#36391
bzo
Participant

nos diverses pratiques peuvent au fond se résumer à trois mots clef:
énergies, prostate, rewiring,
se résumer ultimement par ce qui se cache derrière ces trois mots

énergies, d’abord,
j’évoque ici bien sûr, ces énergies dans nos profondeurs,
toutes nos pratiques sexuelles en ont besoin comme carburant,
ce que l’on achève dans l’instant durant nos séances,
l’intensité de ce que l’on ressent, la richesse, les nuances, des sensations,
dépendent entièrement de nos capacités à les faire monter dans notre chair

les énergies dans nos abysses, n’ont pas de sexe, ont les deux,
c’est ce qu’on en fait, la façon dont on les traite
une fois à notre disposition brièvement dans notre corps,
qui va leur conférer plutôt les caractéristiques d’un sexe ou de l’autre

la prostate,
ah notre prostate,
nous autres hommes, nous avons deux accès privilégiés aux énergies en nous,
nos parties génitales et notre prostate,
les premières ont une sexualité par défaut, pour la plupart à la naissance, vissée à elles,
la seconde, aucune,
aussi, c’est un choc quand on a ses premiers émois prostatiques
car ce sont des énergies non pré-traitées, non déterminées par notre sexe,
qui arrivent en abondance en nous

en tant que mâle, on est obsédé par l’orgasme, c’est une idée fixe du pénis en érection,
ce n’est pratiquement que cela, un missile téléguidé, lancé vers l’orgasme,
aussi quand avec cette nouvelle pratique, on découvre un moyen d’en obtenir à la queue leu leu,
en bon mâle, on fonce là-dedans à pieds joints
et il n’y a aucune raison de ne pas le faire, j’insiste,
c’est une merveilleuse période durant notre parcours

après cela dépend de chacun, s’il veut en rester là,
juste approfondir toujours plus cette manière de pratiquer,
visant des super O et des orgasmes à la chaîne, toujours plus affinés, toujours plus épiques
ou bien s’il veut aller vers cet autre continent en lui,
explorer ce féminin que la prostate met aussi à notre portée

le rewiring,
c’est peut-être là le miracle le plus puissant, sexuellement parlant, dans notre chair,
plus encore que ce qu’il y a derrière les deux autres mots que j’ai évoqué au-dessus,
c’est une particularité tellement puissante, tellement protéiforme, tellement tentaculaire en nous,
qui peut nous mener tellement loin, nous métamorphoser complètement,
faire qu’on devient un autre, à la sexualité totalement transformée de fond en comble

le rewiring,
c’est tisser patiemment une toile, un réseau fantôme, de capacité à percevoir, de capacité à ressentir,
en parallèle à notre sexualité déterminée par nos organes sexuels,
réseau clandestin, en filigrane, dans notre chair
mais qui nous fait vivre des sensations bien réelles, des moments de plaisir bien réels,
on les vit, c’est une réalité sexuelle, parallèle, pour notre corps
qu’on est en train de se tisser avec le rewiring

la plupart qui viennent sur ce forum,
se sont engagés dans la voie proposée par le traité d’Aneros,
le rewiring consiste donc pour eux à percevoir essentiellement de mieux en mieux leur prostate,
les sensations qui en naissent,
avec un type de titillement de celle-ci,
basée sur le principe d’en faire le moins possible pour un maximum d’effets,
ils vont sans doute y ajouter progressivement les effleurements des tétons et quelques autres gâteries
mais le fait est que le rewiring peut s’étendre encore beaucoup plus loin,
étendre toujours plus loin ses tentacules, nous englober complètement
des pieds à la tête, jusqu’au plus profond de notre être,
il n’y a aucune limites à ce qui peut être “rewiré” en nous
(demander aux fétichistes et autres pratiques extrêmes…),
le moindre centimètre de peau, le moindre millimètre carré d’organe,
tout en nous peut réagir sexuellement à des sollicitations adéquates,
participer au plaisir, en tant qu’émetteur
et en tant que récepteur aussi

mais le rewiring
peut aussi changer complètement la nature de notre plaisir, de nos sensations,
nous bâtir peu à peu, ce que j’appelle, comme un autre moi,
c’est comme si on vivait ce corps avec une autre identité sexuelle,
des sensations totalement différentes, comme appartenant à quelqu’un de l’autre sexe
un autre moi est en nous, composé essentiellement de ce féminin qui dort en nous

notre plaisir grâce au rewiring,
peut nous faire basculer entièrement du côté du féminin, de l’androgyne pour être plus exact,
car comme je l’ai écrit plus haut,
nos énergies et notre chair n’ont pas de sexe, ont les deux,
peuvent donc très bien nous faire ressentir du plaisir au féminin,
il est en nous, enfoui, remisé, avant la naissance, ce moi féminin qui n’est pas né
et si on s’en donne les moyens, s’arme de patience et de ténacité,
je n’ai pas dit que c’était facile, aisé, loin de là, c’est un long parcours en soi-même,
il peut monter au grand jour ponctuellement, nous faire vivre notre corps autrement,
une expérience unique, ultime, de communion avec soi-même,
de communion avec ce qui dort dans nos abysses

revenons-en au miracle du rewiring,
au plus on est exigent vis à vis de lui, au plus il devient puissant,
c’est comme un muscle, au plus on l’exerce, au plus il devient costaud,
peut plus et plus fort en nous,
c’est quelque chose de précis, de systématique, on gagne du terrain lentement en soi, sur le désert,
cela devient érotiquement sensible, susceptible de vibrer

