#41737
bzo
Participant

ô mon sexe, que me fais-tu là,
par longs moments, désormais, tu sembles une fontaine
une fontaine publique dont semble jaillir un geyser de douceur ineffable,
un flot vertical d’ondes voluptueuses,
se dispersant en un bouquet de lumière chaude dans ma chair

je me caresse à nouveau, j’avais arrêté tout un temps, (transition yin 1.0 – 2.0)
comme c’est bon, cela m’a manqué, je me rends compte,
plus trop avec les paumes à plat, cependant
mais la plupart du temps, avec le bout des doigts glissant lentement,
zigzaguant, louvoyant, freinant, accélérant, parfois juste effleurant,
tant de nuances, tant de peau, quelle divine piste de danse

tout c’est miraculeusement mis en place, synchronisé,
les ondes génitales invitent désormais directement mes bras à bouger,
mes doigts à entrer en action, à faire la fête avec eux,
tandis que quand j’écarte les cuisses, que la cavalerie prostatique se met en route,
mes bras s’immobilisent aussitôt sur la peau, là où ils sont
et c’est comme si je m’enlaçais tendrement, ardemment, pour mieux me concentrer
sur les contractions qui commencent à monter en moi,
qui commencent à illuminer irrésistiblement mes entrailles de leurs va et vient,
ô divin pal prostatique, ô sexe de vibrations infatigable
qui frotte diaboliquement, qui allume tout sur son passage

mais ces bouts de doigts qui dansent sur ma peau
tant que mes cuisses pressent les génitaux, les frottent un peu,
tout le reste du corps restant relativement immobile, dans une posture alanguie,
c’est tout nouveau et c’est juste diabolique,
mon corps comme un instrument, chante, de toutes ses cordes,
divine harmonie sauvage s’éveillant de toutes parts, dans ma chair

les accords se suivent, s’enchaînent, jamais les mêmes,
la variété est tellement confondante, c’est un flux tellement riche,
je deviens les notes, je ne suis plus que musique,
je n’existe plus autrement, de longs moments,
me pâmant à l’air libre, flottant de tout mon être

un râle continu s’échappe de ma gorge, tantôt profond, tantôt raclant,
tantôt montant dans les aigus,
tantôt presque comme un sanglot, exprimant une douleur terrible dans ma chair,
cela semble naître de partout comme une bulle chaude
qui se transforme en montant, peu à peu, en son,
mes cellules semblent s’unir pour la pondre

cela s’attarde un peu dans ma bouche comme pour prendre son élan
et puis s’échappe à l’air libre, vient encore caresser mes oreilles,
m’englobant encore ainsi, un court moment, de l’extérieur
de toute la douceur voluptueuse qui s’est jouée quelques instants avant, dans ma chair

puis cela prend son envol définitivement,
s’évanouissant comme un baiser sonore dans l’invisible,
exprimant toute l’intensité de mon incandescence présente