le désir est comme un train fantôme qui roule continuellement en nous,
ile ne s’arrête jamais ou alors par accident,
pour un temps plus ou moins long
il roule, il roule,
de nuit, de jour, il roule,
il effectue son circuit, il se rend partout,
il roule, il roule, il attend en roulant,
il attend son unique passager
il attend son unique passager en roulant
il attend que son unique passager saute sur une de ses plateformes, en mouvement,
il siffle alors deux, trois fois, la chevauchée fantastique peut commencer,
il lâche les chevaux, accélère encore et toujours,
cela frémit, cela rugit, cela tremble, de tous les côtés
lancée, à présent, à pleine vitesse, le convoi ignore les rails sous lui,
fonce à travers champs, à travers tout,
ne fait plus attention à aucun signal, à aucune convention,
semble décoller de la voie, par moments
miracle, des ailes semblent lui pousser,
c’est le convoi volant maintenant,
il a perdu toute sa masse, il n’a plus aucun poids,
il flotte comme un avion en papier, à l’élégance furtive,
quelques instants dans les airs