#40279
bzo
Participant

le grand avantage d’être capable de produire quotidiennement,
des sensations, de la volupté, de la jouissance, en surabondance,
c’est que votre rapport au plaisir change du tout au tout,
vous n’êtes plus habité par la sensation pressante, urgente, de devoir rassasier votre chair
quand l’occasion se présente
mais par l’envie uniquement de jouer, de laisser vos sens délirer, de vivre la polyphonie du désir,
on s’engage ainsi dans une forme d’épanouissement intime,
nos racines s’enfoncent de plus en plus dans un terreau riche, fertile, nourrissant

avec soi-même,
rien qu’avec soi-même
ou avec compagne, compagnon, compagnes, compagnons,
pour que le désir chante, pour que le désir enchante
pas juste pour relâcher la pression dans la cocotte-minute

avec le télétravail, chez moi, nu à peu près constamment,
toute la surface de mon corps, toute l’épaisseur de mon être, sont à la portée du désir,
tous les moments de ma vie, sont devenus des moments possible de communion charnelle,
des moments d’intimité incandescente avec mon corps,
quelque soit mon occupation

mon plaisir ne dépend de plus rien de l’extérieur,
juste être là dans l’instant avec ce que j’ai en moi, avec ce que j’ai éveillé en moi
de haut en bas, du plus profond de mes abysses,
tout peut se mettre à danser en moi, en un instant, follement

avant, si ponctuellement présente dans ma vie,
le désir m’accompagne désormais constamment dans mon quotidien quand je suis chez moi,
il s’est établi une sorte de dialogue intime en moi
comme l’air dialogue avec les poumons

le désir de sentir,
le désir de sentir le désir danser,
le désir de sentir la complicité totale avec son corps
le désir de sentir le désir se libérer et de nous libérer avec lui,
le désir de sentir le désir nous entraîner vers tant d’inconnu en soi