#34811
bzo
Participant

deux fois dans ma vie, j’ai connu un sentiment d’absolue liberté

il y a très longtemps quand sur le pont de mon voilier,
je naviguais en solitaire (déjà), c’était en Méditerranée, je me souviens,
j’étais parti en direction de l’Egypte, le canal, je voulais faire un tour du monde

il faisait nuit,
je devais être au large de la Sardaigne,
le bateau était toutes voiles dehors sous pilote automatique,
j’étais couché sur le pont, au-dessus de moi des milliers et des milliers d’étoiles,
j’avais le vent qui roulait doucement sur la figure,
plus rien ne me retenait à rien, le port le plus proche était loin, à perte de vue des vagues

dans les yeux, j’avais ce spectacle de l’immensité du firmament
parsemée de tâches scintillantes, de tâches lumineuses,
la mer me tenait dans sa paume comme un gentil géant,
j’avais son doux et puissant murmure dans les oreilles qui me berçait,
moments magiques, moments d’éternité

nu sur mon lit comme sur le pont d’un bateau,
entier à nouveau, complet à nouveau, rondeur parfaite des moments,
toutes voiles dehors à nouveau sur le grand océan,
sensation de liberté totale, sensation d’avoir tout laisser derrière soi,
affranchi du sexe de mon corps, vivant le masculin comme le féminin comme ils viennent,
délié de toutes entraves, dialoguant au plus intime de moi-même,
dialoguant avec ma chair, dialoguant avec mes abysses,
baignant comme dans une source de haute altitude, puisant dans mes énergies les plus intimes,
désirant sans aucun tabou, désirant sans aucune limite, désirant sans aucune entrave