#38869
bzo
Participant

ce qui fait que même cet embryon que de posture que je m’autorise actuellement
est un vrai geste yogique, complet, ressourçant, délicieux à vivre,
c’est d’une part que durant la dizaine d’années où j’ai pu pratiquer intensément le yoga,
je commençais à bien maîtriser des techniques avancées de respiration,
aussi des bandhas, ces sortes de verrous musculaires à certains endroits stratégiques du corps
qui permettent une meilleure diffusion, plus efficace , plus optimisée, des énergies du corps
et puis encore, aussi, une maîtrise du drishti,
détail que les débutants, voire pratiquants plus avancés, ont tendance à négliger,
le dhristi, c’est où poser le regard durant les postures,
pour chacune d’entre elles, le dhristi change légèrement,
il y a un endroit idéal où poser le regard, où celui semble comme au nid, totalement détendu,
comme fusionné à la posture, faisant partie de celle-ci

mais d’autre part, comme j’écris dans le texte au-dessus,
c’est cette complicité avec mon corps que j’ai acquise
et qui instantanément, s’est mise en place aussi dans cet embryon de yoga que j’ai commencé,
le silence dans mon cerveau se fait automatiquement
et comme une cloison entre ma tête et mon corps, semble sauter,
ils semblent ne plus former qu’une entité, j’ai l’impression d’être en même temps dans mon orteil,
comme dans ma poitrine, comme dans ma tête, de bien sentir tous les détails partout où ils se passent

assis, immobile sur mon tapis de yoga
(j’en avais trois, deux lourds de ashtanga en salle
et un plus léger, de voyage, celui sur lequel je pratique pour l’instant),
les bras tendus, les mains reposant sur les doigts de pied,
une tension se met en place, cela tire pas mal sous les genoux, les muscles des cuisses,
j’essaie progressivement d’avancer les mains sur les pieds
pour augmenter la tension de plus en plus au fur et à mesure que je m’échauffe,
le silence se fait dans ma tête, je suis partout dans mon corps,
qui devient comme un immense hangar prêt à réverbérer,
je démarre la respiration amplifiée,
le hangar s’emplit du souffle qui devient de plus en plus puissant, régulier,
comme les vagues de l’océan,
je me dissous dans l’écoute de plus en plus,
j’ai l’impression d’être un bloc immémorial frôlé par le vent en rafales douces