#34547
bzo
Participant

le bonheur d’être libre dans sa chair, sans aucune chaîne,
vivant le masculin, comme vivant le féminin, contenus en nous,
comme ils viennent,
comme le désir les emmène

la volupté, la félicité, coulent comme un fleuve immense, un fleuve majestueux, pour l’instant,
je les sens passer partout en moi,
ils m’irriguent jusqu’au fin fond de mon être,
je suis pris dans un courant irrésistible qui me caresse de tous côtés

je me tords doucement, je me redresse, je pars sur le côté, j’ondule, je me casse,
le désir fait de moi un acrobate, un homme-élastique, un homme zigzag, un homme-fleur,
comme si je n’avais plus d’épine dorsale, plus aucune directive, plus aucune règle,
juste le désir qui envoie mon corps dans tous les sens,
je me laisse faire, je me laisse emporter,
chorégraphie sauvage, harmonie des abysses

j’ai l’impression de couler sans fin, de couler sans fin dans de l’ouate caressante,
comme une méduse emportée au gré des courants
dans ce corps qui ne m’appartient plus pour l’instant,
dans lequel je suis un passager absorbant par tous les pores le voyage qu’on lui fait faire

quelques moments merveilleux avant de me lancer dans le chantier sans fin de la bibliothèque,
des moments d’enlacement, des moments de déploiement, sublimes,
tout mon être semble n’être plus qu’un papillon aux ailes immenses, chatoyantes, colorées, battant doucement,
prenant son envol depuis ma chair ouverte, depuis ma chair butinée,
depuis ma chair-volcan