un petit exemple de la précision du détail du rewiring,
j’ai beaucoup pris l’habitude d’aller farfouiller avec les doigts derrière, ces derniers temps,
c’est totalement intégré à ma pratique et c’est tellement délicieux, tellement irrésistible,
je sens ma petite fente derrière tellement au féminin
et y introduire un doigt ou deux, me réserve toujours des moments sublimes,
eh bien j’ai tellement pris l’habitude de n’y aller qu’avec la main droite,
que quand de temps à autre, j’y vais avec l’autre, je n’éprouve strictement rien,
mais alors strictement rien, cela devient comme du marbre inerte quelques instants

je vais y remédier dans les prochaines jours, un excellent exercice de nuit,
en effet, je me réveille de nombreuses fois durant mon sommeil,
et j’ai pris toujours l’habitude avec les doigts de la main droite
d’aller y farfouiller quelques secondes,
bouger un peu aussi tout le corps lascivement, me caresser, effectuer quelques contractions,
cela dure que quelques secondes, pas plus,
je gémis un peu et déjà je suis rendormi

c’est d’ailleurs comme cela que je l’ai remarqué
que quand je le faisais avec les doigts de l’autre main, je n’éprouvais rien,
je vais me forcer à le faire jusqu’à ce que cela fonctionne aussi avec cette main gauche,
cela prendra 5mn ou bien des heures,
cela m’est égal, je veux que cela fonctionne aussi,
il n’y a pas de raison que cela ne puisse pas se faire

le rewiring donc,
on gagne du terrain lentement en soi, on fait progresser nos capacités de sorcellerie, d’enchantement,
c’est un jeu de patience, comme un processus de domptage mutuel, entre notre corps et notre mental,
un approfondissement du dialogue avec notre chair,
on se caresse à un endroit, rien ne se passe,
on le fait une seconde fois, rien ne se passe,
on le fait cent fois, mille fois, rien ne se passe
mais à la mille et unième fois, un feu va s’allumer sous notre peau
qui va désormais s’allumer à chaque fois qu’on y passe avec les doigts

le rewiring, c’est bien plus encore ,
ce n’est pas juste gagner du terrain sur la peau, de la surface sensible, érogène, en soi, sur soi
mais il peut aussi changer profondément la nature de ce plaisir qu’on éprouve,
qu’il passe de plus en plus du côté du féminin, de l’androgyne,
c’est possible encore une fois, parce que notre chair n’a pas de sexe,
mon pénis en érection, sollicité d’une certain manière, est définitivement un outil de plaisir masculin
mais la chair de mon pénis, n’a pas de sexe
a aussi toute la sensibilité et l’accès privilégié aux énergies des profondeurs,
donc avec mon pénis, je ne peux obtenir que du plaisir mâle
mais avec la chair de mon pénis, sollicitée autrement, tout est possible,
tout le registre, tout le spectre, du plaisir féminin, est possible,
oh pas tout seul bien sûr
mais conjugué aux autres acteurs actifs dans notre corps,
conjugué à toute une synergie d’excitations diverses et variées
qu’on apprend à identifier et à bien mettre en route au fil des jours en enrichissant sa technique

le rewiring parfois ne démarre pas, ou très poussivement, très erratiquement,
cela explique ces gens chez qui cela traîne des mois, voire des années,
il faut au début de notre pratique, un moment déclic comme avec le vélo,
où l’on saisit comment tenir en selle sans tomber,
où l’on perçoit que l’équilibre peut s’obtenir, si on est en mouvement, même très légèrement
eh bien on a aussi un moment comme cela dans la pratique prostatique,
un moment déclic où l’on saisit comment adhérer sans réserve à sa chair,
ne pas garder ses distances vis à vis d’elle,
se laisser emporter par les sensations naissantes

c’est un mécanisme à la fois mental et physique,
il consiste à se laisser aller, à s’ouvrir, à désactiver toutes ses défenses
tout en accueillant avec avidité ce qui monte dans cette chair,
la frontière est mince entre percevoir des sensations plaisantes et ne rien percevoir du tout,
il faut juste se projeter avec avidité vers notre corps, sans réserves,
tout cela dépend tellement en fait de notre envie d’éprouver du plaisir,
il faut y croire, ne pas douter un instant qu’on peut le faire
adhérer à ce corps, à ses capacités, avoir confiance aveuglément en elle

cela n’a rien de l’air comme cela, juste croire en cette chair,
croire que le plaisir autrement est possible,
peut-être qu’à force de se raconter des histoires, à force de vouloir ressentir du plaisir,
cela arrive,
tout cela n’est peut-être que de l’auto-suggestion
mais qu’importe s’il est là

peut-être notre chair aime les contes sexuels, s’ils sont bien racontés
peut-être que ressentir, percevoir,
c’est la seule réalité de notre chair, indépendante de ce monde qui nous entoure ,
indépendante même des règles prédéfinies de ce corps,
et être momentanément, totalement, dans la perception, dans le ressenti, comme un animal,
c’est avoir la capacité, si on en a la volonté, si on en a le désir, de réinventer sa sexualité,
on invente ses propres règles, on improvise dans sa chair son propre scénario
et on le vit en même temps au fur et à mesure