l’érection revient.
Dans la plupart des cas les femmes ont beaucoup à gagner dans le partage du plaisir prostatique car l’homme développe alors une sensibilité et une sexualité beaucoup plus proche et plus en phase avec la sexualité féminine et le rôle plus actif chez de la femme (sa part masculine) peut aussi être chez elle une source inespérée de nouveaux plaisirs.