#35637
bzo
Participant

à tout instant pouvoir se faire du bien, énormément de bien, sans aucun accessoire,
juste avec quelques mouvements du corps, quelques pressions, quelques effleurements,
ici et là,
contracter quelques muscles dans le bassin , autour de l’anus, du périnée,
cela change tellement vos perspectives sur le plaisir

toute votre sexualité en est profondément modifiée
car nous sommes habités par un désir insatiable
et si on lui donne la possibilité de se goinfrer, de s’exprimer beaucoup plus et beaucoup plus librement
il y prend goût, il en veut toujours plus.

Jusqu’au jour où il n’en veut plus toujours plus
il veut juste,
il veut juste sa juste place
il veut juste sa juste place constamment dans notre vie ,
nous hanter avec sa musique envoûtante constamment dans notre chair,
un compagnonnage intime, épanouissant, fleurissant, ensoleillant,
un chant de vie irriguant nos rizières,
un hymne radieux de vie dans notre sang,
la possibilité d’un épanouissement massif,
le plaisir est un sourire de la vie dans notre chair,
une communion de feu, un éveil constant des forces premières en nous,
un tutoiement intime de choses douces, de choses secrètes, en nous

je jouis en étendant mon linge, je jouis en préparant la soupe,
je jouis en prenant mon petit déjeuner,
je jouis partout, n’importe quand, n’importe où, en faisant n’importe quoi,
enfin quand je suis seul chez moi,
dehors j’oublie que cela existe,
d’abord, pour vivre le plaisir des retrouvailles le soir,
le plaisir des retrouvailles du dialogue intime avec ma chair,
le plaisir des retrouvailles du dialogue de feu doux avec ma chair

c’est si bon, tout d’un coup, de se rappeler que que tout cela existe,
cette incroyable possibilité existe dans ma chair
et puis de toutes façons, je n’ose pas trop me laisser aller en-dehors de chez moi
car très rapidement je ne me contrôle plus, je gémis trop fort,
le plaisir m’envahit, je ne me contrôle vraiment plus,
je m’offre de temps à autre dans les toilettes de mon entreprise quelques instants d’échappée belle
mais c’est très fugitif, très contenu, très limité,
de très brèves injections, je mets une toute petite dose dans ma seringue
et je me l’injecte vite fait, je me pâme quelques instants comme si de rien n’était
plus, se laisser plus aller,
des gens pourraient rentrer à tout moment,
le risque est bien trop grand.

Bref, c’est une activité réservée à mon appartement, mon antre, mon donjon,
entouré de mes vases, de mes tableaux, de mes livres, de mes meubles contemporains,
mon petit nid qui me va si bien, aux murs épais,
où je peux vivre nu désormais même en hiver
avec mon nouveau chauffage d’appoint qui est valeureux comme un lion
et me laisser aller totalement à faire ce que je veux, quand je veux, comme je veux.

Je suis en train d’y vivre une aventure splendide, unique,
ce corps m’a révélé déjà tant de secrets, me donne libre accès à tant de ressources cachées.
On ne sait pas pendant des années que tout cela existe,
on n’a aucune idée que tout cela existe en nous.

Et puis tout ce féminin aussi qui vit en nous,
endormi comme un doux secret entre les draps de l’obscurité,
prêt pourtant à tout moment à monter au grand jour,
à nous laisser vivre avec ce corps une autre sexualité,
mon plaisir androgyne comme j’aime à le nommer
car si le féminin occupe la très grande majorité de l’espace quand je suis en action,
le masculin y est aussi absolument nécessaire,
une autre masculinité, pas attachée immédiatement à mon sexe, à mes parties génitales,
mais pour que le féminin puisse s’exprimer,
pour que le féminin puisse se déployer dans toute sa splendeur,
épanoui totalement, flamboyant tranquillement, vibrant de toutes les couleurs de la vie
le masculin est nécessaire comme le sel et le poivre sont le bienvenu dans la soupe.

Accepter d’abord le féminin
et puis faire accepter par le féminin, le masculin,
pas évident non plus,
tellement il devient facile de l’éjecter totalement hors de nous,
une fois qu’on a éveillé le féminin complètement durant l’action
mais pour les chemins d’une communion totale, d’une fusion incandescente totale dans l’instant,
le masculin a son rôle à jouer