le désir,
ce sont les chevaux de l’attelage,
constamment
libérer le désir,
lors de nos moments sexuels,
c’est offrir au plaisir,
un espace toujours plus vaste, toujours plus riche
mais pas seulement
car le désir infuse absolument tout,
il est partout, constamment,
derrière tous nos faits et gestes
on s’en rend pas compte immédiatement
car hors du contexte sexuel,
il est d’une remarquable discrétion
mais sous des couches et encore des couches
c’est encore lui, toujours lui
le moteur dans le noyau,
le seul, l’unique, le vrai,
c’est lui et encore lui
lors de nos moments d’intimité,
il s’exprime au grand jour
mais sinon, au fil du quotidien,
il reste enfoui dans les profondeurs,
comme un sang invisible qui circule,
caché en nous
libérer le désir de plus en plus,
c’est découvrir peu à peu toute la richesse
de ce que la vie a placé en nous
libérer le désir de plus en plus,
c’est permettre aux fruits sur l’arbre de mûrir,
c’est un possible épanouissement
libérer le désir de plus en plus,
c’est le révéler peu à peu dans toute sa splendeur,
vivre son incandescence protéiforme, sans restrictions
avec le plus d’acuité,
lors de nos moments sexuels
mais en percevoir aussi les mille et un reflets
dans notre quotidien