#36927
bzo
Participant

par les temps qui courent,
avec leur lot d’anxiétés, de craintes, tout à fait inhabituelles
pour des gens de ma génération et celles qui me suivent,
cette sensation que tout est en train de se déliter autour de vous,
que les règles et les remparts sont en train de se fissurer,
que toutes les assurances et les piliers , s’effritent,
j’avais besoin de beaucoup, de beaucoup, de yin en moi,
oh oui beaucoup d’extra yin en moi pour tenter d’oublier un peu,
de me réjouir dans ma chair, de m’envoler avec ma chair

alors je me suis appliqué, j’en ai rajouté, je me suis ouvert avec exagération,
je me suis laissé aller avec exagération,
je voulais me sentir empli, je voulais me sentir emporter,
ne plus être qu’un fétu de paille sans mémoire,
sans autre présent que le courant torrentueux qui l’emporte

et j’y suis arrivé, comme j’y suis arrivé,
au moins il me restera toujours cela, la complicité de mes abysses, de ma chair,
quelques soient les circonstances, aussi graves soient-elles,
oui pendant de longues minutes, de dizaines de minutes-même,
je n’ai pensé qu’à jouir, qu’à me réjouir de tout mon être,
qu’à saisir au mieux la prochaine vague qui arrive, à bien la chevaucher,
à la chevaucher du mieux possible

oh comme j’ai chevauché, oh comme j’ai été chevauché,
c’est la même chose finalement,
entremêlement divin, communion suprême,
l’instant est précieux, plus que jamais,
qui sait ce que sera notre lendemain
avec toute cette grisaille à l’horizon