#36940
bzo
Participant

comme un peu tout le monde, par ces temps de confinement coronavirien,
je suis passé en mode survie,
me retenant néanmoins de toutes mes forces de céder à la panique,
essayant de rester digne et respectueux des autres,
ne pas me mettre en mode “chacun pour soi”

au lit chez moi au moins, cela reste au beau fixe,
soleil d’été, ciel bleu inondé de lumière, dans ma chair,
je retrouve cette puissance irradiante que j’ai éveillée au fond de moi,
toujours prête à entrer en action, à s’inviter à profusion partout dans mon être,
retrouver de la vie, retrouver de l’intensité, retrouver de la passion, retrouver de l’essentiel,
vivre des moments débridés, sans limites, sans frontières,
se ressourcer, s’assurer des repères,
être réconforté, conforté, dans sa chair, par ce qui sommeille au fond d’elle,
par ce qui vit aussi en moi,
moi misérable petit vermisseau, je suis aussi rattaché secrètement au noyau de la terre,
comme les veaux, les poules, les vers de terre, les éléphants et toutes les bestioles ici-bas

tout s’en va peut-être à vau l’eau, en tout cas pour l’instant,
au moins en moi quelque chose semble là immuablement,
qui me dit qu’il y a encore une bougie sur un autel qui brûle quelque part,
de l’intensité ineffable à consommer dans l’instant

dans mes bras, comme un couple invisible étroitement emmêlés, à l’oeuvre,
ma passion, ma tendresse, ma vigueur, dans toute leur ampleur éveillée, sollicitée
oh vivre ces moments, être consumé de désir, flamber, s’envoler, la chair incandescente,
le ciel est tout proche, tout tout proche,
former un baiser ardent, passionné, de tout mon être, dans l’invisible

stay safe,
je vous embrasse