#34449
bzo
Participant

qu’il est bon de sentir la pulsion animale en soi,
la pure pulsion animale ruer dans ses veines
comme un couteau chaud, tranchant, ondulant légèrement dans la chair,
forçant sa voie dans les entrailles, coup porté de bas en haut,
montée irrésistible, montée sauvage, d’adrénaline

pas question de décoller bien haut ici,
juste de sentir comme le déchiquètement de la viande dans une mâchoire carnassière
avec le sang qui coule à flots entre les dents,
avec celles-ci comme des bulldozers verticaux, se frayant leur chemin,
avec la blancheur éclatante de l’émail teintée de rouge épais, de rouge profond,
avec les fibres de viande qui s’écrasent, avec les fibres de viande qui s’écartent en se disloquant

sentir la vie palpiter, sentir la vie frémir, sentir le sang se ruer, sentir les nerfs être accrochés,
sentir leur filet d’innombrables filaments résister un peu, se tordre vaguement, se déchirer en dansant,
sentir l’élan rouge acide, l’élan vif, tumultueux de la vie qui s’éteint, de la vie qui ressuscite

sentir le muscle souple d’une langue puissante farfouiller en nous, bougeant dans tout notre être
râpeuse, exploreuse, omni-effleureuse, nous léchant et léchant encore, avec plein de jus lâché sur son passage,
sperme intérieur du plaisir sur toutes les parois, sur toutes les surfaces

avec le sourire éclatant, avec le sourire cannibale,
se consommer, se consumer, brûler incandescent,
offert au sacrifice, sur l’autel de la vie