#27417
bzo
Participant

je rouvre les yeux,
j’aime voir mes mains parcourir ce corps, agripper ces seins,
malaxer sans ménagement ces seins,
j’aimes les voir descendre lentement le long de mes flancs,
tandis que mes reins se cambrent sous la caresse comme une échine de chat

j’aime voir comme je bouge avec indécence mes membres,
laissant ce féminin éveillé entièrement bouger ce corps,
sans plus aucun souci de ma masculinité

j’aime voir ma posture lascive, les jambes bien écartées, m’offrant,
je descends les mains de part et d’autre de mon sexe,
j’attrape le haut de mes cuisses, tire bien dessus,
cela m’écarte encore plus, mes hanches s’ouvrent encore plus,
au vit, au dard, cambrons le muscle,
toute ma chair, tous mes cellules, hurlent, le quémandent

je referme les yeux, je veux goûter cette première pénétration, les yeux fermés,
dans l’intimité feutrée, balle de billard électrique, jouet de mes sensations,
me laisser dériver au gré du plaisir dans l’obscurité de mes veines

cela secoue par en-dessous, cela frotte, cela racle, cela cogne, cela effleure, cela bondit,
cela part de biais, cela rue, cela câline, cela use de stratagèmes délicieux
et la chaleur monte, de plus en plus épaisse, de plus en plus dense,
arrive à la tête de plus en plus, vient s’accumuler là, derrière mes paupières

je rouvre les yeux, je ne vois toujours rien, le regard embué de plaisir,
cela se déverse à présent par les ouvertures, cela gicle, cela dégouline,
cela éclabousse irrésistiblement tout ce qu’il y a dehors en face de moi,
tandis que par ma bouche, les râles et les gémissements s’envolent de concert,
tout mon intérieur déverse le plaisir vers l’extérieur

par en-dessous je renfonce bien fort dans ma chair le dard formé par la contraction
et je serre bien fort mes seins,
il n’y a plus qu’à bien presser et à attendre, je sens que cela vient déjà,
le diable va sortir de sa boîte,
la vague va arriver, la vague va arriver et le vent aussi
et je m’évaporerai, ne serai plus que gouttes lumineuses, écume et crête de vague